Euro 2024 : l'Italie, un tenant du titre en reconstruction, face au défi espagnol
Les années passent et ne se ressemblent pas pour l'équipe de foot italienne. Arrivée il y a trois ans à l'Euro avec une série de 27 matchs sans défaite, la Nazionale remet cette fois son titre en jeu sans être totalement en confiance. Qualifiés pour l'édition 2024 à l'arraché grâce à un nul face à l'Ukraine (0-0), les coéquipiers de Gianluca Scamacca ont commencé leur Euro doucement, avec une victoire 2-1 face à l'Albanie, mais en encaissant en vingt-trois secondes le but le plus rapide de l'histoire du championnat d'Europe.
Le match face à l’Espagne, jeudi 20 juin, à Gelsenkirchen, sera, dès lors, un premier vrai test pour une équipe tenante du titre en reconstruction. Car il faut l'avouer, la Squadra Azzurra, dans sa version 2024, n'a plus grand-chose à voir avec celle de 2021.
Un effectif remodelé
Au sein de son effectif, seuls neuf joueurs ont participé à l'épopée du titre, parmi lesquels Federico Chiesa, Jorginho, Giovanni Di Lorenzo et surtout Gianluigi Donnarumma. À 25 ans, le portier du PSG est le joueur le plus capé de l'équipe présente en Allemagne, avec 63 sélections à son actif, quand Olivier Giroud et Antoine Griezmann ont déjà disputé respectivement 134 et 130 matchs avec les Bleus. Un renouvellement qui s'est fait "par la force des choses, avec des retraites internationales ou des départs à l'étranger comme Lorenzo Insigne [qui a rejoint la MLS] mais aussi par besoin, car après le dernier Euro, l'Italie a connu une mauvaise passe", analyse Guillaume Maillard-Pacini, journaliste à Eurosport.
Conséquence, la Squadra Azzurra a perdu certains de ses cadres, comme la charnière centrale Bonucci-Chiellini, si décisive à l'Euro 2021. Juste avant le début du tournoi, elle a également dû encaisser les forfaits de deux titulaires en défense : Francesco Acerbi et Giorgio Scalvini.
Offensivement, il revient à Gianluca Scamacca la lourde tâche d'être le n°9 tant attendu par l'Italie. Mais si l'attaquant est auteur d'une fin de saison tonitruante avec l'Atalanta avec neuf buts inscrits depuis début avril, il reste pour le moment bloqué à une réalisation en 17 sélections avec l'équipe nationale. Actuellement, le joueur le plus prolifique sous le maillot italien est le milieu de terrain de l'Inter Nicolo Barella avec 10 réalisations, un chiffre bien en deçà des cadors européens comme Kylian Mbappé (47 buts) ou Harry Kane (63 buts).
Du changement sur le banc
Sans prétendre que la sélection italienne manque de "talents" comme l'a affirmé José Mourinho, elle manque surtout d'automatismes. Il faut dire qu'il y a aussi eu du changement sur le banc. Après cinq ans de service, Roberto Mancini a quitté le navire en août 2023, pour rejoindre la tête de la sélection saoudienne. Résultat, son successeur, Luciano Spalletti (ex-Napoli), a disposé d'à peine un an et de 10 matchs de préparation avant le début du tournoi pour monter un nouveau projet.
Et s'il peut compter sur un noyau dur de joueurs évoluant à l'Inter Milan, se connaissant et dont le coach Simone Inzaghi propose un "football proche de celui de Spalletti", le technicien n'a vraisemblablement pas eu assez de temps. "Spalletti est un entraîneur très pointilleux sur ses principes, sur ce qu'il a envie de produire. Et là, il doit gérer une sélection, c'est-à-dire qu'il doit faire absorber des principes à des joueurs qu'il voit une fois par mois grand maximum, c'est compliqué", analyse Guillaume Maillard-Pacini.
De l'autre côté des Alpes, on s’est donc déjà résigné. "Ce qui ressort de la presse, c'est qu'on ne demande pas à l'équipe de regagner le titre, mais de faire un beau parcours, d'atteindre les quarts de finale. L'objectif reste le Mondial 2026", confie Guillaume Maillard-Pancini. Mais comme le rappelle le journaliste, la "Squadra Azzurra n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle n'est pas attendue". L’Allemagne est en plus un pays qui lui réussit bien. En 2006, c’est sur la pelouse de l'Olympiastadion de Berlin que la Nazionale avait décroché sa quatrième étoile.
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