Feyenoord-OM : Steve Mandanda, le taulier fait de la résistance
Relégué au second plan pendant toute la première partie de saison, l'international français est en train de récupérer sa place dans les buts marseillais au moment où son équipe n'est qu'à une marche d'une nouvelle finale européenne, en Ligue Europa conférence.
On le croyait sur la fin, voué à disparaître progressivement du paysage, mais le revoilà dans la lumière. En dépit de ses 37 ans, Steve Mandanda a réussi à se refaire une place dans la cage de l'Olympique de Marseille, après avoir passé près de six mois à regarder les rencontres depuis le banc de touche. Et il n'y a pas de raison de penser que ce n'est pas lui qui la gardera face au Feyenoord Rotterdam, en demi-finale aller de Ligue Europa conférence, jeudi 28 avril.
La Coupe d'Europe, c'est son territoire. Depuis le dernier match de phase de groupes de Ligue Europa, face au Lokomotiv Moscou (1-0) en décembre, il a toujours été titularisé dans le but marseillais. Il s'est servi du lot de consolation offert par son coach Jorge Sampaoli pour en faire un terrain d'affirmation.
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Alors qu'il semblait emprunter le chemin tout tracé de la fin de carrière, en voyant son temps de jeu diminuer drastiquement en club et en disparaissant de la hiérarchie des gardiens en équipe de France (il n'a plus joué en Bleu depuis novembre 2020, et n'a plus été appelé lors des trois derniers rassemblements), Steve Mandanda a contredit l'idée d'un déclin irrémédiable. Jeudi, il pourrait fêter sa 100e apparition en compétition européenne, près de quinze ans après ses débuts en C1 face au Besiktas en septembre 2007.
Tout a changé le 17 février dernier, lorsque Jorge Sampaoli l'a sorti du placard lors du match aller face à Qarabag (3-1). Cette rencontre aurait pu connaître une issue embarrassante pour l'OM sans les quatre arrêts décisifs de son gardien, qui n'avait eu droit jusque-là qu'à une toute petite sortie en 2022, face à l'US Chauvigny en seizièmes de finale de Coupe de France (3-0).
Longtemps, Mandanda a dû ronger son frein. L'arrivée de Pau Lopez, de dix ans son cadet, l'a propulsé sur le banc dès le mois de septembre, suscitant d'ailleurs l'incompréhension d'une grande partie des supporters de l'OM. "On veut qu'il y ait une rotation entre ces deux gardiens parce qu'il faut que tous les joueurs aient du temps de jeu", avait d'abord invoqué Sampaoli après la première titularisation de l'Espagnol à Monaco. Sauf que les performances de ce dernier ont installé une hiérarchie claire jusqu'à ce mois d'avril. Très à l'aise dans la participation à la construction du jeu de son équipe, quitte à toucher le ballon à trente mètres de ses buts, Pau Lopez a répondu rapidement aux exigences du système Sampaoli.
La patience a porté ses fruits
Mais il a commis une erreur au moment où Mandanda commençait à toquer à la porte. Face à Saint-Etienne, le 3 avril, il s'est complètement troué sur une frappe écrasée de Denis Bouanga qu'il se devait de capter. Une semaine plus tard, le but était gardé par Steve Mandanda face à Montpellier, lui qui attendait depuis cinq mois de fouler à nouveau la pelouse d'un match de Ligue 1.
78 - Top 3 des ballons joués par un gardien de but lors d'un match de Ligue 1 depuis qu'Opta analyse la compétition (2006/07) :
— OptaJean (@OptaJean) April 24, 2022
78 - Steve Mandanda à Reims ce soir
73 - Pau Lopez v Monaco le 6 mars 2022
73 - Pau Lopez à Strasbourg le 12 décembre 2021
Sampaoli. #SDROM pic.twitter.com/a1oGN5DBsx
L'expérience a été réitérée contre Reims dimanche dernier, avec un nouveau clean sheet (1-0). "Je prends les matchs comme ils sont, je donne le meilleur de moi-même, et je profite des moments comme ça. Je m'entraîne tous les jours pour être performant quand on fait appel à moi. Ce n'est pas simple, mais je joue au foot, dans un grand club, je suis content d'être là. On enchaîne les victoires, et on verra à la fin de la saison", a tempéré l'intéressé au micro de Prime Video.
En dépit de son faible temps de jeu (15 matchs sur les 50 de son équipe), Mandanda n'a pas fait de vague et a attendu son tour, quitte à ironiser sur sa situation quand Samir Nasri et Canal + sont venus à la Commanderie pour un sujet sur Jorge Sampaoli début avril. "Il ne me fait pas jouer, mais ça va, tranquille", avait-il rigolé devant son coach et son ancien coéquipier. Le vent a tourné depuis, en sa faveur, à l'heure de se rendre compte qu'avec lui, l'OM n'a toujours pas perdu le moindre match cette saison.
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