OM-Panathinaïkos : dos au mur en Ligue des champions, Marseille doit se libérer dans un stade Vélodrome qui ne lui réussit plus
Quelque part entre les embouteillages et la canicule, les troisièmes tours préliminaires des clubs français en Ligue des champions sont un rendez-vous incontournable de la première quinzaine d'août. Ces rencontres piégeuses, coincées en plein mercato estival, conditionnent déjà la réussite de toute une saison. Battu par le Panathinaïkos à l'aller (0-1), l'OM est sous la menace d'une terrible désillusion avant le retour, mardi 15 août.
D'autres – Nice, Lille ou Monaco ces dernières années – ont expérimenté une élimination avant l'automne. Imaginer Marseille les imiter en tombant prématurément aurait un retentissement rarement observé jusque-là. Contrairement aux Monégasques l'an passé, l'OM a bouclé tôt un recrutement ambitieux, fait d'habitués de la C1, dont Geoffrey Kondogbia ou Pierre-Emerick Aubameyang. Surtout, le club phocéen a de quoi s'appuyer d'un stade Vélodrome bouillant, censé l'extirper du pétrin.
Voilà pour le lieu commun. Son niveau de décibels lors des "grands soirs" a beau compter peu d'équivalents sur le continent, le public marseillais influe en réalité peu sur le cours des chocs en Ligue des champions ces dernières années. S'il y a un impact, il n'est plus positif. L'an passé, l'OM n'a gagné qu'une fois à domicile dans la compétition, contre le Sporting (4-1) à huis clos. Avec un Vélodrome ouvert au public, Marseille a perdu contre l'Eintracht Francfort (0-1) et Tottenham (1-2).
Sans victoire devant son public en C1 depuis 2012
L'échantillon est trop faible pour dégager une corrélation, mais ces données interpellent. D'autant qu'outre le Sporting en octobre 2022, Marseille n'a gagné qu'une seule fois chez lui en C1 depuis 2012, contre l'Olympiakos... encore à huis clos, à l'automne 2020, Covid-19 oblige. Il faut ainsi remonter à février 2012 pour trouver trace d'un Vélodrome – dans son ancienne configuration – célébrant un succès dans la compétition, contre l'Inter (1-0).
La tendance n'est pas propre à la Ligue des champions et relève presque du serpent de mer. En Ligue 1 sur chacune des deux dernières saisons, l'OM a pris plus de points à l'extérieur qu'à domicile, où il a perdu plusieurs matchs contre des cadors – Lens et Paris l'an passé, Lens et Monaco en 2021-22. "Je n’ai pas d’explications particulières parce que le Vélodrome doit être un point fort pour nous et pas le contraire", pointait Dimitri Payet l'an dernier.
L'OM sait se sortir de la panade
Depuis la réouverture des stades post-pandémie, la seule victoire d'envergure a été acquise contre le PSG en huitièmes de Coupe de France en février 2023 (2-1) pour ensuite chuter contre Annecy, un pensionnaire de Ligue 2. "Jouer à l'OM c'est quelque chose de spécial, ça peut peser sur les joueurs", avançait alors l'entraîneur du moment, Igor Tudor.
Est-ce à dire que Marseille se plaît mieux à l'extérieur, sans la pression de son public ? "On n'a malheureusement pas fait le job chez eux, à nous de le faire à la maison, où on veut être forts cette saison", a prévenu le milieu de terrain Jordan Veretout en conférence de presse, lundi. La première victoire à domicile en Ligue 1, contre Reims (2-1), samedi, malgré un premier but champenois, constitue le point de départ d'une dynamique positive.
Dans le fond, l'OM sait surmonter ce genre de handicap en compétition européenne. Au XXIe siècle, il s'est qualifié trois fois après avoir perdu le match aller d'un match à élimination directe. La dernière fois remonte au quart de finale retour de C3 mémorable contre Leipzig en 2018 (5-2 après la défaite 1-0 de l'aller), dans un Vélodrome incandescent. Un scénario identique ne lui garantirait rien de plus qu'un nouveau tour de barrage, soit contre Braga soit contre Backa Topola (3-0 pour les Portugais à l'aller).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.