Ligue 1 : les surprises Nice et Brest, la révélation Zaïre-Emery, la déception lyonnaise… Le bilan de la première partie de saison

Après leur dernier match de l’année 2023 mercredi, les clubs français ont entamé une dizaine de jours de trêve hivernale. L’occasion, à mi-saison, de faire le bilan de cette première partie de championnat.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Le milieu de terrain du PSG Warren Zaïre-Emery (g.), le défenseur de l'OGC Nice Dante et le capitaine de l'OL, Alexandre Lacazette (d.). (AFP)

Avant de revenir début 2024 pour disputer la Coupe de France, les clubs de Ligue 1 ont joué leur dernier match de l'année en championnat mercredi. Le PSG en a profité pour conforter sa première place en tête du championnat, devant l'une des surprises de cette première partie de saison, l'OGC Nice. Ces 17 premières journées de Ligue 1 ont aussi été marquées par l'éclosion d'un tout jeune joueur, Warren Zaïre-Emery, les mauvais résultats de l'Olympique lyonnais et de nouveaux incidents dans les tribunes.

Brest, le coup de tonnerre du début de saison

Le tube de l'automne s'appelle Brest. Après s'être battu pour son maintien la saison passée, le club breton était encore attendu dans le bas du classement. Mais, il trône actuellement à une épatante quatrième place grâce à un dernier mois en boulet de canon (5 victoires, 1 nul) et un 4-0 face à Lorient lors de la dernière journée de la phase aller. Mercredi, tout a réussi aux Pirates, portés par l'habituel remplaçant Kamory Doumbia, 20 ans, auteur d'un quadruplé en première période.

Cette saison, l'équipe dirigée par Eric Roy est récompensée de sa grande stabilité. Le technicien a su tirer parti d'un effectif pratiquement inchangé et sans grande star, mais des valeurs sûres comme Romain Del Castillo ou encore Pierre Lees Melou. "On est une vraie bande de copains sur le terrain et ça se ressent", estimait Éric Roy début octobre pour expliquer les bons résultats de son équipe. Après 17 journées, celle-ci compte 31 points, un record à ce stade. L'an dernier, quand il était arrivé début janvier après 17 matchs de championnat, Brest n'en comptait que 13.

Warren Zaïre-Emery, la révélation

Les suiveurs assidus du Paris Saint-Germain avaient appris à le connaître la saison dernière, lorsque Warren Zaïre-Emery faisait ses débuts en équipe première, à seulement 16 ans. A désormais 17 ans, il ne représente déjà plus le futur mais bien le présent du champion de France. L'image la plus marquante de son début de saison est sûrement son but contre Dortmund, crucial dans la qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions.

Mais, cela ne doit pas occulter son excellent début de saison en Ligue 1. "WZE" est très certainement le meilleur joueur parisien de ce début de saison. Kylian Mbappé est évidemment meilleur buteur du championnat – avec 18 réalisations (10 de plus que son plus proche poursuivant) –, mais le capitaine des Bleus est moins influent dans le jeu du PSG ces derniers mois, quand Zaïre-Emery s'est imposé comme le patron du milieu de terrain. 

D'abord nommé capitaine des Espoirs en septembre par Thierry Henry, Zaïre-Emery a ensuite été promu en équipe de France A en novembre, avec une première sélection contre Gibraltar (14-0) et un record de précocité battu. "On aura l'occasion de le revoir en mars", assurait Didier Deschamps, qui devrait compter sur lui à l'Euro. "C'est un diamant pour nous. (…) Ce qui le démarque, c'est son humilité. Il est vraiment humble", assurait Luis Enrique, l'entraîneur du PSG, lui aussi conquis. En à peine cinq mois, Zaïre-Emery a séduit l'ensemble du football français.

