Open d’Australie 2023 : un an après, le retour au sommet de Novak Djokovic à Melbourne

Comme un phénix qui renaît de ses cendres. Vainqueur de l'Open d'Australie, dimanche 29 janvier, Novak Djokovic a retrouvé sa couronne de roi de Melbourne. Deux ans après son dernier titre en terre australienne, le Serbe a maîtrisé Stefanos Tsitsipas dans une finale parfois haletante, mais finalement sans surprise (6-3, 7-6, 7-6).  

Plus fort, "Djoko" a sorti le grand jeu, malgré la pression et l'attente sur ses épaules, l'absence de son père dans le box, le spectre des blessures, et un combat de presque trois heures. Toujours invaincu en finale à Melbourne, il décroche un 10e sacre australien record, et rejoint Rafael Nadal avec 22 titres majeurs. Un tour de force impressionnant après l'année 2022 très particulière vécue par le joueur de 35 ans.

Un an après l'imbroglio

Il y a un an, le Serbe était certainement loin d'imaginer un 10e sacre record dans le Majeur qui lui réussit le mieux. Empêtré dans une improbable saga médico-juridique, Djokovic avait été expulsé du territoire australien en raison de son statut vaccinal, quelques jours seulement après son arrivée . Les restrictions sanitaires qui pesaient encore sur de nombreux pays dans le monde laissaient alors planer une certaine incertitude sur le reste de sa saison. Loin de Melbourne, il avait vu Rafael Nadal, l'un de ses rivaux de toujours, renverser Daniil Medvedev et devenir le premier joueur de l'histoire du tennis masculin à remporter 21 tournois du Grand Chelem.

A Melbourne en ce mois de janvier 2023, Djokovic a repris son affaire là où il l'avait arrêtée : sur un titre. Son dixième sacre - il ne devient que le deuxième à remporter dix fois le même Grand Chelem après Rafael Nadal à Roland-Garros (14) -  vient ainsi ponctuer une quinzaine presque parfaite, au cours de laquelle Djokovic a survolé les débats. Profitant de l'hécatombe chez les têtes de série, il a tranquillement progressé dans le tableau, ne lâchant qu'un seul set lors de son deuxième tour contre Enzo Couacaud.

Le match contre le Français a d'ailleurs représenté la seule inquiétude du parcours du "Djoker", touché par une blessure à la cuisse. Mais elle a vite été balayée sur ses sorties suivantes. Expéditif face à De Minaur et Rublev, solide contre Paul, il n'a plus laissé un adversaire le chahuter. "Ça a été l’un des tournois les plus difficiles à jouer, en raison des circonstances, je n’avais pas pu jouer l’an dernier […] C’est la plus grosse victoire de ma carrière", a-t-il affirmé au micro après la remise du trophée.

Un tournoi parfait

Une réussite jusque dans les tribunes. Alors que les organisateurs craignaient une fronde, Djokovic a été chaleureusement accueilli par le public australien. Les drapeaux serbes ont garni les travées des courts et de tout le complexe de Melbourne jusqu'à la finale gagnante. "Je remercie tous ceux qui m’ont permis de me sentir bien accueilli et à l’aise […] Il y a une raison pour laquelle j’ai joué le meilleur tennis de ma carrière ici, sur ce court", a-t-il dévoilé, après que le public ait scandé son nom lors de son discours.

Sa saison 2022 tronquée (un Majeur et un Masters 1000 sur deux seulement disputés) est belle et bien digérée. Mais elle a tout de même laissé des traces, en témoigne l'immense émotion qu'a laissé éclater le nouveau champion, hurlant sa victoire en tribune encerclé par son clan, avant de fondre en larmes par terre dans son box, puis sur son banc, après la fin de la rencontre. "Ce que tu as réalisé parle pour toi [...] Tu est le plus grand de ce sport", a salué Stefanos Tsitsipas après le match.

En Australie, au milieu d'un tableau rapidement clairsemé de grands favoris après les éliminations précoces de Rafael Nadal et Daniil Medvedev, ainsi que le retour manqué d'Alexander Zverev (éliminations au 2e tour), Novak Djokovic a tout gagné et réussi son pari : de belles retrouvailles, un nouveau record sur le sol australien et une place avec Nadal au sommet du tableau des comptes en Majeur. Lundi, il retrouvera même le fauteuil de numéro 1 mondial, qu'il avait perdu en juillet 2022. Il n'aurait pu rêver meilleur début d'année.