Laurent Binet décroche le prix Interallié 2015 pour "La septième fonction du langage"
Il s'agit de la deuxième récompense pour l'auteur de ce polar sémiologique. L'auteur y imagine la découverte de la mythique septième fonction du langage, qui permet "de convaincre n'importe qui de faire n'importe quoi, n'importe quand".
Le jury de l'Interallié a récompensé, jeudi 12 novembre, le facétieux et "pur produit de l'université française" Laurent Binet pour La septième fonction du langage (Ed. Grasset), un livre aux allures de roman policier. Le point de départ du roman n'est rien de moins que "l'assassinat" de Roland Barthes, dont on fête ce jeudi le 100e anniversaire de la naissance.
Evidemment, il s'agit d'une pure fiction. "Je n'ai pas tué Barthes. Il est vraiment mort dans un accident", renversé par une camionnette à Paris, le 25 février 1980, expliquait Laurent Binet, tout sourire. Si Barthes a été assassiné, c'est qu'il était en possession d'un document explosif, l'ultime découverte du linguiste russo-américain Roman Jakobson : la fameuse septième fonction du langage. Cette mythique septième fonction (Jakobson en a défini réellement six) permettrait "de convaincre n'importe qui de faire n'importe quoi, n'importe quand".
Des apparitions de Foucault, Deleuze, Derrida, BHL...
On comprend que cette "septième fonction" soit convoitée par toute la classe politique (le roman se situe pendant la campagne de l'élection présidentielle de 1981) et des puissances étrangères. Comme dans un thriller, il y a des courses-poursuites, des agents du KGB, des Japonais.
Laurent Binet, 43 ans, agrégé de lettres et ancien prof de ZEP, met en scène, et pas toujours à leur avantage, tous les membres du gratin de la "French Theory", développés par les sémiologues des années 1970 à 1980. On croise Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Hélène Cixous, Julia Kristeva, Bernard-Henri Levy (en chemise noire) ou encore Philippe Sollers. La septième fonction du langage avait déjà été récompensé par le prix du roman Fnac, début septembre.
HHhH, le premier roman de Laurent Binet, s'est vendu à plus 220 000 exemplaires dans le monde, rapporte Le Figaro. En 2012, il a décrit les coulisses de la campagne de François Hollande dans Rien ne se passe comme prévu.
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