Coupe du monde de football : Linda Caicedo, la première galactique du football féminin venue de Colombie
Une prodige. Face à la Corée du Sud, mardi 25 juillet, Linda Caicedo a pris part à sa quatrième compétition internationale de l'année avec la Colombie. A 18 ans, l'attaquante est déjà indiscutable aux yeux de sa fédération, qui n'a pas hésité à l’emmener au Mondial U20, au Mondial U17 et même à la Copa América avec l'équipe première fin 2022.
Pour le meilleur. Alors que le foot féminin colombien a connu un essor tardif avec le lancement de son championnat en 2017, la Tricolor s'est hissée en finale des deux derniers tournois cités. Des faits d'armes auxquels Linda Caicedo est loin d'être étrangère puisqu'elle a raflé le titre de meilleure joueuse chez les moins de 17 ans et celui de soulier d'or sur la scène continentale.
Première cape internationale à 14 ans
Mais, elle garde la tête froide. "Il ne faut pas trop s’y croire. Je reste consciente que je n’ai encore gagné aucun trophée majeur et que je n’en suis qu’au tout début", a-t-elle énoncé sur le site de la FIFA. Cela fait pourtant un moment que la pépite brille dans la ligue colombienne.
Précisément depuis l'été 2019 et ses débuts tonitruants avec l'América de Cali à seulement 14 ans. Dès sa première saison au haut niveau, Linda Caicedo s'illustre en terminant meilleure buteuse d'un championnat qu'elle remporte, en marquant en finale. De quoi convaincre le sélectionneur national, Nelson Abadia, de lui ouvrir les portes des A.
"Linda est née avec le don d'être une fille qui, quoi qu'elle demande à Dieu, se donne les moyens d'y arriver et y parvient. Elle a une façon de penser et d'agir telle que l'on pourrait croire qu'elle est plus âgée", a affirmé fièrement à l'AFP son père Mauro.
Même lorsqu'un cancer des ovaires lui est détecté en 2020, la forçant à jouer avec une perruque en raison de sa chimiothérapie, Linda Caicedo affiche une impressionnante capacité de résilience pour vaincre la maladie et glaner un nouveau titre avec l'autre club de Cali, le Deportivo, à peine un an après son opération.
Figure de proue au Real Madrid
De quoi attirer l'attention des plus grands clubs, qui se projettent déjà au 25 février 2023, date du 18e anniversaire du phénomène, qui doit attendre sa majorité avant de s'engager à l'étranger. "Son transfert fera les gros titres dans le monde entier", prédisait ainsi son agent, Cisco Terreros, à AS en janvier dernier.
Lorsqu'elle débarque à l'aéroport de Madrid pour s'engager avec le Real, la Cafetera est accueillie par des dizaines de journalistes espagnols. Un engouement jamais vu pour une joueuse. "C’est un transfert important, pas seulement pour moi, mais aussi pour le football féminin", lâche-t-elle. "Le fait de voir qu’une pépite choisisse le Real plutôt qu’une autre équipe a été vraiment apprécié par les fans", confirme Laia Cervello Herrero, journaliste espagnole pour The Athletic.
"C’est difficile pour Madrid d'attirer une joueuse comme Linda car le projet n'est pas aussi développé qu'au Barça. Tout ce qui peut aider à combler l’écart avec le rival est scruté."
Laia Cervello Herrero, journaliste espagnoleà franceinfo: sport
Titulaire dès son arrivée, la recrue a répondu aux attentes avec un bilan honorable (2 buts et 4 offrandes en 10 matchs). Assez pour se présenter au Mondial avec la confiance. Linda Caicedo tente d'y guider les siennes vers les huitièmes, où elle pourrait croiser la route de ses partenaires en club, les Françaises Sandie Toletti et Naomie Feller.
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