Coupe du monde de football : un passage à 32 équipes, symbole de l'évolution de la discipline
C’est l’un des grands changements de cette édition 2023. En Australie et en Nouvelle-Zélande, pour la neuvième Coupe du monde féminine de l’histoire, 32 pays se disputeront la victoire finale et le trophée. L'arrivée de huit équipes supplémentaires qui suit et démontre la progression de la discipline dans le monde.
Avec 32 nations sur la ligne de départ pour la première fois, le tournoi féminin entame une nouvelle ère. Amorcé par la Fifa en marge de la dernière Coupe du monde en France, le changement avait été adopté juste après par le Conseil de l’instance, fin juillet 2019, trois semaines après la finale. Il avait été justifié pour "nourrir" et "encourager" le développement du football féminin : "Le succès retentissant de la Coupe du monde féminine, cette année en France, a montré qu’il était important de surfer sur cette vague et de prendre des mesures concrètes afin d’encourager la croissance de la discipline", assurait à l’époque Gianni Infantino, le président de la Fifa.
Huit novices sur 32 qualifiés
Concrètement, le passage à 32 équipes ne bouleverse pas beaucoup le format de la compétition. Deux groupes viennent s'ajouter à la phase de poules, pour passer de six à huit. Introduits en 2015, les huitièmes de finale opposeront désormais les deux premiers de chaque groupe de façon croisée, comme dans le tournoi masculin, au lieu de repêcher les troisièmes les mieux classés. Au total, douze rencontres de plus seront jouées par rapport à 2019.
"Je pense que c’est une très bonne chose, car il y a de plus en plus de bonnes équipes, qui jouent bien", explique Charlotte Lorgeré, ancienne internationale et consultante pour France Télévisions. "C’est surtout ça que la Fifa attendait de voir, si le jeu continuait à se développer et si le niveau de toutes les équipes se rapprochait, et c’est le cas." "C’est révélateur que le foot féminin se développe et progresse partout dans le monde", abonde Laëtitia Philippe, ancienne gardienne des Bleues et consultante pour France Télévisions.
En 2023, huit équipes de tous les continents (Portugal, Irlande, Maroc, Zambie, Philippines, Haïti, Vietnam, Panama), qui évoluent entre la 21e et la 77e place au classement Fifa, vont découvrir la Coupe du monde, soit un quart des qualifiés. Il y aura au moins une équipe novice dans sept des huit groupes. Pour trois d’entre elles (Zambie, Philippines et Vietnam), il s’agira même du premier Mondial de l’histoire du pays, hommes et femmes confondus.
De nouvelles nations "qui montent en puissance"
Qualifiés par des barrages mais également par le biais de compétitions continentales elles aussi en progression, certains novices ont déjà impressionné, comme la Zambie, demi-finaliste de la dernière Coupe d'Afrique des nations et auteure d'une campagne de préparation solide, bouclée par une victoire en Allemagne (3-2). "Cela permet de voir des pays qui montent en puissance, qui mettent les moyens sur leur équipe nationale", explique Laëtitia Philippe.
En 2019, l'annonce avait tout de même provoqué des réactions sur le niveau des futurs qualifiés, après un Mondial au cours duquel les Etats-Unis avaient notamment étrillé (13-0) la Thaïlande, qui disputait la deuxième Coupe du monde de son histoire, et non-qualifiée en 2023. "Il y a des équipes novices qui ont peu de chances de passer les poules, mais cela promet de très gros matchs à partir de la phase finale", assure Charlotte Lorgeré.
Avec huit pays et douze matchs de plus que l'édition en France, l'élargissement et l'engouement peuvent aussi avoir des conséquences économiques. Début juin, le président de Fifa, Gianni Infantino, a annoncé que la vente des billets avait franchi la barre symbolique du million (1 032 884), parmi les évenements de sport féminin avec le plus d'affluence dans le monde. Les records nationaux de spectateurs pour des matchs de football féminin devraient d'ailleurs être battus dès les premiers jours dans les deux pays hôtes.
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