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NBA : statistiques en baisse et résultats inquiétants... La greffe Rudy Gobert a du mal à prendre chez les Minnesota Timberwolves

Recruté à l'intersaison pour faire franchir un cap à sa nouvelle franchise, le Français vit une saison jusqu'à présent décevante, tant sur les plans individuel et collectif.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Rudy Gobert discute avec un arbitre lors du match entre ses Minnesota Timberwolves et les Washington Wizards en NBA, le 28 novembre 2022. (ROB CARR / AFP)

"Beaucoup de gens célèbrent mes échecs. Je prends ça comme une marque de respect." Dans une interview donnée au New York Times le 28 décembre, Rudy Gobert s'est montré fidèle à lui-même, avec cette communication toujours destinée à prouver qu'il est insubmersible, imperméable à la critique. Mais par ces mêmes mots, il a également reconnu et officialisé ses premiers pas difficiles avec les Minnesota Timberwolves qu'il a rejoints cet été.

Après neuf saisons passées dans l'Utah, couronnées de trois titres de meilleur défenseur de la ligue (2018, 2019, 2021), le pivot de 30 ans a changé d'air à l'intersaison à l'occasion d'un "blockbuster trade". Pour l'attirer, les Wolves ont dû mettre quatre premiers tours de draft et cinq joueurs dans la balance (Beasley, Vanderbilt, Beverley, Kessler, Bolmaro). D'énormes attentes sont nées le 1er juillet, lorsque le changement de tunique a été rendu officiel. Au sein de l'ambitieuse franchise de la conférence Ouest, qui venait de faire son retour en playoffs après quatre années de traversée du désert, il devait lui permettre de franchir un cap.

Un bilan négatif et moins bon que le Jazz

Mais, les Minnesota Timberwolves sont en retard sur leurs temps de passage de la saison précédente, qu'ils avaient débutée doucement. Au terme de 37 des 80 matchs de la saison régulière, ils affichent un bilan négatif de 16 victoires pour 21 défaites. Actuellement 11es, ils ne prétendent pour l'instant ni aux playoffs, ni en play-in. Surtout, les joueurs de Chris Finch sont moins bien classés que l'ancienne franchise de Rudy Gobert, le Jazz de l'Utah (10e, 19 victoires, 20 défaites), dont les ambitions ont pourtant été revues à la baisse à la suite de son départ et celui de Donovan Mitchell à Cleveland.

"L'objectif, c'est le titre. Je ne suis pas venu ici pour être seulement dans une bonne équipe, je suis venu ici pour aller en finale." Ces mots, osés, prononcés par Rudy Gobert lors de sa présentation officielle, le 6 juillet, résonnent bizarrement à quelques jours de la mi-saison, au moment où la franchise du Minnesota vient d'enchaîner six défaites. Pour certains observateurs, le trade qui a amené Gobert est déjà une catastrophe industrielle. Pour d'autres, il s'agit même du "pire trade de l'histoire de la NBA". L'ancienne gloire du basket, Shaquille O'Neal, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère dans son "Big Podcast" début décembre : "T’es le mec le plus imposant sur le terrain et tu fais rien ! Bouge-toi, allez ! Va chercher 25 rebonds, va contrer neuf tirs. Arrête de laisser les autres te dunker dessus".

Capture d'écran Google datant du 1er décembre 2023. (FRANCEINFO)

Au-delà des résultats décevants de son équipe, Rudy Gobert déçoit à titre individuel. Ses statistiques sont en baisse dans quasiment toutes les catégories. Cette saison, il affiche 13,6 points, 11,9 rebonds, 1,3 contre par match en moyenne avec 67% de réussite au tir, bien en dessous des standards qui lui ont valu le surnom "Gobzilla". La ligne de stats reste honorable, mais ne tient pas la comparaison avec celle de l'an dernier : 15,6 points, 14,7 rebonds, 2,1 contres par match et 71% de paniers réussis.

Difficile de jouer les franchise players

Mardi dernier, face à un Miami Heat privé de ses deux pivots, Bam Adebayo et Dewayne Dedmon (en plus de son meilleur joueur Jimmy Butler), il avait l'occasion de faire parler ses 2,16 m face au très jeune Nikola Jovic, 19 ans, 15 matchs en NBA seulement et huit centimètres de moins. Gobert a terminé la rencontre avec 10 points, huit rebonds et aucun contre réussi. En dépit d'une rencontre serrée jusqu'au bout, ce dernier a été laissé sur le banc lors des six dernières minutes du dernier quart temps, regardant Naz Reid occuper son poste jusqu'à la défaite 110 à 113.

Ce soir-là, Gobert ne pouvait pas se plaindre d'être éclipsé par la présence écrasante de Karl-Anthony Towns, le visage des Wolves depuis la draft 2015 dont il a été le choix n°1. L'autre big man de la franchise du Minnesota est blessé et n'a plus joué depuis le 28 novembre. Sur la période, le Français n'a pas réussi à en profiter, ne prenant plus de 10 rebonds que deux fois en douze matchs. Parti avec le sentiment de ne pas avoir été assez responsabilisé dans l'Utah, barré dans l'ombre de Donovan Mitchell, le natif de Saint-Quentin se retrouve dans la même situation, derrière "KAT", mais aussi Anthony Edwards, étoile en devenir et actuel meilleur marqueur de la franchise (23,9 points par match).

Avant son premier match de la saison 2022-23 de NBA la nuit prochaine face à Oklahoma City, Rudy Gobert est revenu sur son été mouvementé et son départ à Minnesota. " Le timing était idéal", s'est justifié le pivot international français, qui ne s'est pas caché sur ses envies de remporter le titre NBA avec sa nouvelle franchise.
Rudy Gobert : Transfert à Minnesota Avant son premier match de la saison 2022-23 de NBA la nuit prochaine face à Oklahoma City, Rudy Gobert est revenu sur son été mouvementé et son départ à Minnesota. " Le timing était idéal", s'est justifié le pivot international français, qui ne s'est pas caché sur ses envies de remporter le titre NBA avec sa nouvelle franchise.

Mais, s'il déçoit, Rudy Gobert n'est pas le seul à ne pas tirer le maximum de son potentiel chez les Timberwolves. L'alchimie est tout simplement difficile à trouver. Il faut dire qu'une partie non négligeable de l'effectif est partie à l'intersaison et que Gobert et Towns n'ont pas vraiment eu le temps de trouver des automatismes. En préparation, ils n'ont été alignés ensemble qu'une seule fois et ont donc été jetés dans cette saison sans trop se connaître. Ce ne sont pas les 20 rencontres qu'ils ont disputées ensemble (et jamais plus de dix consécutivement) qui vont suffire à tout changer.

La situation de l'équipe est décevante, voire inquiétante, mais elle n'est pas encore alarmante. Elle n'est qu'à trois victoires de récupérer une place virtuellement qualificative pour les playoffs. Surtout, le retour de Karl Anthony-Towns, touché au mollet, est attendu sous deux semaines. Il n'est pas encore trop tard pour passer la deuxième et se remettre en phase avec les objectifs du début de saison.

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