Alors que le rideau s'abaisse sur les Jeux olympiques d'hiver de Pékin 2022, l'heure est au bilan. Et pour la France, celui-ci est plutôt bon avec 14 médailles (une de moins qu'en 2014 et en 2018), dont cinq titres (autant qu'en 2018), sept médailles d'argent et deux de bronze. Dixièmes au tableau des médailles, les Bleus ont collectivement réussi leurs JO, malgré plusieurs défaillances individuelles. Revue d'effectif.Ils ont répondu présentComment commencer ce bilan sans évoquer le nouvel empereur tricolore du Milieu : Quentin Fillon Maillet. Attendu comme un grand bonhomme de ces Jeux en biathlon, le Jurassien a dépassé toutes les attentes en raflant cinq médailles. Champion olympique de l'individuel et de la poursuite, il a aussi accroché l'argent en sprint, et sur les relais masculin et mixte. Une razzia qui en a fait la star française à Pékin, et le porte-drapeau évident de la cérémonie de clôture. Et pour cause : Quentin Fillon Maillet est tout simplement l'athlète français le plus médaillé lors d'une seule édition des Jeux. Derrière le cannibale du pas de tir, d'autres favoris ont eux aussi répondu aux attentes. Ultra-favoris de la danse sur glace, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont assumé leur statut en allant chercher l'or olympique avec un nouveau record du monde à la clef. En ski alpin, Clément Noël faisait lui aussi figure de favori malgré son début de saison délicat. Mais quand il reste en piste, le skieur de Val-d'Isère est le slalomeur le plus rapide du monde. Et il l'a encore prouvé en allant chercher le titre olympique à Yanqing. Si elle n'a pas été sacrée en boardercross, Chloé Trespeuch était également au rendez-vous avec une belle médaille d'argent autour du cou. Tout comme les fondeurs français, déçus en individuel, mais collectivement encore présents avec une troisième médaille de bronze consécutive en relais chez les hommes. Des relais qui ont aussi souri en biathlon, dans le sillage de Fillon Maillet, avec l'argent en relais mixte et en relais masculin. franceinfo On n'en espérait pas tantDerrière les médailles attendues, la délégation française a aussi connu son lot de bonnes surprises. Au premier rang, on retrouve évidemment Justine Braisaz-Bouchet. À 25 ans, la biathlète des Saisies est d'abord passée à côté de ses Jeux avant de créer la surprise lors de la dernière épreuve, la mass start. Impeccable au tir et puissante sur les skis, elle a coiffé au poteau les favorites norvégiennes pour aller chercher une médaille d'or que personne n'avait vu venir. Quelques jours plus tôt, Anaïs Chevalier-Bouchet avait aussi obtenu une belle médaille d'argent en individuel. Mais l'autre grande surprise de ces Jeux vient du ski alpin. Car si on savait Johan Clarey capable d'un coup d'éclat du haut de ses 41 ans, on n'osait rêver qu'il le fasse pour ses derniers Jeux olympiques. Et pourtant, le Tignard a réussi l'exploit en descente avec une médaille d'argent magnifique. Toujours en ski alpin, Mathieu Faivre était plus attendu depuis son titre de champion du monde la saison passée en slalom géant. Mais l'état de forme du Français depuis le début de saison l'avait un peu fait oublier. C'était sans compter sur la capacité du Niçois à briller le Jour J. Résultat, une jolie médaille de bronze, sa première aux Jeux.On en espérait plusMalgré ce total de médailles honorable, les Bleus ont aussi connu pas mal de déceptions. Très attendus en ouverture des Jeux, les bosseurs Benjamin Cavet et Perrine Laffont, qui jouaient la gagne, se sont contentés de l'amère médaille en chocolat. Toujours en ski acrobatique, Tess Ledeux a soufflé le chaud et le froid : en argent sur le big air, mais bredouille en slopestyle. Médaillée d'or quelques semaines plus tôt aux X-Games, la Plagnarde de 20 ans visait plus haut. Mais elle aura encore le temps de gravir l'Olympe dans quatre ans. Pas en réussite, le ski acrobatique n'a pas non plus souri en skicross. Avec Bastien Midol, Terence Tchiknavorian, Jean-Frédéric Chapuis et François Place au départ, les Bleus visaient un doublé sur le podium. Finalement, c'est François Place qui a signé la meilleure performance en se classant 8e… Pas plus de réussite pour Antoine Adelisse, blessé en big air et impuissant en slopestyle. Pas de miracle non plus pour Kevin Rolland, 6e du halfpipe, après être revenu de très loin.L'autre porte-drapeau tricolore, Tessa Worley, a elle aussi manqué le coche pour ses derniers Jeux après sa chute en slalom géant. Une déception aussi grande que celle d'Alexis Pinturault. Meilleur skieur du monde la saison passée, le champion de Courchevel arrivait à Pékin pour sauver sa saison, lui qui n'a jamais été dans le coup cet hiver. Aligné sur quatre courses individuelles, Pinturault n'a malheureusement pas retrouvé la flamme aux Jeux. Pas plus qu'Emilien Jacquelin, passé totalement au travers à Pékin malgré une saison aboutie jusqu'ici avant un mois de janvier miné par des états d'âmes et des limites physiques qui se sont prolongés à Zhangjiakou.