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La contre-attaque de la famille Peugeot : "Il y a des limites à la critique"

Dans une interview au Figaro, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, assure que la famille Peugeot est "unie" derrière le patron, Philippe Varin. Et s'insurge contre les violentes critiques du chef de l'Etat et du gouvernement.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Mensonge, dissimulation" : "Il y a des mots que
je n'ai pas aimés et qui ont été répétés
[...] Nous sommes prêts à
accepter la critique, mais il y a des limites",
s'insurge Thierry
Peugeot, président du conseil de surveillance du groupe, dans une interview au Figaro.

Le principal représentant de la famille — qui détient 25% du capital — ne
digère pas la charge violente du chef de l'Etat lors de son interview du
14-Juillet, puis du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. L'un
et l'autre ont parlé d'un plan de restructuration "inacceptable en l'état"
et qui devait être "renégocié". François Hollande s'est montré
le plus virulent
à l'égard de la direction du groupe, l'accusant de "mensonge".

"Je comprends que (les 8.000 suppressions de postes annoncées) puissent choquer au
sein de l'entreprise, du gouvernement et dans l'ensemble du pays",

concède Thierry Peugeot dans les colonnes du Figaro. Mais "nous avons
des valeurs d'humanisme et de respect
(qui seront) appliquées dans la
mise en œuvre du plan",
ajoute-t-il.

"J'habite en France et je paie mes impôts en France [...] Plus de 90% des actionnaires de la
famille paient leurs impôts en France"

Alors qu'Arnaud Montebourg reproche à la famille d'avoir empoché 78
millions d'euros de dividendes en 2011, en pleine préparation du plan de
restructuration, Thierry Peugeot rappelle qu'au cours des deux années
précédentes, 2009 et 2010, les actionnaires n'ont pas touché un centime. "Notre
priorité a toujours été de développer le groupe. PSA Peugeot-Citroën n'aurait
jamais existé si nous étions restés à Sochaux",
ajoute-t-il.

Le président du conseil de surveillance dément par ailleurs toute dissension au
sein de la famille sur la stratégie du groupe. "Il y a l'unanimité
totale. Et le conseil de surveillance a clairement exprimé son soutien à
Philippe Varin, début juin",
poursuit Thierry Peugeot.

Une OPA n'est pas exclue

Interrogé sur la présence éventuelle d'exilés fiscaux parmi les
actionnaires familiaux, Thierry Peugeot balaye la question d'un revers de la
main : "J'habite en France et je paie mes impôts en France. Tous
les membres de la famille qui siègent au conseil de surveillance ou au conseil
d'administration ainsi que tous ceux qui travaillent dans le groupe vivent en France
et y payent leurs impôts. Plus de 90% des actionnaires de la famille paient
leurs impôts en France"

Mais dans ce contexte très secoué
pour le 2e constructeur automobile européen, Thierry Peugeot n'exclut
pas une OPA sur le groupe en bourse. "Tout
est possible. Il faut donc agir
[...] Je suis à la fois inquiet et optimiste", affirme le
président du conseil de surveillance.

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