JO 2024 : ambiance, transports, sécurité... On a dressé le bilan (plutôt réussi) de cette première semaine des Jeux
Les Jeux olympiques ont déjà "apporté beaucoup de bonheur et d'émotion", s'est félicité Tony Estanguet, président du comité d'organisation de Paris 2024, samedi 3 août. "On a fait face à beaucoup de défiance" mais "le succès est total", a ajouté Pierre Rabadan, l'adjoint de la maire de Paris chargé des JO. De nombreuses inquiétudes ont accompagné l'organisation des Jeux olympiques ces derniers mois, notamment concernant la foule dans les transports ou les risques pour la sécurité. Mais pour l'instant, les organisateurs peuvent se réjouir d'un quasi-sans-faute. Franceinfo dresse le bilan de cette première semaine en matière d'organisation.
Une cérémonie d'ouverture saluée
Vasque olympique dans le ciel, Lady Gaga en meneuse de revue, Aya Nakamura avec la Garde Républicaine, Céline Dion sur la tour Eiffel... La spectaculaire cérémonie d'ouverture orchestrée par Thomas Jolly a été jugée "réussie" par plus de 85% des Français, selon un sondage de l'institut Harris Interactive. Seules 5% des personnes interrogées, d'après la méthode des quotas, ont jugé le spectacle "pas du tout réussi". La presse française et internationale a également salué "une des plus spectaculaires cérémonies de l'histoire", selon le Los Angeles Times.
Ces réactions enthousiastes n'ont pas empêché des polémiques. Plusieurs responsables politiques d'extrême droite comme Marion Maréchal ont exprimé un agacement devant certaines scènes jugées "wokistes". La Conférence des évêques de France a par ailleurs déploré des "scènes de moquerie du christianisme". De son côté, le comité d'organisation a défendu une célébration d'une France multiculturelle, diverse et inclusive. "On assume cette créativité, de faire bouger les lignes et on assume cette audace de Thomas Jolly", a répondu son porte-parole. L'événement a aussi été marqué par le cyberharcèlement vécu par plusieurs acteurs de cette cérémonie, notamment l'artiste drag queen Nicky Doll, la DJ Barbara Butch et le metteur en scène Thomas Jolly.
Une ambiance festive et bon enfant
Des policiers à quatre derrière un téléphone pour suivre les épreuves, de la ferveur derrière les écrans géants, des fans zones et même des gens qui se sourient dans le métro, Paris est une fête depuis la cérémonie d'ouverture du 26 juillet. Portés par la playlist très française des DJ, le public dans les stades chante à tue-tête des titres de Joe Dassin, d'Edith Piaf et bien sûr l'incontournable Que je t'aime de Johnny Halliday à chaque médaille d'or obtenue par un Français ou une Française.
Derrière les "grosses têtes" brandies par les supporters en tribunes, il y a aussi une stratégie mûrement réfléchie par équipes de Paris 2024. "Notre plan était simple : que les gens soutiennent l'athlète français avant qu'il ait sa médaille autour du cou", explique Paul Cometto, responsable de l'ambiance au sein du comité d'organisation.
Cette ferveur visible dans les stades et sur les réseaux sociaux a contaminé les rues de Paris. Il y a "93% de taux de remplissage" pour les compétitions, a déclaré lundi Tony Estanguet, président du comité d'organisation. Et "deux millions de visiteurs", dont 400 000 à Paris, ont été décomptés "sur les zones de célébration" en France. La vasque olympique, située au parc des Tuileries, près du Louvre, a généré quant à elle "160 000 réservations".
Selon Pierre Rabadan, l'adjoint aux JO de la maire de Paris, cité par l'AFP, des Parisiens, sceptiques de la première heure, sont revenus se fondre dans la fête populaire des JO. Il assure avoir reçu "des dizaines de messages par jour de gens" qui aujourd'hui "souhaitent annuler leurs vacances pour rester tellement ils sont stupéfaits par l'enthousiasme et le cadre qu'on a créés avec des Jeux en cœur de ville, au plus près des bâtiments patrimoniaux et de l'histoire parisienne".
Une Seine baignable de justesse
L'épreuve de triathlon masculin a été reportée de vingt-quatre heures mardi, en raison de la qualité de l'eau de la Seine. La pluie a mis les nerfs des organisateurs et des sportifs à rude épreuve avec ce report, précédé de deux annulations d'entraînement pour des raisons sanitaires. Mais la compétition a pu finalement se tenir le mercredi. Tony Estanguet se dit désormais "serein" pour les prochaines épreuves, à commencer par le relais mixte triathlon qui doit se tenir lundi.