Le départ catastrophique de Lyon

Dire que cette première partie de saison de l'Olympique lyonnais était inattendue serait mentir. Depuis plusieurs mois, voire plusieurs saisons, l'OL se cherche, à la poursuite d'un glorieux passé. Mais l'ampleur de la chute a évidemment surpris tous les suiveurs de la Ligue 1. Car jusqu'au week-end de la 16e journée, mi-décembre, Lyon occupait la 18e et dernière place du championnat depuis deux mois.

"Il n'y a pas de risque de relégation", tentait de rassurer en octobre John Textor, le président de l'OL, peu souvent présent au chevet de son club repris en mai. Quelques semaines (et défaites) plus tard, il licenciait Fabio Grosso et installait un troisième entraîneur déjà sur le banc de son club : l'intérimaire Pierre Sage. Peut-être l'électro-choc qu'il fallait aux joueurs. Ces derniers ont terminé la phase aller sur une série de trois succès consécutifs contre Toulouse (3-0), l'AS Monaco (1-0) puis Nantes (1-0). 

Contraint l'été dernier par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football français, Lyon va enfin pouvoir investir lors du marché des transferts du mois de janvier. Une enveloppe conséquente est prévue pour aider l'OL à se renforcer. La question qui persiste est celle de l'entraîneur : après les licenciements de Laurent Blanc et Fabio Grosso, Pierre Sage réussit pour l'instant son intérim à la tête de l'équipe. Pourrait-on le voir rester en poste jusqu'à la fin de la saison ? Sa patte semble en tout cas aider Lyon à se stabiliser ces dernières semaines.

Nice solide et surprenant dauphin

Inconnu du grand public en tout début de saison, Francesco Farioli n'est pas encore une star de la Ligue 1. Mais en l'espace de cinq mois, l'entraîneur italien de l'OGC Nice a su convaincre au sein du club azuréen, en plaçant celui-ci à la deuxième place, derrière le PSG. Neuvièmes du championnat l'an dernier, les Aiglons semblent bien partis pour se qualifier en Coupe d'Europe la saison prochaine, l'objectif du club depuis le rachat par Ineos.

Le jeune technicien de 34 ans est parvenu à mettre en place une équipe très solide. Nice possède en effet la meilleure défense du championnat (9 buts encaissés, seul l'Inter fait mieux en Europe) et n'a pas été mené la moindre minute jusqu'au 2 décembre. Il y a cependant encore une marge de progression en phase offensive. "Mon staff et moi, on est très critiques envers nous-mêmes. On essaie toujours de s'améliorer. Ce que nous avons récolté nous rend fiers et heureux, parce qu'on est conscients du travail et des sacrifices qu'on a accomplis", expliquait Farioli début novembre. L'Italien a cependant connu deux couacs récemment, avec ses deux premières défaites à Nantes (0-1) et au Havre (1-3).

Autour des spectateurs, la grande inquiétude

On pensait les incidents dans les tribunes et autour des stades terminés. Après une saison 2021-2022 cauchemardesque de ce point de vue, l'exercice 2022-2023 avait été celui de l'apaisement. La première partie de saison a malheureusement remis ce sujet sur la table. Match annulé à Marseille après le caillassage du bus de l'OL aux abords du Vélodrome, match arrêté à Montpellier après un jet de pétard sur le gardien clermontois Mory Diaw, bus des supporters brestois caillassé à Montpellier...

La mort d'un supporter nantais aux abords du stade de la Beaujoire en marge d'une rencontre face à Nice, le 2 décembre, a incité les pouvoirs publics à se saisir à nouveau du sujet, après l'avoir déjà fait une première fois il y a deux ans. Plusieurs déplacements de supporters ont ainsi été interdits par les préfectures pour éviter tout nouvel incident. Certaines décisions ont été retoquées par le Conseil d'État et les supporters dénoncent une restriction de leurs libertés individuelles. "Il faut qu'on se dise qu'on ne peut pas accepter cette situation et taper du poing sur la table tous ensemble", annonçait Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, le 5 décembre.

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