Six nations 2024 : Emmanuel Meafou, un invité tant attendu par le XV de France

Le géant deuxième ligne du Stade toulousain a été appelé, mercredi, pour préparer le Tournoi des six nations.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 4 min
Emmanuel Meafou à l'entraînement avec le XV de France, le 14 mars 2023, à Marcoussis. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

C’était peut-être le nom le plus attendu de la première liste de l’année. A un peu plus de deux semaines du lancement du Tournoi des six nations 2024, Emmanuel Meafou a été appelé par Fabien Galthié et le staff du XV de France, mercredi 17 janvier, pour préparer la compétition en intégrant le groupe tricolore.

Naturalisé français en novembre, quelques jours seulement après la finale de la Coupe du monde au Stade de France, le colosse toulousain de 25 ans va désormais évoluer sous le maillot bleu et dans un collectif qui l’attend.

Un physique impressionnant

Emmanuel Meafou, c’est une de ces histoires folles qui caractérise souvent les joueurs naturalisés. Né de parents samoans en Nouvelle-Zélande, il est arrivé en France en décembre 2018 après avoir été repéré par le Stade toulousain et son directeur du centre de formation, Michel Marfaing. "J’avais écrit : gabarit exceptionnel, technique individuelle ++, capacité à casser la ligne d’avantage et à faire jouer dans le contact", se souvenait-il pour Ouest-France en avril 2023.

Sur le terrain, le Toulousain se fait en effet avant tout remarquer par son physique : 2,03 mètres pour 145 kilos, selon les données de son club. Un physique sur lequel il s’appuie pour son jeu. "Il est très imposant, il est très rugby. On peut jouer après lui, jouer après contact, et surtout, il casse des plaquages. On le voit depuis son arrivée au Stade toulousain, il est vraiment très performant", analyse Dimitri Yachvili, ancien international et consultant France télévisions.

"Il y en a d'autres comme ça dans le monde, mais ils sont peu nombreux à taper aussi fort et à répéter les efforts. C'est quelqu'un qui impacte pas mal les défenses adverses. Il cogne", expliquait en janvier 2023 son entraîneur à Toulouse, Ugo Mola. Au-delà de son physique, Meafou s'illustre également par son efficacité sur la ligne (24 essais en 90 matchs avec Toulouse, des statistiques impressionnantes pour un deuxième ligne).

Le natif de Otahuhu a aussi l'avantage d'être encore au début de sa carrière. "C ’est une qualité : 25 ans pour un deuxième ligne, c'est encore jeune, assure Dimitri Yachvili. Il n’est même pas encore à maturité, il a encore une marge de progression." Autant de qualités qu'Emmanuel Meafou, pur numéro 5, va apporter au groupe du XV de France, preneur d'un joueur de son gabarit et de ses compétences, selon l'ancien demi de mêlée international : "Un deuxième ligne surpuissant comme ça, on en manque un peu, même si on a Romain Taofifenua. Un mec comme lui peut apporter cet impact physique pour prendre le dessus sur l’adversaire."

Une arrivée qui s'est fait attendre

Si sa présence dans la liste est autant une évidence, c'est parce qu'il s'est progressivement imposé comme un choix incontournable pour cette équipe. Depuis sa première apparition sous le maillot rouge et noir, en décembre 2019 en Top 14, son évolution ne laisse personne indifférent. "Match après match, mois après mois, il a pris une ampleur considérable au Stade toulousain", résume Dimitri Yachvili. En témoigne son nombre de titularisations, en constante augmentation depuis trois saisons (11 en 2020-2021, 15 en 2021-2022, 25 en 2022-2023). Ces dernières semaines, il a montré tout son talent sur la scène européenne, en Champions Cup, lors des trois larges victoires toulousaines (32 points d'écart en moyenne).

L'aventure en bleu d'Emmanuel Meafou s'était pourtant d'abord résumée à des occasions manquées. Naturalisé début novembre, il n'avait pas pu être sélectionné, à quelques semaines près, pour disputer la Coupe du monde de rugby, alors même que le XV de France avait dû faire face au forfait d'un autre colosse naturalisé, Paul Willemse, en deuxième ligne. 

Mais son arrivée se présente aussi au moment où les Bleus entament un nouveau cycle. "J'ai hâte de jouer avec l'équipe de France. On peut faire quelque chose d'incroyable", avait-il ainsi déclaré à France 3 Occitanie en novembre.

Déjà convoqué dans un groupe élargi pendant le dernier Tournoi, Emmanuel Meafou avait découvert Marcoussis, et le projet de jeu des Bleus. Il sera d'autant moins déstabilisé qu'il va y retrouver de nombreux coéquipiers en club. "Il va avoir ses repères parce qu’il y a beaucoup de joueurs toulousains qui forment le paquet d’avants de l’équipe de France. Ne serait-ce qu’en mêlée, quand devant tu as Cyril Baille, Julien Marchand, Peato Mauvaka, c’est plus facile", note Dimitri Yachvili. De quoi s'offrir des débuts de rêve dans cette nouvelle aventure.

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