Euro de volley : une demi-finale aux airs de derby entre la France et l'Italie

Vainqueurs de la Roumanie, lundi, les Bleus défient l'Italie en demi-finale, jeudi. Une nation bien connue des joueurs et du sélectionneur, lui-même italien.
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le sélectionneur de l'équipe de France Andrea Giani et le receptionneur-passeur Earvin Ngapeth au Mondial 2022 à  Ljubljana (Slovénie). (JURE MAKOVEC / AFP)

Au PalaLottomatica de Rome, l'ambiance sera folle. C'est un grand classique qui s'annonce pour cette demi-finale de l'Euro de volley entre la France et l'Italie, jeudi 14 septembre à 21h15. Les champions d'Europe 2021 et champions du monde 2022 vont accueillir les champions olympiques 2021 dans une salle acquise à leur cause. Mais les 11 000 tifosi ne devraient pas perturber ces Bleus-là, bien déterminés à l'emporter.

"C'est le genre de rencontre qu'on aime beaucoup jouer, résume Jean Patry, le pointu de l'équipe de France, meilleur marqueur (14 points) du quart de finale contre la Roumanie (3-0). Ce sont des matchs qui nous transcendent et qui nous correspondent bien". Une atmosphère que la majorité des joueurs tricolores connaît bien puisque certains ont évolué au moins un an dans le championnat italien, la SuperLega.

"L'Italie, c'est la NBA du volley"

Allianz Milano, Cisterna Volley, Valsa Group Modena, Rana Verona sont les quelques clubs italiens dans lesquels ont joué 12 des 14 Français retenus pour disputer cet Euro. Un championnat de haut vol où les Bleus ont pu progresser, même dans des équipes ne jouant pas le haut de tableau. Laurent Tillie, l'ancien sélectionneur tricolore (2012-2021) et champion olympique à Tokyo, l'assure à franceinfo sport : "L'Italie, c'est la NBA du volley." "C'est vraiment le pays du volley-ball" appuie la star de l'équipe de France, Earvin Ngapeth.

"Dans toutes les équipes, même à l'étranger, c'est l'italien qui est parlé."

Earvin Ngapeth, réceptionneur-attaquant de l'équipe de France

à l'AFP

Et comme le fameux championnat américain de basket, la SuperLega fait rêver dès le plus jeune âge. "Ça reste le Graal quand on commence", avoue le passeur de 29 ans, Antoine Brizard, arrivé au Pallavolo Plaisance en 2021. "Ce sont les plus forts tactiquement. Ça m'a permis de vite arriver au très, très haut niveau", complète Earvin Ngapeth, qui a joué pendant neuf ans dans le championnat transalpin (de 2011 à 2013 au Piemonte Volley, de 2014 à 2018 puis de 2021 à 2023 à Modène).

La rivalité franco-italienne n'est pas uniquement due à cela. La rencontre entre ces deux équipes spectaculaires offre souvent des confrontations au scénario renversant, et est devenue un réel classique international. Remporter ce choc est souvent de bon augure. Lors du Mondial 2022, la Nazionale avait battu la France en quarts de finale (3-2) avant d'être sacrée. Même exemple pour les Bleus en Ligue des nations, en juillet de la même année, qui après avoir écœuré ces mêmes Italiens en demi-finale (3-0), devant leur public à Bologne, avaient décroché un nouveau sacre.

Le duel des "Phénomènes"

Arrivé après l'ère Tillie et un court passage du Brésilien Bernardinho, l'ancien central italien, Andrea Giani va disputer sa première demi-finale d'un Euro à la tête des Bleus, face à son propre pays et surtout face à un ami de longue date : Ferdinando De Giorgi, ancien passeur, et sélectionneur de la Nazionale depuis juin 2021. Ces deux légendes du "pallavolo" (volley-ball en italien) sont intimement liées par leur histoire commune sous le maillot azur.

Le sélectionneur italien Ferdinando De Giorgi avec son réceptionneur-attaquant Alessandro Michieletto lors de l'Euro 2023 à Bari (Italie). (MAXPPP)

Ils font partie de la génération dorée des années 1990 qui avait propulsé leur pays au sommet du volley mondial et qu'on surnommait "gli Fenomeni" ["Les phénomènes" en français]. Ensemble, ils ont remporté trois titres mondiaux consécutifs entre 1990 et 1998. Depuis, ils se sont affrontés de nombreuses fois en SuperLega et en compétitions internationales, notamment lors de l'Euro 2021 où Andrea Giani était le sélectionneur de l'Allemagne.

Mais sur les coups de 21h15, il n'y aura plus d'amitié entre eux. "Une fois que le match commence, on met tous les souvenirs de côté jusqu'au coup de sifflet final", assure l'ancien passeur. "Andrea Giani sera certainement ému pendant les hymnes, mais après, il sera dans son match, nous parie Laurent Tillie. Les émotions qui paralysent les joueurs, qui font trébucher et rendent la prise de décision plus lente n'ont pas cet effet-là sur un entraîneur. On continue de réfléchir et d'avoir une ouverture d’esprit peu importe le contexte." Un statut particulier qui motivera sûrement encore plus ses joueurs qui "auront envie de se moquer de leur coach", conclut, taquin, celui qui connaît parfaitement les Bleus.

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