Tennis : faut-il s'inquiéter pour Novak Djokovic à l'approche de Roland-Garros ?

Le Serbe s'est incliné dès son deuxième match à Rome, dimanche, et arrivera Porte d'Auteuil sans avoir glané le moindre trophée depuis le début de la saison, une première depuis 2018.
Article rédigé par Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Novak Djokovic, dépassé, lors de son troisième tour au Masters 1000 de Rome, le 12 mai 2024. (GIUSEPPE MAFFIA / NURPHOTO / AFP)

"Il faut que j'améliore tout, vraiment tout." Après sa défaite au troisième tour du Masters 1000 de Rome, dimanche 12 mai, face à Alejandro Tabilo, Novak Djokovic n'a pas mâché ses mots. À deux semaines de Roland-Garros, le numéro 1 mondial peine à retrouver le niveau de jeu qui lui a permis de réaliser une saison de rêve en 2023, avec trois titres et une finale lors des quatre tournois du Grand Chelem. Des motifs d'inquiétudes tempérés par sa capacité à élever son niveau de jeu dans les tournois importants et sa connaissance parfaite de son corps.

Objectif Roland-Garros, Wimbledon, Jeux olympiques et US Open

Au Foro Italico, où il a été titré à six reprises, Novak Djokovic a semblé rapidement dépassé et sans réponse face au 32e joueur mondial. "J'étais complètement à côté de la plaque, en manque de rythme et d'équilibre", a-t-il confirmé après le match. "Quand on le voit sur le terrain, on ne le voit pas en attente de quelque chose, comme s'il n'était pas encore prêt. C'est assez surprenant de le voir comme ça, sans révolte", observe Arnaud Clément, consultant pour franceinfo: sport, qui souligne également l'absence de panique chez le recordman de titres en Grand Chelem. "Il nous a clairement parlé de son programme", ajoute-t-il. 

Le programme en question : être à son meilleur niveau pour l'enchaînement Roland-Garros, Wimbledon, Jeux olympiques et US Open. "Ce bloc de trois mois est ma priorité, tout le reste, c'est du bonus", avait-il confié à "Stade 2" avant le coup d'envoi de Monte-Carlo. Quatre victoires, deux défaites et une impasse sur Madrid plus tard, les doutes sur sa capacité à pouvoir réaliser ses objectifs persistent. Un bilan pourtant pas franchement différent de celui de l'an dernier, lorsqu'il était arrivé Porte d'Auteuil avec cinq victoires et trois revers sur terre battue au compteur, avant de soulever la Coupe des Mousquetaires en ne perdant que deux sets sur l'ensemble de la quinzaine.

"Les réponses, on ne pourra pas les avoir avant la première semaine de Roland-Garros."

Arnaud Clément

à franceinfo: sport

La principale différence avec la saison précédente ne vient pas du court, mais d'en dehors avec un staff remanié ces derniers mois. "Nole" s'est séparé de son coach Goran Ivanisevic, puis de son préparateur physique Marco Panichi. Sans entraîneur officiel, le Serbe est actuellement accompagné de Nenad Zimonjic "sans engagement", et réfléchit même à se débrouiller seul. Le besoin d'un nouveau souffle, d'un nouveau discours après cinq années et un "sentiment de saturation, de fatigue", selon les mots de son ancien coach, qui s'était expliqué au micro de Sportklub, un média croate. "Avec ce mouvement, je ne vois pas un joueur qui compte finir tranquillement sa carrière", analyse Arnaud Clément, pour qui ce grand ménage est aussi le signe d'un appétit encore fort de l'homme aux 98 titres sur le circuit ATP.

Un corps indemne, sa principale victoire en 2024

La seule satisfaction pour Novak Djokovic peut être celle de ne pas s'être blessé, ni excessivement fatigué. Malgré la frayeur de la gourde tombée sur son crâne après son entrée en lice à Rome, pour laquelle le Serbe a annoncé qu'il ferait des examens, le "Djoker" semble indemne physiquement. Une force alors que Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, ses principaux rivaux, ont dû zapper la capitale italienne pour diverses douleurs. "Il y a beaucoup d'incertitudes sur son niveau, mais pas sur les bobos, ça compte", conclut Arnaud Clément. Ce qui apparaît actuellement comme des signaux d'alarme pourrait donc se muer en atouts à Roland-Garros où il arrivera, encore, dans le costume du favori numéro 1.

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