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Offre de reprise de Goodyear Amiens-Nord : Montebourg a-t-il parlé trop vite ?

Selon Arnaud Montebourg, cette offre concernerait 333 salariés sur les 1 200 qui travaillent sur ce site. Mais ni Titan, ni Goodyear ne confirment l'information.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un salarié de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord (Somme) change le nom d'une avenue d'Amiens en "Avenue des résistants Goodyear", le 26 février 2013. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Titan a-t-il fait une offre de reprise pour l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, dans la Somme ? C'est ce qu'a annoncé, lundi 21 octobre, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Mais le fabricant américain de pneus Titan a refusé de confirmer l'information. Et Goodyear assure n'avoir "reçu aucune nouvelle offre". 

Francetv info revient sur cet imbroglio.

1 Acte 1 : Montebourg annonce une offre de reprise

L'information tombe lundi en milieu d'après-midi. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, annonce lui-même à l'AFP que Titan International a fait une nouvelle offre de reprise partielle pour le site Goodyear d'Amiens-Nord, condamné à la fermeture depuis janvier. Selon le ministre, cette proposition, d'une centaine de millions de dollars, concernerait 333 salariés sur les quelque 1 200 du site et l'activité de pneus agricoles, avec un maintien des emplois "garanti pendant quatre ans".

Ce n'est pas la première fois que le groupe américain se dit prêt à reprendre en partie les activités de Goodyear à Amiens-Nord. Mais il avait fini par renoncer, dans une lettre incendiaire adressée par son PDG, Maurice Taylor, à Arnaud Montebourg. "Je lui ai dit que sa lettre avait été extrêmement préjudiciable pour la France et que je n'avais pas apprécié qu'il ait dit du mal de travailleurs qui ne cherchent qu'à travailler", a rappelé lundi le ministre du Redressement productif.

Pour autant, il a jugé solide la nouvelle proposition de Maurice Taylor. "C'est une manière de maintenir un outil industriel sur le site d'Amiens-Nord et de le redéployer avec des investissements nouveaux", a fait valoir le ministre.

2 Acte 2 : le patron de Titan n'"est au courant de rien"

Contacté, le PDG de Titan refuse de confirmer l'information. "Je ne suis au courant de rien en relation avec votre pays de vins formidables et de belles femmes", a-t-il ironisé. "Je ne suis qu'un vieil homme", "je ne parle pas français", a-t-il également déclaré.

Les quelques mots qu'il lâche sur Goodyear ne donnent aucune indication sur ses intentions. "Je sais que Goodyear poursuit ses plans (pour Amiens-Nord) et je sais qu'ils viennent d'annoncer il y a une semaine la nomination d'un nouveau président pour Goodyear Europe", a-t-il affirmé. Titan a ensuite confirmé à l'AFP que l'entreprise n'avait pas de communiqué ou de déclaration à faire sur le sujet. 

3 Acte 3 : Goodyear n'a "reçu aucune nouvelle offre"

En fin d'après-midi, Goodyear dément l'annonce du ministre. "Goodyear a pris connaissance aujourd'hui à travers la presse d'informations selon lesquelles le groupe Titan aurait présenté une nouvelle offre de reprise du site d'Amiens-Nord", a réagi l'entreprise. "Goodyear souhaite indiquer qu'elle n'a reçu aucune nouvelle offre", a-t-il ajouté dans une déclaration.

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