Roland-Garros 2024 : Alcaraz et Swiatek au sommet, l'émotion Nadal, deux éclairs bleus dans l'obscurité... Le bilan de l'édition
L'édition 2024 de Roland-Garros s'est refermée, dimanche 9 juin, avec la victoire de Carlos Alcaraz contre Alexander Zverev, un sacre inédit alors que Rafael Nadal et Novak Djokovic, qui se partageaient le trophée depuis 2015, avaient rendu les armes plus tôt dans la quinzaine.
Une édition marquée par une pluie abondante en première semaine, qui a bousculé l'ordre des matchs, une session de nuit qui n'a toujours pas trouvé la bonne formule (mais un record à la clé), et un contingent français qui s'en est remis à sa nouvelle venue Varvara Gracheva et à la malice de Corentin Moutet pour voir la deuxième semaine.
L'évidence Swiatek, Alcaraz nouveau roi
Dans les deux tableaux, le suspense n'a pas atteint les mêmes hauteurs cette année. Reine de Roland-Garros depuis 2022, Iga Swiatek a déroulé son tournoi, seulement (très) inquiétée par Naomi Osaka au deuxième tour, la seule à lui avoir pris un set. Avec quatre titres à Paris, à seulement 23 ans, elle égale Justine Henin et n'a plus que Margaret Smith-Court (5), Steffi Graf (6e) et Chris Evert (7e) devant elle.
Chez les hommes, on annonçait avant le départ une des éditions les plus ouvertes du XXIe siècle. Elle l'a été : Nadal sorti d'entrée, Djokovic out avant les quarts, cette édition allait sacrer un nouveau roi, mais entre Zverev, Ruud, Alcaraz et Sinner, le dernier carré était indécis. C'est finalement l'Espagnol de 21 ans, après un combat en cinq sets de 4h19 contre l'Allemand, qui a soulevé la Coupe des Mousquetaires pour la première fois de sa jeune carrière.
Moutet et Gracheva sauvent la disette française
Ils étaient 28 sur la ligne de départ, mais les Français ont une nouvelle fois souffert dans cette édition. Ils étaient neuf au 2e tour, seulement trois au 3e tour, et finalement deux à échouer au stade des huitièmes de finale : Varvara Gracheva (88e mondiale) et Corentin Moutet (79e mondial).
La surprenante Française de 23 ans, naturalisée l'an passé, et le fougueux Tricolore de 25 ans ont régalé le public parisien, amenant un représentant français en deuxième semaine dans chaque tableau pour la première fois depuis 2020 (Hugo Gaston et Caroline Garcia).
Mais ils ne doivent pas faire oublier la déroute des leaders : Ugo Humbert et Adrian Mannarino (n°1 et 2 français) ont été éjectés d'entrée, Caroline Garcia (n°1 française) n'a passé qu'un tour. "Cela ne change rien à notre dynamique, on est reparti sur une dynamique de croissance, positive et on a des joueurs qui doivent encore progresser et qui sont juste derrière. On a cette nouvelle génération qui arrive. Ils progressent bien, mais tous ne progressent pas comme Alcaraz donc il faut être un peu patient", tempère notre consultant Arnaud Clément.
Les anciens ont fait ce qu'ils ont pu : Gaël Monfils et Richard Gasquet ont passé un tour mais sont tombés sur trop fort face à Lorenzo Musetti et Jannik Sinner, alors qu'Alizé Cornet est partie à la retraite la tête haute face à Qinwen Zheng (n°7).
Nadal, des émotions et une interrogation
Dès le tirage au sort, il était entendu que le match le plus attendu de la quinzaine aurait lieu dès le deuxième jour. Pour son retour après un an d'absence, le Majorquin avait hérité d'un des pires tirages : Alexander Zverev, vainqueur à Rome et futur finaliste. Des tribunes pleines à craquer, un bruit assourdissant, et une défaite en trois sets malgré une deuxième manche très disputée.
Etait-ce le dernier match de celui qui a conquis 14 fois Roland-Garros ? A 38 ans, sa carrière s'inscrit plus que jamais en pointillé, et cela ressemblait fort à un adieu, même si le Majorquin n'a pas fermé la porte à un retour l'an prochain, lui qui reviendra déjà dans un mois et demi pour les Jeux olympiques.
"Je ne sais pas si c'était la dernière fois que je parlais devant vous, mais si c'était la dernière fois, je veux profiter du moment. C'est le tournoi que j'aime le plus au monde. (...) Il y a un fort pourcentage pour que je ne revienne jamais ici, mais je ne peux pas le dire", a expliqué l'Espagnol à l'issue du match.
La session de nuit pose toujours question
Instaurée en 2021, la "night-session" (session de nuit) n'a toujours pas trouvé la bonne formule et continue de faire débat. Elle n'a accueilli cette année aucune affiche féminine sur les onze programmées, alors qu'il y en avait toujours eu une les trois années précédentes.
Au total, depuis 2021, les dames n'ont eu que quatre fois cet "honneur". Pourtant, le match Swiatek-Osaka, huit Grands Chelem au compteur, aurait pu le mériter, et le scénario du match l'a confirmé.
La session de nuit aura aussi fait parler d'elle pour autre chose. Samedi 2 juin, l'organisation avait ajouté sur le Central un match déjà commencé avant l'interruption pour la pluie (Dimitrov contre Bergs), décalant le début de la session de nuit entre Novak Djokovic et Lorenzo Musetti aux alentours de 22h30.
Le Serbe s'en est sorti sous les coups de... 3h du matin. Un horaire record pour un match à Roland-Garros. Malgré son repos limité, le n°1 mondial a passé un tour supplémentaire, avant de jeter l'éponge.
Un scénario qui n'a pas plu à John McEnroe, septuple vainqueur en Grand Chelem, dans les colonnes du Figaro. "Mettre Djokovic, 37 ans, sur le terrain à 22h30, sans savoir combien de temps son match allait durer, c’était une énorme erreur de la part de l’organisation. Je comprends qu’ils voulaient rattraper leur retard, mais il y avait d’autres solutions pour terminer l’autre match. Si on ne peut pas l’affirmer, c’est l’une des raisons pour lesquelles il s’est blessé au genou. En tout cas, on ne traite pas un joueur, et encore moins le meilleur du monde, de cette façon."
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