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Football : douze supporters de l'OM condamnés pour les incidents à la Commanderie

Trois semaines après les incidents survenus à la Commanderie, le centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille, 14 supporters comparaissaient ce mercredi 24 janvier. Âgés de 19 à 37 ans, les prévenus venaient de plusieurs villes de France : Arles, Marseille, Mâcon ou encore de la région parisienne. Douze condamnations ont été prononcées dont une de trois mois de prison ferme. Deux supporters ont en revanche été relaxés.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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La Commanderie, centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille (NICOLAS TUCAT / AFP)

C'est ce mercredi que quatorze supporters étaient jugés pour les incidents survenus au centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille le 30 janvier dernier. Chacun est poursuivi pour avoir participé à un groupement en vue de préparer des violences ou dégradations de biens, et pour certains pour avoir commis des dégradations en réunion.. Mais devant le tribunal correctionnel, Mehdy, chômeur de 25 ans reconnait avoir participé à la manifestation mais nie toute dégradation : "Je ne pensais pas que ça allait dégénérer autant. J'ai pris des photos, je me suis dit : C'est le moment de voir la Commanderie de l'intérieur" avant d'ajouter : "La prison, c'est vraiment horrible, je ne sors pas de ma cellule."

Un supporter a été condamné mercredi à trois mois de prison ferme et 11 autres à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille, qui a relaxé deux prévenus. Le procureur avait requis à l'encontre de ces supporters 13 peines de huit mois de prison avec sursis, et une peine de quatre mois ferme sans mandat de dépôt pour un 14e qui avait déjà été condamné pour vol. C'est ce dernier qui a écopé mercredi soir de la peine la plus lourde.

Des faits rappelés lors de l'audience

Tous les prévenus ont laissé au placard leurs tee-shirts ou sweat-shirts à capuche à l'effigie du club marseillais que certains portaient lors d'une première audience, le 1er février. Durant l'audience, les questions fusent : "Pourquoi avoir porté des lunettes, une capuche et avoir été vêtu de noir?" a demandé la présidente à Denis, 37 ans, un intérimaire de Montceau-les-Mines. Avant de rappeler qu'il a déjà été interdit de stade pour détention de fumigène. "J'étais pas un des leaders, j'ai vu la possibilité d'un début de dialogue avec les dirigeants", rétorque cet "amoureux" de l'OM. "Vous êtes à la Commanderie, des joueurs prennent des cailloux et vous êtes dans un moment pacifique ? ", l'interpelle un des avocats de l'OM, Olivier Grimaldi.

L'audience a débuté par la projection des images de vidéosurveillance de l'OM. Ce 30 janvier 2021, à 14h35, quelques heures avant la rencontre de l'OM contre Rennes qui sera finalement reportée, quelques 300 supporters étaient arrivés à la Commanderie. La plupart d'entre eux étaient habillés de noir, capuche sur la tête. Dans le viseur des fans, échauffés par une succession de résultats sportifs décevants : des joueurs, mais surtout le président du club Jacques-Henri Eyraud. 

"Entre 50 et 100 fumigènes sont tirés depuis la chaussée dans la Commanderie" et des cailloux, bouteilles et autres projectiles sont jetés, a rapporté la présidente. Quelques dizaines de supporters étaient parvenus  à entrer dans l'enceinte du centre d'entraînement, puis sur la passerelle d'entrée des locaux.

Des dégâts estimés à "plusieurs centaines de milliers d'euros".

Certains supporters avaient pénétré dans les locaux par la vitre brisée du vestiaire de l'ex-entraîneur, André Villas-Boas. Des bureaux dégradés, le défenseur Alvaro Gonzalez, qui n'a pas souhaité être entendu, "a probablement été blessé à la hanche", énumère la présidente. Le club a chiffré le coût des dégradations à "plusieurs centaines de milliers d'euros".

Dehors, des véhicules ont été dégradés, mais également des portails et clôtures. Les manifestants s'étaient ensuite repliés face aux forces de l'ordre. Sept policiers ont été légèrement blessés et trois de leurs véhicules dégradés. Au total, une vingtaine de supporters seront immédiatement interpellés, dont les 14 jugés mercredi.

Des suites judiciaires "complètement disproportionnées"

Néanmoins, en marge de l'audience, Me Nicolas Besset, qui défend deux prévenus, estime les suites judiciaires "complètement disproportionnées." Estimant même que "Ce dossier est vide." Par ailleurs, l'enquête a conduit à l'interpellation de cinq autres supporters. Ils seront jugés le 22 mars dont Christophe Bourguignon, responsable des Ultras (CU84).

Depuis, la pression autour du club marseillais n'est pas retombée. Réunis il y a quelques jours pour une rare conférence de presse commune, les six groupes de supporters ont de nouveau demandé le départ de Jacques-Henri Eyraud. La direction du club, elle, a menacé de rompre la convention qui lie l'OM et les six associations.

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