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Ligue 1 : du chaos à l'Europe, Marseille est enfin en bande organisée

Après une première moitié de saison chaotique en interne comme sur le pré, l'Olympique de Marseille s'est métamorphosé et sera en Ligue Europa la saison prochaine. 

Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Sampaoli avec ses joueurs face à Brest.  (NICOLAS TUCAT / AFP)

La folie jusqu'au bout. À l'image de sa saison folle, l'Olympique de Marseille a délivré un condensé de son quotidien depuis le mois d'août ce dimanche 23 mai face à Metz lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Un but pris dans les arrêts de jeu et une défaite annoncée après sept minutes de temps additionnel. Et puis une égalisation d'Arkadiusz Milik quelques instants plus tard. Retour sur neuf mois de compétition qui auront vu les Marseillais passer par tous les états. 

Deux salles, deux ambiances

Tous les Marseillais s'en souviennent encore. À défaut de rivaliser depuis dix ans avec le PSG, les Phocéens ont pu se déhancher sur le célèbre titre des rappeurs de la Canebière en début de saison. Comme eux, le 13 septembre dernier, ils ont débarqué en bande organisée au Parc des Princes. Un but de Thauvin et l'entêtant "C'est Marseille bébé" a pu retentir dans toutes les oreilles. 

Mais l'OM ne s'arrête pas là. Le groupe surfe sur sa saison précédente en championnat et se hisse même à la deuxième place au soir de la 14e journée après une victoire probante face à Monaco. En Europe, cependant, les hommes d'AVB galèrent. Dans un groupe avec Manchester City, Porto et Olympiakos, les Sudistes rêvent de Ligue Europa. Il n'en sera rien. Certes, ils évitent le zéro pointé de leur précédente campagne. Mais la dernière place de leur groupe, les individualités loin de leur niveau, Dimitri Payet en tête, ou encore le ras-le-bol perceptible de Villas-Boas, mettent le feu aux poudres. 

Le feu et la farce

Mais ce sont bien les relations entre les supporters et le président Jacques-Henri Eyraud qui vont définitivement faire basculer le club dans le chaos. Et c'est à la Commanderie, le 30 janvier dernier, que les choses virent à l'irréel. Grâce aux caméras de surveillance, on peut voir quelques 300 supporters investir le centre d'entraînement, et faire pleuvoir pétards, feux d'artifices et autres fumigènes. Des joueurs sont chahutés, et certains arbres vont jusqu'à prendre feu. Si la police finit par faire sortir et disperser le groupe, le mal est fait.

Douze condamnations seront prononcées le 24 février avec des peines allant d'un à trois mois de prison ferme. En interne, la position du président de l'Olympique de Marseille est plus que jamais fragilisée. S'il ne démissionne pas, malgré les turbulences, c'est le propriétaire du club, Franck McCourt, qui le démet de ses fonctions, deux jours après l'annonce des condamnations.

Longoria-Sampaoli, le football en héritage

Président controversé, Jacques-Henri Eyraud quitte son poste quatre ans et demi après avoir endossé le costume, à la surprise générale. Et pour faire taire la fureur, exit le businessman biberonné aux grandes écoles, ce sera un jeune loup qui a fait ses dents en coulisses, et qui œuvrait jusqu'alors comme directeur sportif, Pablo Longoria. 

L'ADN du jeune dirigeant espagnol de 34 ans a tout pour plaire. Le football sud-américain lui colle à la peau et ses références sont aussi tournées vers l'étranger. Marseille vénérait Bielsa, il aura Jorge Sampaoli. Le coach argentin, perçu depuis longtemps comme le disciple de l'homme à la glacière qui a émerveillé la cité phocéenne, une année durant, débarque sur le Vieux Port. Avec dans ses bagages, son exigence, et une folie qui sied si bien à l'OM.

En Milik, l'OM tient son "grantatakan" 

Si la machine ronronne un peu, la patte Sampaoli s'imprime peu à peu sur le maillot marseillais. Reine des arrêts de jeu, l'équipe menée par l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste est à surveiller jusque dans les derniers instants. Surtout qu'elle a désormais un atout de poids pour exister en attaque. Dario Benedetto déclassé, c'est Arkadiusz Milik qui débarque. Un cadeau inattendu en provenance de Naples pour celui qui a été stoppé ces dernière saisons par des blessures et l'avènement en pointe de Dries Mertens en Italie.

Mais à Marseille, le Polonais rappelle à tous quel attaquant il peut être. Létal devant le but, il plante 9 fois en 15 rencontres disputées. Grâce à lui, l'OM gagne de nouveau et verra la Ligue Europa la saison prochaine. Avec ou sans lui. La saison s'est terminée sur le terrain, mais elle a déjà recommencé en interne. Une habitude tenace.

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