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Les recherches sur le virus ultra-dangereux de la grippe suspendues

Les laboratoires qui travaillent sur une éventuelle mutation du virus de la grippe aviaire admettent que leurs recherches suscitent de grandes inquiétudes.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Réprésentation du virus H5N1 de la grippe aviaire.  (PASIEKA / APA / AFP)

Soixante jours pour réfléchir. Les laboratoires engagés dans des recherches sur la possible transmission de la grippe aviaire entre êtres humains, via la création d'un virus mutant et extrêmement mortel, ont annoncé vendredi 20 janvier, dans une lettre publiée par les revues Nature et Science, qu'ils suspendaient leurs travaux pendant deux mois.

Objectif : donner le temps à la communauté scientifique et aux autorités publiques de déterminer si leurs recherches peuvent être menées en toute sécurité. FTVi fait le point.

• Sur quoi portent ces recherches ? 

Ron Fouchier, du centre médical universitaire Erasmus aux Pays-Bas, Adolfo Garcia-Sastre, de l'Ecole de médecine du Mont-Sinaï à New York, et Yoshihiro Kawaoka, de l'Université du Wisconsin, écrivent que leurs recherches sont essentielles pour permettre de se préparer à une épidémie provoquée par une éventuelle mutation du virus de la grippe aviaire.

Détecté pour la première fois en 1997 à Hong Kong, le virus H5N1 de la grippe aviaire a décimé des élevages entiers de volailles en Asie. Il s'est ensuite répandu au Proche-Orient et en Europe via les oiseaux migrateurs.

• Comment ce virus ultra-dangereux a-t-il été créé ?

Les scientifiques ont modifié à plusieurs reprises le virus H5N1 pour créer un virus mutant et ont procédé à des expériences avec des furets. Selon eux, ces mutations peuvent très bien se produire dans la nature et il convient donc de se préparer à une évolution du virus de la grippe aviaire le rendant transmissible entre êtres humains, via les éternuements par exemple.

Pour l'instant, l'être humain ne peut être contaminé par le H5N1 que par contact avec des animaux infectés. Malgré tout, le taux de mortalité associé à ce virus est l'un des plus élevés : sur les 577 personnes recensées comme ayant été contaminées, 340 sont mortes. 

• Que craignent les autorités sanitaires ? 

En décembre, le comité consultatif sur la biosécurité aux Etats-Unis a demandé aux revues Science et Nature de censurer certains passages des articles soumis pour publication par deux équipes de chercheurs, de crainte que ce virus mutant "puisse s'échapper des laboratoires" et servir au bioterrorisme. 

Cette initiative a été dénoncée par certains membres de la communauté scientifique internationale comme une atteinte à la recherche.

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