Coupe du monde 2022 : machine offensive, talisman pour les Bleus, engagement politique... Trois choses à savoir sur le Danemark, adversaire de l'équipe de France
Premier défi d'envergure au Qatar pour les champions du monde. Après leur entrée en lice globalement réussie contre l'Australie (4-1) mardi, l'opposition sera d'un tout autre calibre ce samedi 26 novembre, contre le Danemark (17h00). Dans le stade 974 de Doha, les Bleus défient leur principal adversaire dans le groupe D. Encore bien tapie dans l'ombre, la sélection danoise, qui a concédé le nul contre la Tunisie (0-0), s'avance comme l'une des outsiders de cette Coupe du monde.
L'une des meilleures équipes européennes du moment ?
Le match nul lors de la 1re journée contre la Tunisie est autant une surprise décevante qu'une anomalie pour les Rød-Hvide. Cela faisait en effet 22 matchs que les Danois n'avaient pas enregistré un nul. Et dans cette période, ils ont cumulé un total de 15 victoires, pour 7 défaites. De quoi rendre les Danois d'autant plus revanchards et dangereux. Demi-finaliste de l'Euro 2021, après une défaite en prolongation contre l'Angleterre, le Danemark est une des équipes les plus solides du continent.
Depuis ce revers aux portes de la finale, l'équipe possède le deuxième plus grand nombre de victoires (11) des nations européennes présentes au Qatar (ex aequo avec Pays-Bas, Espagne, Croatie et Portugal), juste derrière la Serbie et ses 12 succès (bien aidés par leur parcours en deuxième division de la Ligue des nations). L'équipe de France en sait quelque chose, battue à l'aller comme au retour en Ligue des nations cet été (1-2, 2-0).
Les coéquipiers de Christian Eriksen sont à surveiller notamment offensivement, par leurs attaques directes prônées par le sélectionneur Kasper Hjulmand depuis septembre 2020. Sous ses ordres, le Danemark inscrit plus de deux buts par match en moyenne (2,09), et ne se contente pas des matchs nuls, seulement trois en 34 rencontres.
Le talisman de l'équipe de France en grande compétition
Si le Danemark ne l'emporte pas contre les Bleus ce samedi, la France sera championne du monde le 18 décembre prochain. C'est en tout cas ce que les statistiques et l'histoire disent. En grande compétition, le Danemark fait figure de révélateur pour les Tricolores. Quand la France ne perd pas au premier tour d'une grande compétition contre ses homologues danois, elle repart avec le trophée par la suite (Euro 1984 et 2000, Coupe du monde 1998 et 2018). A l'inverse, une victoire du Danemark contre la France à ce stade d'un grand rendez-vous est systématiquement synonyme d'une élimination des Bleus dès le premier tour. Ce fut notamment le cas lors du funeste Danemark-France de la Coupe du monde 2002, quand les champions du monde en titre avaient vu leurs derniers espoirs de huitièmes de finale s'envoler après une défaite 2-0. Mais contrairement à leur séjour en Corée, ils ont cette fois réussi leurs débuts dans cette Coupe du monde…
Maillots atténués, discours engagé : le Danemark en tête des protestations contre le Qatar et la Fifa
La sélection scandinave ne fait pas seulement parler d'elle sur le terrain. Elle fait aussi partie des principaux pourfendeurs de l'organisation de la Coupe du monde au Qatar. Depuis sa qualification, la participation ou non au Mondial a été un vrai débat national au Danemark. Son équipe nationale y sera bien présente, mais avec des maillots spéciaux, aux logos ton sur ton, quasi invisibles, pour "exprimer une protestation contre le Qatar et son bilan en matière de droits de l’homme" selon l'équipementier Hummel. Un troisième maillot, qui ne peut pas être utilisé lors de la compétition, est lui totalement noir, la "couleur du deuil" du décès des "travailleurs migrants qui ont construit les stades". Pas de slogan "Human Rights for All", les droits de l'Homme pour tous, non plus sur les maillots d'entraînement, retoqués par la Fifa pour leur caractère "politique".
Entre l'instance internationale de football et celle du Danemark, les tensions sont vives. Alors que la Fifa a également refusé que plusieurs sélections, dont le Danemark, portent un brassard sur lequel était inscrit "One love", en soutien aux communautés LGBT persécutées au Qatar, le directeur général de la sélection danoise, Jakob Jensen a expliqué être "pas seulement profondément déçu, mais également en colère". Jesper Møller, président de la fédération, envisage pour sa part des actions juridiques, voire une sortie pure et simple de la Fifa.
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