Coupe du monde de football : "Impératrice du but", qualification ratée pour le Mondial 2019… Trois choses à savoir sur le Panama, ultime adversaire des Bleues en poules
C'est l'opposition la moins clinquante de ce groupe F. Après un nul contre la Jamaïque en ouverture de son tournoi (0-0) et un succès de prestige face au Brésil (2-1), l'équipe de France fait face au Panama, mercredi 2 août (à 12 heures, en direct sur France et france.tv). Son dernier obstacle avant un probable huitième de finale. En fonction du résultat du Jamaïque-Brésil, joué simultanément, les Bleues pourraient se permettre de perdre. Un nul leur assurera dans tous les cas une place au tour suivant.
Déjà éliminée après deux défaites sans marquer contre la Seleçao (4-0) et les Reggae Girlz (1-0), la sélection, menée par la capitaine Marta Cox voudra, malgré tout, sauver l'honneur pour ce qui pourrait être le premier but de son histoire dans un Mondial. Qui plus est contre l'une des plus grandes nations du football mondial. Cela rappellerait la réduction du score de l'équipe masculine contre l'Angleterre, lors du Mondial 2018, fêtée comme une victoire malgré une claque 6-1.
L'Impératrice du but et la gardienne autodidacte
Cette première réalisation historique côté féminin pourrait bien être l'œuvre de "l'Impératrice du but", Karla Riley. Un surnom acquis au fil de sa carrière – menée du championnat local à celui du Costa Rica, en passant par la deuxième division espagnole et le Mexique – qui en dit long sur son aura. En plus de porter régulièrement des chaussures de couleurs différentes pour afficher son soutien aux enfants victimes de trisomie 21, la Panaméenne s'est également faite remarquer par un post Instagram où on l'entend dénoncer le manque de public dans les stades pour le football féminin, par-dessus une vidéo montrant une chaise vide.
Face aux Bleues, il faut espérer que la gardienne des Canaleras ("Les filles du Canal") sera plus en vue que son attaquante. Milieu de terrain jusqu'à l'âge de 16 ans, ce n'est qu'en 2017 que Yenith Bailey a enfilé les gants pour la première fois, poussée par l'ancien sélectionneur. Autodidacte, la portière du Tauro a vite brillé. Quelques mois à peine après ce repositionnement, elle a raflé, au nez et à la barbe de l'Américaine Hope Solo, double championne olympique et championne du monde en 2015, le titre de Gant d'or du championnat continental de la CONCACAF pour ses 24 arrêts en trois matchs lors de la phase de poules.
Une qualification manquée de peu pour le Mondial en France
Si le Panama a le statut de grand débutant dans cette Coupe du monde 2023, c'est en raison de son échec dans la course à la qualification au Mondial français, quatre ans plus tôt. Écrasée en demi-finales de ce même championnat CONCACAF en 2018, l'équipe s'est ensuite inclinée aux tirs au but contre la Jamaïque en petite finale, alors que seuls les trois premiers de la compétition validaient leur billet pour l'Hexagone. Reversée dans un barrage intercontinental contre l'Argentine, l'actuelle 52e nation mondiale a une nouvelle fois raté le bon wagon.
Cet échec reste néanmoins la pierre angulaire des réussites actuelles car cela a permis de souder les éléments du groupe. Avec l'augmentation du nombre d'équipes participantes cet été, les Panaméennes sont parvenues à accrocher les barrages mondiaux malgré une cinquième place lors du dernier tournoi continental. La Marea Roja ("Marée Rouge") s'est ensuite qualifiée aux dépens de la Papouasie Nouvelle-Guinée et du Paraguay. Au Panama, tout le monde considère ce Mondial comme le début du projet. "Nous devons maintenant montrer que personne ne nous prendra notre place en tant qu'habitués de la Coupe du Monde", a expliqué à la Fifa l'entraîneur Ignacio Quintana, estimant devoir apprendre.
Le coach monté au créneau sur les primes
A l'instar de nombreuses autres sélections, les Panaméennes ont demandé à leur fédération d'agir en faveur de l'égalité salariale, notamment au niveau des primes versées en comparaison à celles des hommes. Mais l'instigateur principal de ce mouvement n'est autre que le coach lui-même, "Nacho" Quintana. Débarqué en 2021 avec pour seule expérience un rôle d'adjoint chez les filles du Nicaragua, l'entraîneur mexicain de 36 ans a directement entrepris les démarches, avec les joueuses, auprès de la FEPAFUT.
"C'est quelque chose qui était essentiel pour nous, a-t-il expliqué dans une interview avec ESPN en février 2022. Nous voulons être une référence pour le football féminin de la CONCACAF, nous voulons mettre fin à cette inégalité et montrer l'exemple." Il a d'ailleurs obtenu rapidement gain de cause, là où dans d'autres grands pays de football, les équipes nationales féminines peinent à se faire entendre.
"Lorsque nous sommes venus présenter le projet, le président s'est montré ouvert dès le premier jour, il n'a pas mis de 'mais', a détaillé le tacticien. Dans l'ensemble, ce n'était pas si difficile à réaliser. Les responsables ont cette intention, pas seulement sur la question économique, mais aussi sur l'égalité face à la presse, en termes d'action, en termes de tout ce qui peut faire partie de la société".
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