France-Argentine : Matthieu Jalibert-Romain Ntamack, l'association manquée
Les deux ouvreurs du XV de France, alignés ensemble samedi soir, ont très peu combiné. Le Toulousain a été remplacé à la 54e minute.
Comment innover en associant deux ouvreurs de classe mondiale sans chambouler le plan de jeu élaboré depuis deux ans ? La question ruminera encore une semaine dans la tête de Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France. Scruté de près, le tandem formé par Matthieu Jalibert et Romain Ntamack - le premier étant aligné à l'ouverture, le second au centre - n'a pas donné satisfaction lors de la victoire contre l'Argentine (29-20), samedi 6 novembre. En réalité, le casse-tête n'a duré que 54 minutes, Ntamack cédant sa place à Jonathan Danty.
Sans être catastrophiques, les deux ouvreurs ont parfois donné l'impression de se marcher dessus. Le duo n'en a pas vraiment été un puisque Jalibert et Ntamack ont attendu la 23e minute pour que le premier serve le second. Rien d'illogique, dans la mesure où le Bordelais a évolué, en phases offensives, à l'ouverture, quand le Toulousain occupait une position de second centre.
Jalibert contré puis décisif, Ntamack plus discret
Inversement, Ntamack, plus fiable au placage, a défendu en position de 10, Jalibert se positionnant deux crans plus loin. Le plan était complexe, la réalisation incertaine. Preuve de ce fouillis, Antoine Dupont a, peu avant la pause, expédié une passe... dans le vide, puisqu'aucun ouvreur ne s'est présenté. Une scorie inhabituelle pour le Gersois qui en disait long sur les balbutiements offensifs des Bleus à ce moment-là.
À leur décharge, c'est l'ensemble du XV de France qui a pataugé dans le premier acte. La principale bévue, celle que l'on retiendra avant tout, a été commise par le malheureux Jalibert. "Soulagé" de la responsabilité du but et des pénaltouches (assurés par Melvyn Jaminet), le Bordelais n'était chargé que des renvois. Las, c'est sur un renvoi aux 22, a priori anodin, qu'il a été contré par Pablo Matera, amenant le premier essai argentin (22e).
Jalibert s'est - largement - rattrapé en servant à hauteur Thibaud Flament, pour le premier essai tricolore (51e), puis en relevant la balle pour envoyer Peato Mauvaka dans l'en-but (71e). À l'image de son équipe, il a haussé son niveau de jeu dans le second acte et est apparu plus libéré. Ce n'est pas un hasard si son regain de forme a coïncidé avec l'entrée de Danty, offrant des solutions plus conformes à ce match rugueux, au détriment de Ntamack. Doit-on nécessairement faire de ce revirement un échec ? Pas sûr, d'autant que l'on ne peut pas franchement qualifier de "mauvaise" la prestation du Toulousain.
Si on ne l'a que très peu vu ballon en main, que dire de Fickou ou Penaud dans les quarante premières minutes ? Il s'est surtout contenté de - bien - défendre, pas aidé par des avants dominés en conquête. Ses deux pénalités concédées relèvent, avant tout, de défaillances collectives sur les soutiens au sol. Il n'est pas non plus dit que les Bleus auraient davantage souffert si Ntamack était resté sur le terrain. Les espaces laissés par les Pumas, fatigués, ont en effet ouvert de nombreuses brèches aux Français.
En clair, il semble bien difficile de tirer un quelconque enseignement de cette association, au vu du contexte. Celle-ci devrait toutefois perdurer pour la suite de la tournée, puisque les centres Virimi Vakatawa et Arthur Vincent ne reviendront pas pour les réceptions de la Géorgie (le 14 novembre) et de la Nouvelle-Zélande (le 20 novembre). Après ce premier rodage, "Jalimack" et "Ntabert" seront encore plus attendus le week-end prochain.
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