Coupe du monde de football : l'Angleterre s'affirme, l'Allemagne s'effondre, le Brésil et le Canada déchantent... Les tops et les flops de la phase de groupes

La phase de poules de ce Mondial s'est conclue, jeudi, avec la qualification des Colombiennes à la première place de leur groupe. Un exploit qui leur vaut de figurer parmi nos tops.
France Télévisions - Rédaction Sport
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L'Anglaise Lauren James, l'Allemande Lena Lattwein et la Brésilienne Marta, à la Coupe du monde 2023, en Australie et en Nouvelle-Zélande. (AFP / SIPA)

Le premier tour a rendu son verdict, jeudi 3 août, et l'on connaît désormais l'identité des 16 équipes qualfiées pour les huitièmes de finale, prévus de samedi à mardi prochain, avec en point d'orgue le France-Maroc, affiche inattendue pour terminer. D'ici là, la rédaction de franceinfo: sport distribue les bons et les mauvais points pour cette première phase.

Les tops

Angleterre : la montée en puissance des favorites

La capitaine Leah Williamson tout comme les offensives Fran Kirby et Beth Mead blessées, la buteuse Ellen White en retraite depuis le titre à l'Euro l'an passé… Les doutes planaient sur l'Angleterre avant ce Mondial. Il y a, certes, eu l'entrée en matière timide face à l'Haïti de Melchie Dumornay où les Lionesses ont été toutes heureuses de compter dans leurs rangs le mur Mary Earps, puis le Danemark dans la même veine. Mais la bande de Sarina Wiegman s'est à chaque fois montrée convaincante sur le plan défensif.

Le festival contre la Chine pour assurer la première place du groupe avec 9 points pris sur 9 possibles a fini de dissiper les zones d'ombre. Les Britanniques se sont d'ailleurs trouvé une nouvelle leader technique en la personne de Lauren James, trois buts et trois passes décisives au compteur. Au vu du manque de certitude des autres sélections, l'Angleterre s'affirme comme l'une des vraies prétendantes au titre mondial. Cela passera d'abord par un huitième contre le Nigeria.

Colombie : dans le sillage de Linda Caicedo

Même la grande Allemagne a été surprise. Alors que l'on donnait les vice-championnes d'Europe ultra favorites du groupe H, la tornade colombienne a tout emporté, ou presque. Déjà buteuse en Coupe du monde U17 et U20 sur les douze derniers mois, la jeune Linda Caicedo a triplé la mise en Australie du haut de ses 18 ans. Une première réalisation contre la Corée du Sud, pour parachever le succès des Cafeteras avec l'aide de la portière, et une douceur venue d'ailleurs pour ouvrir le score contre les Allemandes, ont suffi à faire chavirer les cœurs de la planète entière.

Quel but de Linda Caicedo ! Après avoir récupéré le ballon dans la surface de réparation, la jeune Colombienne élimine deux adversaires et se remet sur son pied droit avant d'enchaîner une frappe enroulée qui nettoie la lucarne de Merle Frohms. Les Colombiennes prennent l'avantage dans ce choc du groupe H.
1er tour : le bijou de Linda Caicedo pour donner l'avantage à la Colombie Quel but de Linda Caicedo ! Après avoir récupéré le ballon dans la surface de réparation, la jeune Colombienne élimine deux adversaires et se remet sur son pied droit avant d'enchaîner une frappe enroulée qui nettoie la lucarne de Merle Frohms. Les Colombiennes prennent l'avantage dans ce choc du groupe H.

Derrière la joueuse du Real Madrid, les Colombiennes peuvent s'appuyer sur un groupe de guerrières, qui n'hésitent pas à donner dans le défi physique et ne baissent jamais pavillon. En témoigne la victoire de prestige arrachée à l'Allemagne au bout du bout du temps additionnel. Grâce à deux performances de haut vol, et malgré une dernière défaite contre le Maroc (1-0), les joueuses de Lionel Obadia se sont hissées à la première place de leur poule et seront favorites au tour suivant face à une autre sensation de ce Mondial, la Jamaïque.

