Fermeture de Tupperware à Joué-lès-Tours : "C'est encore une usine qui se barre ailleurs"
Le groupe américain a annoncé jeudi le calendrier de la fermeture de sa seule usine française, située à Joué-lès-Tours. Les 235 salariés sont assommés par la décision, prévue pour mars 2018.
Les 235 salariés de Tupperware sont sous le choc, au lendemain du couperet tombé jeudi 19 octobre. L'entreprise va cesser la fabrication en France de ses célèbres boîtes en plastique. Son unique usine de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) devrait fermer en mars 2018, faute de rentabilité, selon la direction du groupe américain.
Des salariés consternés et abattus
Les employés de l'usine Tupperware, implantée près de Tours depuis près de 45 ans, sont assommés par le projet de la direction. L'activité continue, les camions font leurs rotations habituelles devant l'entreprise, mais dans un climat pesant. À la sortie de la réunion avec la direction jeudi, les visages étaient fermés et les gorges serrées. "Trahison", lâche une employée. Sa collègue, Christelle, explique que la plupart des salariés ont entre 25 ans et 40 ans d'ancienneté. "C'est toute leur vie qui est foutue en l'air." Nicolas, 53 ans, travaille sur le site depuis 1990. "C'est encore une usine qui se barre ailleurs", lance-t-il, ajoutant qu'il a vu les signes de la fermeture.
Depuis trois ou quatre ans on a vu les machines partir les unes après les autres, au Portugal, en Afrique, là où la main d'œuvre est moins chère.
Nicolas, opérateur à l'usine depuis 27 ansà franceinfo
Visiblement tendu, Antonio Constantino, délégué CGT de l'usine, allume une cigarette alors qu'il ne fume pas. "Je suis en colère, ça fait mal, la haine...", confie-t-il, précisant qu'il a tout donné depuis 37 ans. Aujourd'hui, il veut "le meilleur" pour les salariés, de la part des dirigeants.
S'ils ne mettent pas ce qu'il faut sur la table, alors peut-être qu'on se battra jusqu'au bout.
Antonio Constantino, délégué CGT chez Tupperwareà franceinfo
La direction de Tupperware est prévenue, alors que les négociations sur le plan de sauvegarde de l’emploi viennent de commencer. Elle s’est engagée à être exemplaire en proposant un reclassement à chaque salarié, précisant dans un communiqué, qu'elle mettrait "tout en œuvre pour trouver un repreneur".
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