De Soulages Ă Greco, douze expositions Ă voir Ă Paris pendant les fĂŞtes
Si vous n'avez pas réservé votre billet pour Léonard de Vinci au Louvre, c'est trop tard, c'est complet jusqu'à la fin. Mais vous pourrez vous consoler avec Greco au Grand Palais, Soulages au Louvre, Francis Bacon au Centre Pompidou, Toulouse-Lautrec au Grand Palais, Luca Giordano au Petit Palais ...
Peinture, photographie, design, sculpture, installation : de Pierre Soulages à Greco, en passant par Charlotte Perriand et Peter Hujar, voici quelques idées d'expositions à voir à Paris, pendant les fêtes.
Greco au Grand Palais, l'autre exposition inratable
LĂ©onard de Vinci au Louvre (dĂ©sormais inaccessible, les rĂ©servations sont complètes jusqu'Ă la fin) lui a fait un peu d'ombre. Il y a pourtant une autre exposition exceptionnelle Ă Paris en ce moment. En 75 tableaux, elle raconte un gĂ©nie absolu de la peinture, Greco (1541-1614), nĂ© DomĂnikos TheotokĂłpoulos en Crète, peintre d'icĂ´nes, formĂ© en Italie Ă l'art de la Renaissance et devenu cĂ©lèbre en Espagne, Ă Tolède. Un artiste Ă part, fascinant, dont le style puissant est inclassable. C'est la première rĂ©trospective en France, au Grand Palais. A ne rater à aucun prix (jusqu'au 10 fĂ©vrier 2020).
Pierre Soulages fĂŞte ses cent ans au Louvre et au Centre Pompidou
Fait exceptionnel pour un artiste contemporain, le Louvre offre une rĂ©trospective Ă Pierre Soulages pour ses cent ans (jusqu'au 9 mars 2020). En une vingtaine d'Ĺ“uvres, l'exposition traverse huit dĂ©cennies de crĂ©ation du père de l'outrenoir, avec quelques brous de noix, goudrons sur verres et peintures des annĂ©es 1950-1970 oĂą il fait contraster le noir avec le blanc ou l'ocre, et surtout des peintures toutes noires, qu'il a inventĂ©es en 1979. Trois toutes nouvelles toiles, verticales, datent d'il y a quelques semaines. Par ailleurs une sĂ©lection de quatorze autres Ĺ“uvres de Pierre Soulages, issues des 25 conservĂ©es par le Centre Pompidou, sont Ă voir au MusĂ©e national d'art moderne.Â
Luca Giordano, un grand peintre baroque napolitain, au Petit Palais
Le Petit Palais présente la première exposition à Paris du peintre napolitain Luca Giordano (1634-1705). Surdoué et prolifique, séduisant aussi bien dans le tourbillon lumineux de ses fresques ou grands tableaux d'église que dans la gravité sombre, il a été reconnu très jeune. Il a pourtant fait l'objet de peu d'expositions, que ce soit en France ou ailleurs. Une visite au Petit Palais s'impose pour apprécier toute la virtuosité d'un artiste qui a séduit l'Europe au XVIIe siècle (jusqu'au 23 février 2020).
Peter Hujar, photographe du New York underground des années 1980, sort de l'ombre au Jeu de Paume
Figure des milieux artistiques et de l'underground new-yorkais des annnées 1960-1980, Peter Hujar (1934-1987) était un grand portraitiste. Il a photographié avec une grande sensibilité, dans un noir et blanc très classique, des célébrités, des anonymes, des animaux. Il s'est particulièrement intéressé au travestissement et aussi aux lieux abandonnés et interlopes de la ville. Il a été peu exposé de son vivant et c'est la première fois qu'une exposition importante lui est consacrée à Paris, au Jeu de Paume (jusqu'au 19 janvier 2020).
Les deux dernières décennies de Francis Bacon au Centre Pompidou
Une soixantaine de toiles de Francis Bacon, dont 12 triptyques impressionnants, datant des années 1971-1992 sont exposées au Centre Pompidou jusqu'au 20 janvier. On peut oublier le propos littéraire de l'exposition qui met en relation les œuvres du peintre britannique avec les livres de sa bibliothèque et se laisser saisir par la force des tableaux et de ses créatures aux corps tronqués, de ses figures hantées par la violence, la mort et l'érotisme.
