Croissance, déficit : Bruxelles, moins optimiste que Paris

La Commission européenne a publié lundi ses prévisions de printemps pour la zone euro. Pour la France, les économistes de Bruxelles ont confirmé une croissance du PIB de 1,0% en 2014 mais, en revanche, ils ont revu à la baisse celle de 2015. Elle passe à 1,5%, contre 1,7% auparavant.

Pour le déficit public, au coeur du plan d'économies de Manuel Valls, la Comission prévoit que la France devrait ramener son déficit public à 3,4% du produit intérieur brut en 2015. Paris rate donc encore une fois la cible de 3 % imposée par Bruxelles.

Pas de baisse du chômage avant 2015

Le ministère des Finances français maintient lui toutefois son objectif d'atteindre les 3% en 2015 et indique que les prévisions de l'exécutif européen ne prennent en compte qu'une partie des économies prévues dans le pacte de responsabilité. "Le gouvernement réaffirme sa détermination à mettre en oeuvre le Pacte de responsabilité et de solidarité et à réaliser les 50 milliards d'euros d'efforts d'économies nécessaires pour ramener le déficit à 3% du PIB en 2015", a réagi Bercy dans un communiqué. 

Pour 2014, Bruxelles anticipe un déficit public français à 3,9%, très proche de celui de 3,8% retenu par le gouvernement, après 4,3% en 2013. La dette publique de la France devrait elle progresser à 95,6% du PIB cette année, après 93,5% en 2013, puis9 6,6% en 2015.

La Commission européenne estime aussi que le chômage ne devrait pas baisser en France avant 2015. Elle prévoit un taux de chômage de 10,4% de la population active en 2014, soit 0,1 point de plus qu'en 2013, puis 10,2% l'an prochain.

Une croissance de 1,2 % dans la zone euro en 2014

Plus largement, les prévisions économiques du printemps de la Commission européenne
indiquent que la reprise économique se poursuit dans l'Union européenne à
la suite de sa sortie de récession il y a un an. La Commission européenne table sur une croissance de 1,2% du PIB en 2014 dans la zone euro et de 1,7% en 2015. Cette dernière est en légère baisse (0,1 %) pour 2015.

Bruxelles explique l'embellie par une reprise de la demande intérieure. Les dépenses des consommateurs devraient progressivement augmenter à la faveur d'une inflation plus basse et de la stabilisation du chômage. La situation du marché du travail ayant commencé à s'améliorer courant
2013, davantage d'emplois devraient être créés et le taux de chômage
devrait continuer de diminuer (pour atteindre 10,1 % dans l'UE et 11,4 %
dans la zone euro en 2015), explique la Commission européenne.