Japon : un bilan parfait

Elles sont arrivées relativement dans l’ombre, mais ont vite trouvé la lumière. Les Japonaises ont signé une phase de groupes presque parfaite. Trois victoires, neuf points, onze buts marqués, aucun encaissé (l'une des trois seules équipes dans ce cas avec la Jamaïque et la Suisse). Rien ne leur a résisté, pas même les Espagnoles, qu'elles ont balayées dans le choc de la dernière journée pour la première place (4-0).

Capables de faire le jeu face aux blocs bas de la Zambie et du Costa Rica, mais aussi de faire parler leur incroyable efficacité contre l'Espagne (cinq tirs cadrés, quatre buts), les Japonaises ont livré des prestations complètes et remarquées. Portées par la meilleure buteuse de la phase de groupes, Hinita Miyazawa (quatre réalisations), elles se sont placées comme un favori à ne pas écarter pour la victoire finale. 

Elles auraient aussi pu y figurer : le sans-faute suédois, la surprise nigériane, le sens du timing des Sud-Africaines, les Reggae Girlz de Khadija Shaw, la ténacité hollandaise, et la première remarquée du Maroc.

Les flops

Allemagne : une déflagration historique

C'est peut-être la plus grande sensation de cette phase de poules. Pour la première fois de son histoire, l'Allemagne ne disputera pas la phase finale d'une Coupe du monde. Les doubles championnes du monde ont terminé troisièmes d'un groupe H pourtant abordable, devancées par la Colombie et le Maroc. Tout avait pourtant bien commencé pour les Allemandes, impressionnantes vainqueures du Maroc pour leur match d'ouverture (6-0).

Mais tout a ensuite déraillé pour les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg, battues par la Colombie et son phénomène Linda Caicedo (2-1), puis tenues en échec par la lanterne rouge sud-coréenne (1-1). Elles ont notamment été plombées par un manque d'efficacité criant, des blessures dans plusieurs lignes et des connexions qui ne se sont pas toujours faites sur le terrain. Un an après avoir frôlé le toit de l'Europe en Angleterre, l'atterrissage est brutal.

Canada : les championnes olympiques en déroute

L'or olympique autour du cou il y a deux étés, les Canadiennes figuraient parmi les prétendantes à une victoire finale, pour le dernier Mondial de la légende Christine Sinclair. Mais les Nord-Américaines ont explosé en plein vol dans le relevé groupe B. Arrivées en Australie dans un contexte tendu, sur fonds de conflit avec leur fédération pour des questions de soutien financier et de ressources, elles n'ont pas performé à leur meilleur niveau sur le pré.

Avec une seule victoire au compteur et une déroute lors du dernier match décisif face à l’Australie (un cinglant 4-0 encaissé), les joueuses de Bev Priestman n’ont pas réussi à accrocher le train des huitièmes de finale, devancées par les Matildas et un impressionnant Nigeria. C’est la première fois que le champion olympique en titre ne parvient pas à se qualifier pour la phase finale.

Brésil : les adieux ratés pour Marta

Les Brésiliennes voulaient imiter les Argentins, champions du monde pour Lionel Messi en décembre 2022, et offrir le plus beau des adieux à Marta. À 37 ans, la légende auriverde, encore jamais titrée au niveau mondial, disputait sa sixième et dernière Coupe du monde, pour transmettre le flambeau à la nouvelle génération, incarnée par Ary Borges, étincelante contre le Panama, Geyse, ou encore Kerolin.

Mais le plan est tombé à l’eau avec l’élimination des Brésiliennes dès la phase de poules, du jamais vu depuis 1995. Pourtant bien lancées par une large victoire contre le Panama, les championnes sud-américaines n’ont jamais réussi à élever leur niveau de jeu. Tombées contre les Bleues, elles n’ont pas été capables d’aller chercher, contre les Jamaïcaines, une victoire synonyme de qualification, et Marta a fait ses adieux, les larmes au bord des yeux.

Elles auraient aussi pu y figurer : la crise latente chez les Norvégiennes, les Etats-Unis loin de leurs standards, l'occasion manquée des Italiennes, la Nouvelle-Zélande premier pays organisateur éliminé en poules.

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