"C'est de l'esclavage maquillé" : les livreurs de plateformes numériques doivent élire leurs représentants

Les élections de représentants pour les VTC et les livreurs débutent mercredi 22 mai. Ces élections sont peu connues des travailleurs. Seuls 2% d'entre eux avaient voté en 2022. Plusieurs syndicats, comme Union-indépendants, distribuent donc des tracts aux livreurs pour les informer sur ce scrutin. 

"Aujourd'hui un livreur, quand il se casse la figure à vélo ou en scooter et qu'il se blesse, il n'a rien. Quand il est malade il n'a rien. Notre objectif est donc de permettre à ces livreurs de pouvoir bénéficier une compensation de chiffre d’affaires quand il se blesse ou qu'il est malade, pour pouvoir continuer de vivre dignement", explique Fabian Tosolini, délégué national Union indépendants.

"Esclavage maquillé"

Les syndicats demandent aussi une meilleure rémunération de la part des plateformes. Ryan est livreur Uber Eats et reçoit une course "à 84 centimes pour 1,7km". Pour livrer, il paye l'Ursaf, l'essence, l'entretien et l'assurance de son scooter.

"Est-ce que vraiment 1,7 km ça coûte 84 centimes ? Jamais de la vie. Je perds des sous"

Ryan, livreur Uber Eats

à franceinfo

Ryan n'était pas au courant de ces élections et reste moyennement convaincu. "Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose ? Si on ne tire pas un bénéfice de ça, franchement ça ne sert à rien", prévient-t-il. Pour Elyas, lui aussi livreur, ce vote est tout de même important. "Le problème avec Uber c'est que leur objectif est de prendre le plus de livreurs possibles et que la course sonne à 6 euros, 4 euros ou 3 euros, il y aura toujours quelqu'un pour la faire. C'est de l'esclavage maquillé", dénonce-t-il. 

Pour ces élections, le syndicat Union indépendants prévoit 10% de participation. Soit le double par rapport à 2022. Les livreurs et les VTC ont du mercredi 22 mai au jeudi 30 mai pour élire leurs représentants.