Roland-Garros 2024 : Rafael Nadal, et maintenant ?

Si l'Espagnol n'a rien pu faire face à Alexander Zverev au premier tour, lundi, il a affiché un niveau de jeu prometteur et donné rendez-vous aux Jeux olympiques, dans deux mois.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - à Roland-Garros
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Rafael Nadal après sa défaite au 1er tour de Roland-Garros contre Alexander Zverev, le 27 mai 2024. (IBRAHIM EZZAT / AFP)

Le miracle n'a pas eu lieu. Rafael Nadal a pu s'aligner au premier tour de ce Roland-Garros 2024. Mais il n'a pas pu renverser Alexander Zverev, dans une rencontre qui avait des airs de dernier tour de piste pour l'artiste adulé par le public de la porte d'Auteuil. Eliminé au premier tour pour la première fois à Roland-Garros (en 19 participations), l'Espagnol pourrait bien avoir disputé son dernier match "chez lui", sur le court Philippe-Chatrier. Ou pas.

La vérité, c'est que même lui ne sait pas s'il aura la force de pousser encore un an. A bientôt 38 ans (il les aura lundi), et après deux années minées par les blessures, l'homme aux 14 sacres porte d'Auteuil (sur 22 titres en Grand Chelem) n'a pas pris de décision. "C'est la dernière fois que je me retrouve ici devant vous. Enfin, je ne suis pas sûr à 100%. Si c'est la dernière fois, j'aurais profité du moment", a confié l'Espagnol au moment de quitter le Chatrier.

Niveau retrouvé et ambition olympique

La question de l'avenir du roi de Roland-Garros était pourtant sur toutes les lèvres. D'autant plus après sa prestation aboutie face à Alexander Zverev. Car si l'Espagnol a quitté le Grand Chelem parisien dès son premier match, il l'a fait par la grande porte en poussant le numéro 4 mondial dans ses retranchements, notamment dans le deuxième set. De quoi même impressionner les suiveurs.

Consultant pour franceinfo:sport, Arnaud Clément explique ainsi avoir vu "des passages de très, très haut niveau" entre Alexander Zverev, "un joueur parfaitement en confiance qui vient de gagner Rome" et un Rafael Nadal "capable de rivaliser quand même pendant 2h30 avec un des gros favoris du tournoi".

Il ajoute : "Contre un autre adversaire, ça se serait sans doute bien mieux passé. Ça lui aurait permis de gagner en confiance et d'être meilleur par la suite face à une tête de série. Mais l'histoire, on ne la changera pas. Il lui a manqué la constance dans l’effort, dans l’intensité, dans les intentions, dans la confiance."

En d'autres mots, si le tirage au sort l'avait épargné, Rafael Nadal aurait pu faire bonne figure dans ce tournoi, si l'on s'en tient au niveau affiché face à Alexander Zverev. Le Majorquin l'a d'ailleurs affirmé, en conférence de presse : "J'ai montré que j'étais prêt pour plus que ce que j'ai fait finalement, c'est-à-dire perdre au premier tour. Quand on n'est pas tête de série, on joue contre un joueur qui est en pleine forme et qui est l'un des meilleurs joueurs au monde. C'est ainsi."

Ce retour en forme, l'Espagnol le doit notamment à sa semaine d'entraînement à Paris, qui a impressionné le circuit. Au tableau de chasse : Sebastian Korda (28e) mardi, Stan Wawrinka (98e) mercredi, Daniil Medvedev (5e) jeudi, Mariano Navone (31e) vendredi et Holger Rune (13e) samedi, tous battus par le Majorquin.

Des confrontations amicales qui ont permis au "Taureau de Manacor" de retrouver un niveau qu'on ne lui connaissait plus depuis trop longtemps, fruit des trois heures quotidiennes qu'il s'est infligées depuis son arrivée précoce à Paris, une semaine avant le tournoi.

L'impasse sur Wimbledon

Ce traitement spécial était un passage obligé pour Rafael Nadal, après une longue traversée du désert causée par son physique : "Mon corps, ça a été un champ de bataille depuis deux ans. J'ai traversé deux années très difficiles à cause des blessures, j'ai surmonté tout cela pour revenir à Roland-Garros."

"C'est le tournoi que j'aime le plus au monde. (...) Il y a un fort pourcentage pour que je ne revienne pas ici, mais je ne peux pas le dire à 100%. Je me sens mieux physiquement qu'il y a deux mois. Peut-être que dans deux mois, je dirai que c'est fini."

Rafael Nadal

Mais pour l'heure, l'Espagnol a d'autres objectifs,"Comme les Jeux olympiques, ici", a-t-il confié, dans un sourire au public parisien, lui donnant ainsi rendez-vous dès le 27 juillet. "J'espère que je serai bien préparé", a déclaré l'Espagnol, qui a martelé le message suivant : il veut jouer les Jeux, sur terre battue, porte d'Auteuil, avant de faire le point, même s'il a déjà été annoncé officiellement à la Laver Cup, qui aura lieu du 20 au 22 septembre.

"Je ne sais pas ce qui va se passer au cours des prochains mois. Il faut que j'achève ce processus. Mon état d'esprit, c'est que je suis prêt à jouer jusqu'aux Jeux olympiques", a affirmé Rafael Nadal. "Ensuite, je verrai comment je me sens sur différents plans au niveau de la motivation personnelle, au niveau corporel, physique et au niveau tennistique également. Je verrai s'il est sensé ou pas de continuer à jouer."

Rafael Nadal est éliminé dès le premier tour de Roland-Garros 2024 après sa défaite face à Alexander Zverev (6-3/7-6/6-3). L'Espagnol s'exprime à chaud avec émotion sur ses sensations et sur le public du tournoi parisien.
1er tour - Rafael Nadal : "C'est peut-être la dernière fois que je viens ici" Rafael Nadal est éliminé dès le premier tour de Roland-Garros 2024 après sa défaite face à Alexander Zverev (6-3/7-6/6-3). L'Espagnol s'exprime à chaud avec émotion sur ses sensations et sur le public du tournoi parisien.

En sous-texte, s'il ne ferme pas la porte à un dernier tour de piste à Roland-Garros 2025, Rafael Nadal dessine plutôt le scénario d'une retraite en fin d'année, quelques mois après les Jeux olympiques, où il pourrait s'aligner en double avec Carlos Alcaraz. Le tout sans passer une dernière fois par Wimbledon, qui aura lieu du 1er au 14 juillet.

"C'est difficile de jouer Wimbledon sur gazon pour revenir sur terre battue avec les Jeux olympiques, deux semaines plus tard, a justifié Nadal. Je ne peux rien confirmer, mais je ne pense pas que ça serait malin avec tout ce qui est arrivé à mon corps. J'ai l'impression, en tout cas aujourd'hui, que ce n'est pas une bonne idée". La carrière du "Taureau de Manacor" pourrait donc bien se terminer à Paris : reste à savoir quand.

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