NBA : de retour en grâce, Rudy Gobert va disputer sa première finale de conférence après onze ans sur le sol américain

Le pivot de l'équipe de France démarre, dans la nuit de mercredi à jeudi, sa série avec les Timberwolves du Minnesota face aux Mavericks de Dallas.
Article rédigé par Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Rudy Gobert avec son coéquipier Mike Conley, lors du match 6 entre les Timberwolves de Minnesota et les Nuggets de Denver, le 16 mai 2024. (DAVID BERDING / AFP)

Le cap des demi-finales de conférence est enfin passé. Arrivé en NBA en 2013 en provenance de Cholet, Rudy Gobert va découvrir les finales de conférence, dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mai, avec les Timberwolves du Minnesota, qu'il a rejoint à l'été 2022.

Déjà auréolé de nombreux trophées individuels, le Français de 31 ans brille enfin au sein d'un collectif après avoir essuyé de nombreuses critiques tout au long de sa carrière. Décisif pour clore la série dimanche face aux Nuggets de Denver, champions en titre, le pivot continue de marquer de son empreinte la ligue américaine.

Avant cette campagne 2024 de playoffs, le bilan collectif de "Gobzilla" restait frustrant, avec trois demi-finales de conférence et quatre premiers tours. Le natif de Saint-Quentin (Aisne) brillait principalement par son apport défensif en saison régulière, ce qui lui a valu quatre titres de meilleur défenseur de l'année (en 2018, 2019, 2021 et 2024) égalant le record de Dikembe Mutombo et Ben Wallace.

Titré individuellement, frustré collectivement

Meilleur contreur en 2017, meilleur rebondeur en 2022 et triple All-Star (2020, 2021 et 2022), Rudy Gobert s'est converti en fer de lance de la défense qui a encaissé le moins de points lors de la saison régulière 2023-2024 (106,5 points encaissés par match), alors qu'elle était dans les plus poreuses de la ligue avant son arrivée.

"Rudy a été le moteur de la culture défensive ici", a confirmé Chris Finch, le coach des Wolves à propos de son joueur après son titre de meilleur défenseur. Un ADN qui a permis à l'équipe de Minneapolis de limiter Denver à moins de 100 points à quatre reprises pour retrouver les finales de conférence, 20 ans après la seule apparition de la franchise à ce stade de la compétition.

Si la domination défensive du Tricolore se traduit en chiffres et dans son palmarès, le pivot de l'équipe de France a fait face à de nombreuses critiques tout au long de sa carrière sur son incapacité à amener son équipe au sommet. Des griefs plus appuyés après que Gobert a conclu le plus gros contrat pour un joueur français en NBA et le plus juteux pour un intérieur dans la ligue au moment de sa signature en décembre 2020 (205 millions de dollars sur cinq ans, soit environ 190 millions d'euros).

Incapable de faire gagner le Jazz de l'Utah avec Donovan Mitchell, il est finalement transféré à Minneapolis avant le début de la saison 2022-2023. Au cœur d'un "Big Three" avec Karl-Anthony Towns et Anthony Edwards, le Français déçoit par son niveau de jeu et son attitude. Un point de rupture semble presque atteint lorsqu'il s'en prend physiquement à un coéquipier lors d'un temps mort et est suspendu par son équipe. 

Un niveau retrouvé et un impact enfin indiscutable en playoffs

De retour à son meilleur niveau, son impact reste constamment remis en question. Alors que la série face aux Nuggets prenait une mauvaise tournure, l'intérieur des Golden State Warriors, Draymond Green, adepte des critiques envers le Français, a estimé qu'il se faisait "cuisiner" par le MVP Nikola Jokic. Charles Barkley, pas habitué à avoir sa langue dans sa poche, a lui déclaré à la mi-temps du match décisif de la série qu'il fallait que Chris Finch "sorte Gobert du terrain".

"Je ne regarde pas ces gars. Je suis content que le coach n'ait pas écouté ses conseils", a réagi le Français dans les vestiaires après la rencontre où il a mené la défense, mais s'est aussi montré en attaque pour permettre à Minnesota de réaliser une remontée historique dans le match 7.

Avec un "plus/minus" (différentiel entre points marqués et encaissés d'une équipe lorsque le joueur est sur le terrain) de +111, Rudy Gobert est le joueur avec le plus gros apport pour son équipe lorsqu'il est sur le parquet depuis le début des playoffs.

Les Timberwolves auront besoin qu'il continue sur sa lancée pour remporter leur premier titre de champion de la conférence Ouest et se qualifier pour les finales NBA, alors que sa future association avec Victor Wembanyama en équipe de France pour les Jeux olympiques fait déjà saliver toute la planète basket.

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