Basket aux JO 2024 : pourquoi le quart de finale face au Canada est un défi colossal pour la France

Après leur défaite face à l'Allemagne, vendredi, les Bleus ont été reversés dans le chapeau 3 et affronteront, mardi, les Canadiens, candidats à la médaille d'or olympique.
Article rédigé par Théo Gicquel - envoyé spécial à Villeneuve-d'Ascq
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Les joueurs canadiens après leur victoire face à l'Espagne aux Jeux olympiques, le 2 août 2024. (LAURENT SANSON - PANORAMIC / AFP)

Ce sera donc un très gros morceau. A l'issue du tirage au sort des quarts de finale, samedi 3 août, c'est le Canada qui a été désigné pour se mettre sur la route de l'équipe de France, mardi à l'Accor Arena de Paris-Bercy.

Envoyés dans le chapeau 3 à l'issue de leur lourde défaite face à l'Allemagne, les Bleus savaient qu'ils hériteraient d'un gros poisson. Ce ne sont pas les Etats-Unis, mais cela pouvait difficilement être pire pour les Français. Voici pourquoi.

Parce que le Canada est un favori au titre olympique

Le Canada ne vise ni plus ni moins que la médaille d'or olympique. Lui qui n'a jamais fait de podium aux JO (4e en 1976 et en 1984) traverse la meilleure période de son histoire. Porté par ses stars NBA, il a terminé 3e du dernier Mondial, battant en petite finale... les Etats-Unis, le favori au titre olympique à Paris.

Avec une ossature établie et un jeu équilibré, les joueurs de Jordi Fernandez s'appuient sur leurs lignes arrières pour artiller les défenses adverses. "Jouer contre le Canada, c'est la pire hypothèse", tranchait vendredi le sélectionneur Vincent Collet. "On ne sera pas favoris, on ne va pas se mentir. Le Canada est une très grosse équipe mais il y a des choses à faire", poursuit Evan Fournier.

Au Mondial 2023 et en préparation, ils avaient balayé la France sans grand problème. Leurs débuts dans ces Jeux ont été accrochés (86-79 face à la Grèce, 93-83 face à l'Australie, 88-85 face à l'Espagne) mais ils n'ont jamais paru vraiment inquiétés et terminent invaincus. "Si on les laisse jouer, ça va être comme aujourd’hui [face à l'Allemagne] mais si on met des coups, ça sera un match serré", estimait vendredi Guerschon Yabusele.

Parce que les Français ont montré des limites 

Si la montagne est immense, c'est aussi parce que les Français n'ont montré aucune garantie lors des trois premiers matchs. Ils ont été sérieux face au Brésil, miraculés face au Japon et dépassés face à l'Allemagne. "On n’était pas au niveau où on doit être", avouait Rudy Gobert après le dernier match. "On a continué à faire ce qui ne marchait pas. On a vu une vraie détermination chez eux, et nous, on était un peu perdus ce soir", déplorait Victor Wembanyama.

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Le point fort assumé, la défense, a pris l'eau : 80 points encaissés en moyenne, et une impression de manque d'assise collective. "Il va falloir qu'on trouve la solution et très, très, très vite. Car maintenant, c'est [à celui] qui a le plus envie", harangue le capitaine Nicolas Batum.

Evan Fournier prêche, lui, à demi-mot pour un changement de stratégie, en misant davantage sur l'attaque. "De nos jours, la meilleure défense reste l'attaque. Ce n'est plus le jeu des années 1990 ou 2000 où tu pouvais vraiment défendre demi-terrain." Des chantiers de chaque côté du terrain qui ne rassurent pas au moment du "match le plus important, qui fait la bascule dans une compétition", selon Isaïa Cordinier.

Parce que les Canadiens ont un leader d'attaque capable de tout débloquer

Pour gagner les matchs de phase finale, là où les défenses sont les plus étouffantes, une grande équipe doit pouvoir se reposer sur un joueur capable de faire la différence. Les Etats-Unis ont LeBron James, Kevin Durant et Stephen Curry, les Allemands ont Dennis Schröder et le Canada a Shai Gilgeous-Alexander.

Le meneur/arrière de 26 ans (19 pts de moyenne dans ces JO), bien secondé par RJ Barrett, gère toutes les situations avec calme et sérénité. Si le Canada n'a plus perdu depuis 12 matchs, c'est parce qu'il a pris en main cette sélection qui se cherchait un patron.

Le Canada face à l'Espagne lors des Jeux olympiques de Paris 2024, vendredi 2 août. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Une situation que ne connaît pas la France. Victor Wembanyama ne peut pas encore tout assumer, Evan Fournier a des éclairs mais pas sur un match entier, et personne d'autre ne semble en mesure d'enfiler ce costume pour soulager les Bleus. "Il va juste falloir sortir la tête de son c... et jouer le quart de finale. Ça va être la guerre. On va se réveiller et ça va bien se passer", positive Guerschon Yabusele.

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