Les années figuratives de Piet Mondrian au Musée Marmottan
Piet Mondrian est plus connu pour ses œuvres abstraites, des toiles blanches parcourues de lignes horizontales et verticales noires délimitant des carrés et des rectangles rouges, jaunes, bleus. Le musée Marmottan nous invite à admirer un autre Mondrian, le très beau peintre figuratif des débuts, un artiste en recherche constante. On découvre d'ailleurs que pendant longtemps abstraction et figuration ont cohabité dans son œuvre, que les verticales et horizontales qui ont caractérisé ses œuvres tardives étaient déjà présentes dans ses paysages de jeunesse (jusqu'au 26 janvier 2020).
Le dessin, les couleurs et les femmes de Toulouse-Lautrec au Grand Palais
De la peinture des bordels et des filles de Paris à l'art de l'affiche et aux dernières toiles d'une nouveauté prometteuse, le Grand Palais montre tous les aspects de l'œuvre d'Henri de Toulouse-Lautrec. Au-delà des nuits de Montmartre, l'exposition nous présente un grand dessinateur, précurseur à bien des égards, qui annonce notamment le fauvisme avant de disparaître à 37 ans (jusqu'au 27 janvier 2020).
Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton : un design révolutionnaire au service de l'homme
De Charlotte Perriand, qui a réalisé pendant dix ans les intérieurs de Le Corbusier, on connait surtout les meubles en acier chromé. La fondation Louis Vuitton lui a ouvert tous ses espaces où on découvre les multiples facettes et les engagements d'une pionnière du design, amie des artistes de son temps et femme engagée pour les causes sociales et contre le franquisme (jusqu'au 24 février 2020).
Barbara Hepworth, une sculptrice britannique à découvrir au Musée Rodin
Le musée Rodin propose la première exposition monographique à Paris de Barbara Hepworth (1903-1975), figure majeure de la sculpture britannique du XXe siècle, méconnue en France. Dans l'entre-deux-guerres, elle a côtoyé Henry Moore, Picasso, Mondrian et de nombreux autres artistes. En quête d'une nouvelle esthétique, elle crée des formes abstraites, pures et poétiques qui jouent avec le plein et le vide, le convexe et le concave. L'artiste, pour qui la sculpture est "une projection tridimensionnelle de sentiments primitifs", travaille à la main le marbre et l'albâtre, la pierre et l'ardoise, les bois durs tropicaux, l'acajou et le sycomore. Elle trouve l'inspiration dans la nature des Cornouailles où elle vit (jusqu'au 22 mars 2020).
Hans Hartung au Musée d'art moderne de Paris
Après travaux, le Musée d'art moderne de la ville de Paris, rebaptisé Musée d'art moderne de Paris, a rouvert avec un hommage à Hans Hartung (1904-1989), artiste allemand exilé en France, figure pionnière de l'abstraction. Une rétrospective qui décline la grande diversité de supports et techniques qu'il a expérimentés pendant presque sept décennies de création. Un artiste en recherche constante aussi sur la couleur et le format (jusqu'au 1er mars 2020).
Christian Boltanski au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou accueille une rétrospective de Christian Boltanski, un artiste dont les installations interrogent la destinée humaine à travers la trace ou l'absence de trace que chacun laisse derrière lui, qui met en scène la fragilité de l'être. Un plasticien qui s'exprime en utilisant de nombreuses disciplines, la photographie, la sculpture, le témoignage sonore, les installations, les assemblages ou les films. Il a imaginé un parcours de 2 000 m2 conçu comme un cheminement, une méditation, à travers un choix d'œuvres qui dressent la scène d'une grande métaphore du cycle humain (jusqu'au 16 mars 2020).
Degas, le peintre des danseuses, au musée d'Orsay
L'opéra est un thème central dans le travail d'Edgar Degas : il en explore tous les lieux, la salle, la scène, les loges, le foyer, y observant les danseuses, les musiciens, les spectateurs, y expérimentant divers points de vue, éclairages, y étudiant le mouvement et le geste. Le musée d'Orsay se penche sur le lien passionné que l'artiste avait avec cette maison et les infinies ressources qu'elle lui a procurées (jusqu'au 19 janvier 2020)
Commentaires
Connectez-vous Ă votre compte franceinfo pour participer Ă la conversation.