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Moody's justifie sa sévérité envers trois grandes banques françaises

L'agence de notation a annoncé, jeudi 21 juin, la dégradation des notes de quinze grandes banques européennes, dont trois françaises. Elle se montre plus sévère que les deux autres grandes agences de notation. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une agence de la Société générale et une agence de la BNP Paribas  le 12 septembre 2011 à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

L'agence de notation financière Moody's a annoncé jeudi 21 juin la dégradation des notes de quinze grandes banques européennes et américaines, dont trois françaises : celles de la BNP Paribas et du Crédit agricole sont abaissées de deux crans, celle de la Société générale d'un cran.

Parmi les autres banques dégradées figurent six grandes banques américaines : Bank of America, Barclays, Citibank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley. Sont également concernées le Crédit suisse, UBS, HSBC, la Royal Bank of Scotland, la Royal Bank of Canada et enfin Deutsche Bank

• Comment Moody's motive sa décision ? 

Cette dégradation intervient dans le cadre d'un réexamen, initié le 15 février, des notes attribuées à ces établissements, en raison des difficultés que traverse l'économie européenne. "Toutes les banques concernées [par la dégradation] ont une exposition significative" aux risques liés aux activités de marchés, explique Moody's dans un communiqué, tout en reconnaissant que d'autres de leurs activités leur permettent d'"absorber" certains chocs éventuels.

• Pourquoi est-elle plus sévère avec la BNP...

Moody's est désormais la plus sévère des trois grandes agences de notation à l'égard des banques françaises. BNP Paribas est ainsi notée AA- chez Standard and Poor's (SP) et A+ chez Fitch, soit deux crans et un cran au-dessus de sa note chez Moody's. L'agence a même attribué une note de crédit dite "isolée" (standalone) de baa2 à BNP Paribas, c'est-à-dire sans tenir compte de la probabilité d'un éventuel soutien extérieur en cas de difficultés.

Moody's évoque l'importance des activités de marché dans les revenus de la banque, ainsi que sa plus forte dépendance au financement à court terme et sa position de liquidité plus faible que ses grands concurrents. L'autre facteur jouant contre la banque française est son exposition importante aux économies "sous pression" en zone euro, en particulier l'Italie par le biais de sa filiale BNL.

•... et le Crédit agricole ?

Moody's cite les mêmes arguments pour les deux autres grandes banques françaises cotées, mais a eu la main plus lourde pour le Crédit Agricole, seule à avoir écopé d'une perspective négative (stable pour les deux autres). Pour l'agence, cette différenciation tient à la plus forte vulnérabilité du Crédit Agricole à la Grèce et à une éventuelle sortie du pays de la zone euro.

• Que répondent les banques ?

Pour l'instant, seule la BNP Paribas a réagi . Elle reproche à Moody's de n'avoir "pas tenu suffisamment compte" de son plan d'adaptation qui va lui permettre d'afficher, fin 2012, un ratio de fonds propres "durs" (capital et bénéfices mis en réserve par rapport aux crédits consentis) parmi les plus élevés au monde, ainsi que de l'importance des liquidités dont elle dispose.

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