Zurich-Bilan: Une équipe de France record
sur 100 et 200 mètres, Billaud sur 100 m haies et Calvin sur 10.000 mètres auraient pu inverser la tendance en grimpant une marche supplémentaire. Avec Lydia Traby, cette dernière a néanmoins offert ses premiers frissons et podiums au clan tricolore au terme de la finale inaugurale de ces Europe.
Diniz, Daunay, Gomis, Robert-Michon, les vieux font de la résistance
Cette entrée en matière réussie a lancé le train bleu sur d’excellents rails qu’il n’a que rarement quitté sur la piste. Débloquée par la sauteuse en longueur Eloyse Lesueur lors d’une soirée ou seul l’argent semblait vouloir s’accorder au bleu nuit des tenues françaises, la case or n’a ensuite cessé de se remplir. Comme la récente championne du monde en salle et d'Europe en titre, le perchiste Renaud Lavillenie a honoré sa couronne olympique et ses deux sceptres continentaux en s’en adjugeant un troisième. Sans la performance éblouissante d’un Yohann Diniz éclatant malgré ses 35 printemps, l’Auvergnat serait même devenu le premier athlète français à étaler son règne continental sur trois Championnats consécutifs (pas de 50 km marche en 2008 et 2012). Nouveau recordman du monde, Yoyo a prouvé que les vieux routiers avaient encore de la gomme. La marathonienne Christelle Daunay (or), 39 ans, la discobole Mélina-Robert Michon (argent), 35 ans et le triple-sauteur Kafetien Gomis (34 ans) se sont jetés dans la roue du natif d’Epernay pour montrer que la machine s’use mais tourne encore.
PML et Bosse out, Mayer et Ménaldo in
A l’inverse, certains des nouveaux modèles tricolores ont été recalés au contrôle technique. A Zurich, Pierre-Ambroise Bosse et ses 22 ans avaient troqué leur carénage F1 du record de France battu à Monaco en juillet pour celui d’une vulgaire voiture de séries (8e du 800 m). A se croire trop fort, son compère Pascal Martinot-Lagarde a oublié de mettre le starter. Résultat, sept haies couchées sur dix au terme des 110 m de course et une médaille de bronze récupérée à la faveur de la disqualification de son compatriote et camarade d’entraînement Dimitri Bascou. Et si à l’avenir le moteur français à la mode se nommait Mayer (22 ans) ? Au terme des deux journées d’un décathlon homérique, l’élève de Jean-Yves Cochand et Bertrand Valcin, a terminé sa course folle en argent. Il pourrait être accompagné d’un autre Kévin, Ménaldo celui-là. Du bout de son sautoir, le perchiste de 22 ans a mis le turbo pour faire le plein de bronze et tenir compagnie à Lavillenie sur le podium. Malgré leur désir de monter dans les tours, les deux garçons ne devront pas oublier de vérifier leurs rétro. Roi de Barcelone, Christophe Lemaitre est descendu de son nuage. Mais le sprinteur d’Aix les Bains passera tout de même la frontière suisse avec l’argent sur 100 et 200 m. A 24 ans, il n’a pas encore dit son dernier mot, comme il l’a prouvé en aidant un inexpérimenté relais 4x100 à s’offrir une médaille de bronze.
Les 27-30 ans multiplient les médailles
Dans la plus pure tradition française, les courses collectives ont rapporté de nombreuses breloques. Le relais 4x400 féminin, tracté par les prometteuses Marie Gayot, Floria Guei et l’ancienne Muriel Hurtis, dont la carrière prendra bientôt fin, a passé la seconde en se couvrant d’or. Sous la conduite folle de Myriam Soumaré, flashé en argent sur 100 m et en bronze sur 200 m, le relais 4x100 féminin a dû se contenter d’un titre de vice-champion d’Europe. A 27 ans, la sprinteuse parisienne est dans la force de l’âge. Un constat qui vaut pour une grande partie des médaillés tricolore. L’heptathlète Antoinette Nana-Djimou (or, 29 ans), la hurdleuse Cindy Billaud (argent , 28 ans), le triple-sauteur Benjamin Compaoré (or, 27 ans), les demi-fondeurs Yoann Kowal (or sur 3.000 steeple, 27 ans) et Mahiedine Mekhissi (or sur 1.500 m, 29 ans), tous affichent entre 27 et 30 ans au compteur. Ces athlètes sont arrivés à maturité.
Mekhissi, Vicaut, les points noirs
Privé de sa médaille d’or sur 3.000 m steeple pour avoir retiré son maillot avant la ligne d’arrivée, le double médaillé de bronze mondial Mekhissi a d'ailleurs manqué l’occasion de réussir un légendaire doublé. Cet épisode a rythmé la vie hors-piste des Bleus pendant plus de 24 heures, tout comme celui de la blessure de l’infortuné Jimmy Vicaut. Deux évènements qui font dire au président Amsalem que l’équipe de France "a manqué de réussite" sur le tartan du Letzigrund. Un peu poussé pour une nation venant tout juste de pulvériser son record de médailles aux Europe. D’autant plus fort que la parité homme (12 médailles) – femmes (11 médailles) a presque été respectée. En Suisse, la France s’est découvert de nombreux pistons. Gare à ne pas les laisser s’encrasser, sous peine de subir une panne aux Mondiaux de Pékin 2015 et aux JO de Rio 2016.
Vidéo: Les exploits français à Zurich
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