"Il n'y a pas de raison de penser qu'elle ne se tiendra pas", a déclaré le président du comité d'organisation faisant état de "prévisions météo plutôt bonnes pour le week-end". "On a une fenêtre jusqu'à mardi" pour le relais mixte, a-t-il rappelé. L'épreuve peut en effet être reportée à mardi si la Seine est trop polluée lundi. Les épreuves de natation marathon se tiendront ensuite les 8 et 9 août.
Un trafic fluide dans les transports en commun
Les Parisiens s'attendaient à vivre l'enfer du côté des transports pendant les Jeux olympiques, mais pour l'instant aucun problème majeur n'a été signalé. "Les Franciliens sont là, ils n'ont pas fui Paris", en tout cas du point de vue des transports publics, a pourtant confié Laurent Probst, le directeur général d'Ile-de-France Mobilités. Sur les trois premiers jours de la première semaine, "on est à 7,2 millions de validations pour 4 millions de personnes", a-t-il ajouté, soit environ 500 000 personnes en plus par rapport à d'habitude, ce qui correspond aux modèles de prévision des autorités.
Le patron de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex, avait avancé qu'il y avait "sans doute un peu moins d'habitants réguliers" de la région parisienne qu'anticipé dans les transports, ce que conteste donc le directeur général d'IDFM. L'impression de transports moins bondés et plus fréquents vient du fait que certaines lignes ont été renforcées avec une offre améliorée de 60% par rapport à un jour d'hiver, comme sur les lignes 9 et 10 du métro et le RER C.
Point noir des transports mis en place pendant ces Jeux, tous les équipements n'ont pas encore relevé le défi de l'accessibilité, malgré les investissements des dernières années. Plusieurs centaines de milliers de personnes à mobilité réduite, malvoyantes ou malentendantes, sont attendues pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques.
Une sécurité assurée jusqu'ici
Les sabotages sur le réseau TGV, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ont pu accroître les craintes sur le déroulé de ces JO. Mais aucun incident majeur n'est à déplorer sur la première semaine. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé vendredi qu'il y avait eu "200 interpellations depuis le début des Jeux olympiques" en Ile-de-France et s'est félicité d'une "réussite très importante en termes de sécurité", à l'issue d'une semaine olympique.
En déplacement au commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a attribué la baisse de délinquance autour des sites olympiques franciliens à "l'hyper-présence" des forces de l'ordre. Quelque 35 000 policiers et gendarmes, 18 000 militaires de l'opération Sentinelle et plusieurs milliers d'agents de sécurité privée sont mobilisés en moyenne par jour. Le ministre a ajouté qu'il n'y avait eu ni "menace caractérisée" d'attentat, ni détection de projet "d'attentat organisé".
Une cantine décriée au village olympique
Files d'attente trop longues, manque de viande ou d'œufs, portions trop petites... Plusieurs athlètes ont critiqué les repas servis dans le "plus grand restaurant du monde" du village olympique, y compris la star de la gymnastique américaine Simone Biles. Interrogée sur la gastronomie française, la reine parmi les reines de la discipline n'a pas semblé emballée par les menus proposés. "Je ne pense pas qu'on nous serve au village de la cuisine française comme celle que vous pouvez manger à l'extérieur. Pour les athlètes, c'est un peu plus... sain", a-t-elle jugé, ajoutant que "les pizzas sont bonnes".
Pour le rameur roumain Iulian Chelaru, c'est le manque de protéines qui posait problème. "Nous n'avions pas assez de viande, mais maintenant ça va mieux", a-t-il témoigné auprès de l'AFP. "Au début, il n'y avait pas de très grosses portions, mais maintenant ça va mieux", a ajouté le nageur allemand Lucas Matzerath. "Il a fallu s'adapter en 48 heures", "nous avons tout de suite opéré des changements", a expliqué la directrice générale monde de Sodexo Live sur franceinfo, précisant que les commandes de viande ont été multipliées par quatre. "On a été à l'écoute et on a pris très au sérieux les retours des athlètes et des commissions olympiques qui sont en relation avec Paris 2024 au quotidien", a encore assuré Nathalie Bellon-Szabo.
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