Six nations 2024 : Jalibert blessé, Danty suspendu, retours en deuxième ligne... Quels changements pour les Bleus face au pays de Galles ?

Avec les absences de l'ouvreur et du trois-quarts centre, au moins deux changements sont attendus dans le XV de départ pour le prochain match des Bleus, le 10 mars à Cardiff.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Thomas Ramos lors de France-Italie, le 25 février 2024 à Villeneuve d'Ascq (Nord). (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Lorsqu'il s'agit de remettre en marche une machine défaillante, faut-il changer une seule pièce, ou s'attaquer à l'ensemble de l'engrenage ? Le mécanicien Fabien Galthié et ses associés ont dix jours, d'ici au déplacement au pays de Galles, dimanche 10 mars, pour trouver la parade et remettre d'aplomb leur XV de France.

"Le rugby, ce n'est pas la Star Ac', ce n'est pas Koh Lanta, les joueurs ne sont pas là par hasard", clamait Fabien Galthié avant la réception de l'Italie. Ce nul déshonorant (13-13) et les carences affichées au grand jour vont-ils contraindre le sélectionneur à insuffler du sang neuf ? Un chamboule-tout à Cardiff paraît improbable – et pourrait ressembler à un cadeau empoisonné pour les nouveaux – mais des retouches à la marge, contraintes ou choisies, sont attendues.

Faire monter Thomas Ramos à l'ouverture ?

Sorti blessé au genou contre l'Italie, Matthieu Jalibert est indisponible jusqu'à la fin du Tournoi, d'après une information de L'Equipe que franceinfo: sport est en mesure de confirmer. L'ouvreur bordelo-béglais, pas franchement convaincant sur les trois premiers matchs, laisse tout de même un vide à un poste déjà privé de Romain Ntamack. Plutôt que le deuxième ouvreur de la liste initiale, Antoine Gibert (26 ans), jamais retenu sur une feuille de match, le repositionnement de Thomas Ramos ressemble à une option naturelle.

Le Toulousain, habituel arrière, a occupé ce rôle dimanche après la blessure de Jalibert, sans beaucoup plus de réussite. Mais il est le n°10 attitré du Stade toulousain en attendant le retour de Ntamack et a l'avantage du "vécu" si cher à Galthié (34 sélections à 28 ans). S'il venait à monter à l'ouverture, sa place à l'arrière serait à prendre. Déclassé depuis le Grand Chelem de 2022, le Toulonnais Melvyn Jaminet s'imposerait comme le candidat naturel. A Cardiff, où l'on imagine l'option stratégique de la dépossession primer, son puissant jeu au pied ferait du bien.

Melvyn Jaminet à l'entraînement à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 28 septembre 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Avec ce changement forcé à l'ouverture, il est peu probable que la charnière soit entièrement remodelée. Même en difficulté et remplacé deux fois avant la 50e minute, ce que Galthié n'avait jamais fait pour un demi de mêlée, hors blessure, Maxime Lucu devrait conserver la confiance du staff et Nolann Le Garrec rester sur le banc.

De la variété au centre ?

Moins fringante cet hiver, l'expérimentée paire de centres Jonathan Danty-Gaël Fickou a été remise en question. Elle sera remodelée par la force des choses, avec la suspension pour cinq semaines du Rochelais, exclu contre l'Italie. Yoram Moefana (23 ans, 26 sélections) est logiquement attendu, dans un profil moins "destructeur" et plus explosif. Mais le centre néo-calédonien, en forme avec Bordeaux-Bègles, peine à convaincre en Bleu malgré la confiance répétée du staff.

Elle ne sera pas éternelle, d'autant que la relève frappe fort. Les profils des jeunes seconds centres Emilien Gailleton (20 ans, une sélection) et Nicolas Depoortere (21 ans, jamais entré en jeu) séduisent. Jusque-là, le Palois et le Girondin enchaînent les allers-retours entre Marcoussis et le Sud-Ouest sans avoir leur chance. Une titularisation de l'un des deux à Cardiff s'avère très improbable, d'autant qu'elle induirait un replacement de Fickou en premier centre, alors qu'il est fixé en n°13 depuis 2021. Mais une titularisation de Moefana libérerait une place sur le banc, qui pourrait revenir à Gailleton ou Depoortere, en attendant mieux.

Le retour des cadres dans la cage ?

C'est le plus gros chantier de ce début de Tournoi. Un quatrième attelage en autant de matchs pourrait être testé, bien que la deuxième ligne composée de Cameron Woki et Posolo Tuilagi ait été l'une des rares satisfactions contre l'Italie. Tous deux blessés en janvier, les Toulousains Thibaud Flament (orteil) et Emmanuel Meafou (genou) ont repris l'entraînement en club le 20 février. Trop justes pour affronter Clermont le week-end dernier, ils postulent pour le derby contre Castres samedi. Et seront, sauf rechute, aptes à jouer à Cardiff huit jours plus tard.

La complémentarité entre l'aérien Flament (2,03 m, 116 kg) et le colosse Meafou (2,03 m, 145 kg), habitués à jouer ensemble en club, est attendue au niveau international. Le deuxième cité, naturalisé à l'automne, célébrerait ainsi enfin sa première sélection. Puisque les paires sont établies, reste à savoir qui de Woki-Tuilagi et Flament-Meafou débutera et finira. Sans ôter de l'équation Romain Taofifenua, qualifié de "meilleur impact player du monde" par l'entraîneur des avants, William Servat, voilà un mois.

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