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France-Nouvelle-Zélande : charnières reconstituées, buteurs d'exception, touche... Les clés du match

Les Bleus concluent leur saison samedi face à un adversaire qu'ils n'ont plus battu depuis douze ans.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Antoine Dupont et Aaron Smith, un duel à suivre au poste de demi de mêlée samedi. (FRANCO ARLAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP MICHAEL BRADLEY / AFP)

Pour la première fois depuis quatre ans, le XV de France reçoit les All Blacks, samedi 20 novembre au Stade de France (21h sur France 2 et france.tv). Déjà vainqueurs contre l'Argentine (29-20) et la Géorgie (41-15), les Bleus visent la passe de trois, face à un adversaire qu'ils n'ont plus battu depuis 2009. Pour renverser la montagne néo-zélandaise, les joueurs de Fabien Galthié devront se montrer performants dans tous les secteurs. Décryptage du rapport de forces en cinq points clés.

L'animation du jeu par deux charnières reconstituées

Après avoir associé l'indéboulonnable Antoine Dupont au fantasque Matthieu Jalibert, Fabien Galthié a cette fois titularisé Romain Ntamack en n°10. Le Toulousain, décalé au centre contre l'Argentine et la Géorgie, retrouve son poste de prédilection. Et son meilleur compère, puisque les deux toulousains ont formé la charnière des Bleus 21 fois depuis septembre 2020. Pour un total de... 19 victoires.

Ces deux-là livreront un véritable match dans le match contre leurs alter-egos néo-zélandais. Référence à la mêlée, Aaron Smith (33 ans dimanche, 101 sélections) a été rappelé d'urgence par son sélectionneur en plein congé paternité. TJ Perenara, expérimenté mais décevant en Irlande (défaite 29-20), fait les frais de ce retour. Comme lors du dernier Mondial, conclu par une troisième place, Smith formera la charnière avec Richie Mo'unga (27 ans, 32 sélections), qui réintègre également le XV de départ en l'absence de Beauden Barrett (commotion). Capable d'attaquer la ligne et doté d'un excellent jeu au pied, sa palette complète à merveille celle de Smith, sobre mais redoutable dans la gestion du jeu avec des sorties de balle très rapides.

Le réalisme avec un duel de buteurs d'exception

Même si Richie Mo'unga est un bon buteur, les coups de pieds devraient être assurés par Jordie Barrett, l'arrière néo-zélandais. Avec 82% de réussite face aux perches en 35 capes, il peut devenir un danger pour les Bleus, souvent indisciplinés. S'ils retombent dans leurs travers de l'Argentine (13 pénalités concédées), les Français risquent de voir le tableau d'affichage gonfler. 

Jordie Barrett, à Cardiff fin octobre, sera le buteur néo-zélandais samedi contre la France. (ADRIAN DENNIS / AFP)

Mais les Bleus comptent, eux aussi, un artificier d'exception. Impressionant depuis ses débuts internationaux en juillet, Melvyn Jaminet a réussi 87% de ses tentatives sur ses cinq sélections. Cette réception de la Nouvelle-Zélande va constituer un nouveau test grandeur nature pour l'arrière qui, rappelons-le, évoluait encore en Pro D2 il y a six mois. Avec Romain Ntamack sur le terrain et Matthieu Jalibert sur le banc, les Bleus possèdent deux autres alternatives solides à même de punir des Blacks pénalisés dix fois en Irlande.

La gestion des dernières minutes avec l'apport du banc

Fabien Galthié, qui a fait sien le poncif "un match se gagne à 23", comptera sur l'apport de son banc. Contre l'Argentine, les "finisseurs" comme Alldritt ou Mauvaka - tous deux titulaires samedi - ont permis de débloquer le match. Comme depuis le début de la tournée, le sélectionneur s'appuie sur un banc en "6-2", comprenez six avants pour deux trois-quarts.

"L'idée, c'est d'avoir des finisseurs très costauds pour maintenir un paquet d'avants capable de dominer l'adversaire sur 80 minutes"

Fabien Galthié

en conférence de presse

Les explosifs Gaëtan Barlot et Demba Bamba, tout comme le massif Romain Taofifenua, sont attendus dans ce domaine. Matthieu Jalibert couvrira les postes d'ouvreur et d'arrière, et peut apporter de la variation en décalant, par exemple, Romain Ntamack au centre.

De leur côté, les All Blacks baignent davantage dans le classique avec un banc en "5-3". Les alternatives Damian McKenzie (ouvreur ou arrière) et David Havili (arrière, centre ou ailier) pourraient faire plier les Bleus sur les extérieurs, surtout sur des fins de match où la France a souvent souffert dans l'ère Galthié. Au pays de Galles fin octobre ou en Irlande la semaine passée, les Néo-Zélandais ont inscrit près de la moitié de leurs points (victoire 54-16 à Cardiff, défaite 29-20 à Dublin) dans le dernier quart d'heure.

Les ballons de récupération, marque de fabrique des succès all blacks

Les All Blacks excellent sur les ballons de récupération. A Cardiff, ils ont inscrit deux essais en interceptant le ballon sur des lancements de jeu adverses, puis deux autres après des dégagements gallois mal assurés. 

Face aux formidables relanceurs Will Jordan ou Jordie Barrett, le XV de France ne devra pas laisser d'espaces et se montrer efficace en défense. Les Bleus ont excellé dans le domaine contre l'Argentine, avec 94% de placages réussis. Mais ils ont perdu Julien Marchand, leur talonneur tellement efficace pour chaparder des ballons dans les mains adverses. Ntamack, Dupont et Jaminet devront, encore plus que d'habitude, soigner leur occupation du terrain au pied. La vista du capitaine français et les cannes de Damian Penaud offrent aussi des arguments aux Bleus.

La touche, rampe de lancement vital avec un duel Woki-Retallick

La touche, l'un des fameux secteurs "fondamentaux" du rugby, risque de livrer une bataille tenace. Défaillants dans ce domaine en Irlande, les Néo-Zélandais restent l'une des références mondiales. Redoutable sauteur, le deuxième-ligne Brodie Retallick (2,04 m) peut être un poison pour l'alignement français. Son duel avec Cameron Woki, joueur de 3e ligne repositionné dans la "cage", sera capital.

Cameron Woki, souverain en touche lors de la tournée d'été en Australie, au mois de juillet. (PATRICK HAMILTON / AFP)

Très à l'aise contre la Géorgie du haut de son mètre quatre-vingt-seize, Woki est le fer de lance de la touche bordelaise, meilleure contreuse du Top 14. En l'absence de Charles Ollivon et Sekou Macalou, il devrait être le joueur le plus mobilisé dans l'exercice, même si François Cros ou Grégory Alldritt peuvent aussi sauter. Pour sa deuxième titularisation en bleu, le talonneur Peato Mauvaka va devoir se montrer impérial au lancer. Surtout que son vis-à-vis Dane Coles, 79 sélections, n'est pas du genre "pizzaiolo".

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