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Près de 60% des populations de vertébrés ont disparu en 42 ans

L'association WWF publie un rapport sur l'évolution des populations animales entre 1970 et 2012 et le constat est terrible.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des éléphants d'Afrique se baignent dans la rivière Khwai, au Botswana, le 22 janvier 2016. (STEPHAN BONNEAU / BIOSPHOTO / AFP)

"L'humanité se met elle-même en danger", alerte WWF. Les populations de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles dans le monde se sont effondrées de 58% en 42 ans (entre 1970 et 2012) et ce déclin va se poursuivre si nous ne faisons rien, alerte l'ONG dans un rapport (PDF) publié mercredi 26 octobre.

"Que la biodiversité poursuive sa chute, et le monde naturel que nous connaissons aujourd'hui s'effondrera d'un seul tenant", avertit Marco Lambertini, le directeur général de WWF dans le monde. Pour mesurer cette évolution, le Fonds mondial pour la nature et la Société zoologique de Londres ont étudié 14 152 populations appartenant à 3 706 espèces vertébrées.

"Le déclin subi par les populations d'espèces sauvages est de plus en plus préoccupant", remarque également Marco Lambertini. "Il devrait atteindre en moyenne 67%" d'ici à 2020, si rien n'est fait pour enrayer la tendance. "On est en train d'assister à une régression de la vie sur la planète dont nous sommes en partie responsables", estime de son côté Pascal Canfin, directeur général de WWF en France.

Quand le vivant disparaît, c'est le capital naturel qui disparaît. Et si on détruit ce capital naturel, on détruit notre capacité à vivre sur la planète dans la durée.

Pascal Canfin

Les animaux d'eau douce sont particulièrement touchés : - 81% en moyenne entre 1970 et 2012. Ils sont victimes de la surexploitation, parfois involontaire, comme les dauphins de rivière, ainsi que de la dégradation de leur habitat. Les populations des milieux marins ont chuté de 36% : un tiers des espèces de requins et de raies sont désormais menacées d'extinction, en raison de la surpêche surtout.

Les effectifs des espèces terrestres ont dégringolé de 38%. A cause du braconnage, le nombre d'éléphants d'Afrique, par exemple, a diminué de 111 000 individus depuis 2006, pour plafonner à 415 000, selon les dernières données de l'ONG.

L'activité humaine à l'origine de ces disparitions

De manière générale, la menace la plus fréquemment subie par les populations en déclin est la perte ou la dégradation de leur habitat par les activités agricoles, l'exploitation forestière, l'extraction minière, les transports, la production d'énergie... Autres causes : la surexploitation (chasse, pêche, braconnage...), la pollution (industries, urbanisation...), les espèces invasives, les maladies.

Le changement climatique n'a pour l'instant qu'un impact "relativement marginal (...) parce qu'on n'en est qu'à un degré de réchauffement" planétaire par rapport à l'ère préindustrielle, précise Pascal Canfin. Mais si les températures s'emballent du fait des émissions de gaz à effet de serre, liées aux activités humaines, les scientifiques promettent des impacts dévastateurs pour l'homme et les écosystèmes, en raison d'inondations, sécheresses, tempêtes...

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