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Angleterre-France : derrière l'entente cordiale entre Ramos et Jaminet, qui pour prendre de l'avance à l'arrière ?

Melvyn Jaminet, titulaire indiscutable chez les Bleus il y a un an, figure sur la feuille de match, samedi, pour la première fois depuis juillet. Mais Thomas Ramos, son concurrent en club comme en sélection, part avec un léger avantage.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Melvyn Jaminet et Thomas Ramos, en concurrence pour le poste d'arrière du XV de France. (AFP)

C'est l'histoire d'un "ovni" redescendu de son piédestal. Révélation de la tournée estivale 2021 en Australie, alors qu'il arpentait d'ordinaire les terrains de Pro D2 avec Perpignan, Melvyn Jaminet s'est imposé comme une pièce maîtresse du Grand Chelem 2022. Sa folle ascension a, depuis, pris du plomb dans l'aile. L'arrière, blessé lors des tests de novembre, a brutalement perdu sa place en sélection au profit de Thomas Ramos, son coéquipier au Stade toulousain. Pour la première fois depuis juillet, Jaminet est de retour sur le banc pour affronter l'Angleterre, samedi 11 mars à 17h45 (sur France 2 et france.tv).

L'arrière originaire de Toulon, absent du groupe pour les trois premiers matches du Tournoi 2023, doit ce retour par la petite porte à la blessure de Matthieu Jalibert à l'entraînement cette semaine. "Notre choix s’est porté sur Melvyn car il est en forme, qu’il est bon et qu’il est prêt à apporter tout son talent", a sobrement indiqué le sélectionneur Fabien Galthié en conférence de presse. S'il entre en jeu, Jaminet disposera d'une occasion en or pour raccrocher le wagon, à six mois de la Coupe du monde. Celle-ci pourrait ne pas se représenter.

Car pour l'heure, il reste, dans l'esprit du staff des Bleus, un second choix derrière Thomas Ramos. Ce dernier "a répondu présent au mois de novembre dans un contexte particulier, et il est revenu chercher le maillot avec autorité", a justifié Galthié début février, en référence aux trois matches de l'automne (contre l'Australie, l'Afrique du Sud et le Japon) au cours desquels Ramos a assuré, profitant de la blessure de Jaminet.

Le Stade toulousain comme juge de paix ?

Dans ce duel, chacun présente un profil distinct, ajustable selon la situation. Les deux sont de redoutables buteurs. "Melvyn Jaminet, c’est le jeu au pied le plus long et le plus haut du circuit international, détaillait Galthié en janvier pour Midi Olympique (article réservé aux abonnés). Thomas Ramos, lui, a d’autres qualités [...], il est un peu comme un deuxième numéro 10, dans la conduite du jeu."

Tantôt chasseurs, tantôt chassés, Jaminet et Ramos dépeignent une relation, à première vue, saine. "On ne parle pas forcément de ce sujet-là, mais on est des grands garçons, on sait évidemment que l'on est en concurrence", disait ainsi le second au Parisien en décembre. Une entente cordiale est d'autant plus de rigueur que les deux hommes partagent, depuis août, le même maillot rouge et noir à Toulouse.

Leur partage du temps de jeu y est, pour l'heure, relativement équitable. Mais différentes péripéties (blessure pour Jaminet, suspension, sélection et dépannage à l'ouverture pour Ramos) ont, en réalité, arrangé l'équation. Rares ont été les matchs pour lesquels Ugo Mola, manager toulousain, a dû trancher entre ses deux arrières. Il risque d'y être contraint, à mesure que les phases finales de Top 14 et Champions Cup s'approcheront, d'autant que le virevoltant Italien Ange Capuozzo compte se frayer un chemin.

Ramos a ramé en Irlande

Le choix du numéro 15 lors de ces matchs couperets à Toulouse aura-t-il une répercussion sur l'équipe de France, à quelques mois de la Coupe du monde ? Puisque Fabien Galthié ne cesse d'ériger la "forme du moment" comme baromètre guidant ses décisions, il y a des chances. D'autant que le crédit dont dispose Ramos chez les Bleus n'est pas infini. En délicatesse en Irlande le 11 février, où il est sorti à l'heure de jeu, l'arrière pourrait subir le retour de Jaminet, performant en club face au Racing 92 dimanche dernier. "C'est compliqué", jugeait, quoi qu'il en soit, le sélectionneur face au dilemme en début de Tournoi.

Ce problème de luxe se présente à un poste où l'interventionniste Galthié n'a eu de cesse de chambouler la hiérarchie depuis le début de son mandat. Avant eux, Anthony Bouthier en 2020 et Brice Dulin en 2021 avaient rempli la fonction, mais sans jamais s'inscrire dans la durée. Mieux vaut ainsi rester prudent quant à l'identité de l'arrière français pour la prochaine Coupe du monde.

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