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Vicaut "partagé entre l’envie d’arrêter et celle de tenter sa chance"

Guy Ontanon, l'entraîneur de Jimmy Vicaut, craint que le sprinteur français ne puisse continuer les Championnats d'Europe d'athlétisme, suite à une nouvelle alerte à la cuisse dans la foulée de sa victoire en série (10''06). "Au moindre doute ou à la moindre gêne, je pense qu’il ne faut pas y aller", nous a-t-il expliqué, d'autant plus déçu qu'il est convaincu que le Francilien est "le sprinteur européen du futur".
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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- De quoi souffre Jimmy Vicaut?
Guy Ontanon : "Il a eu un point à la cuisse, il a dit qu’il s’était blessé entre les 60 et les 80 mètres de course. Cela semble être une réaction réflexe autour de la cicatrice et pour l’instant nous n’avons pas décelé de vraie lésion."

- Courra-t-il sa demi-finale demain (mercredi)?
G.O. : "Demain matin, nous ferons des examens supplémentaires et des soins vont lui être administrés à l’hôtel ce soir. Avec le docteur Jean-Michel Serrat on va tenter des choses. A froid ça boite un peu. On prendra une décision demain en fin de matinée."

- Malgré ce nouveau pépin, est-il prêt à prendre le risque?
G.O. : "Avec cette accumulation de blessures, Jimmy est partagé entre l’envie d’arrêter et tenter sa chance. Le docteur l’a un peu rassuré. Pareil pour moi. J’aimerais tenter mais je n’ai pas envie que ça s’aggrave. Au moindre doute ou à la moindre gêne, je pense qu’il ne faut pas y aller. Aux Championnats d’Europe, tu ne peux pas te permettre de ne pas être au top. C’est lui qui prendra la décision finale car sa santé est en jeu. Il a prouvé qu’il était à la hauteur et qu’on avait bien travaillé en faisant 10’’06 sur sa série. Il a démontré qu’il avait les moyens de défendre l’argent acquis il y a deux ans."

- Comment se sentait-il avant la course?
G.O. : "Il n’y avait eu aucune alerte. En chambre d’appel, il me disait qu’il était bien. Le sprint est un effort extrême et on est sur la corde raide. On n’a pas le droit d’être à 99%. Tout avait été bien fait mais la douleur a ressurgi."

- Personnellement, êtes-vous prêt à prendre le risque de le laisser courir?
G.O. : "Avec deux courses demain et la température, c’est risqué de courir. Je n’ai pas envie de le mettre en danger. Mais je dis ‘aidez-nous’ au corps médical, je tire la sonnette d’alarme, parce que ce garçon doit pouvoir s’exprimer dans les grands rendez-vous à 100% de ses moyens à l’avenir même si on sait que les sprinters sont sujets aux blessures. Aujourd’hui il fait 10’’06 les mains sur le guidon. Il a l’étoffe des plus grands. C’est le sprinteur européen du futur et je pense qu’il est capable de faire des podiums au niveau mondial également. Il est capable de faire 9’’95 et 9’’89 en pleine possession de ses moyens. Et même blessé, il descend à 10’’03 et 10’’06 quand les autres sont à bloc."

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