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Ligue des champions : on vous explique les débâcles de Barcelone, la Juventus et l'Atlético de Madrid, éliminés dès la phase de poules

Ces trois cadors, tous doubles finalistes de C1 sur la décennie passée, ne verront pas les huitièmes de finale de la compétition. Leur sort s'est décidé avant même la dernière journée.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Manuel Locatelli (Juventus), Antoine Griezmann (Atlético), Xavi (Barcelone), tous éliminés dès les poules de C1. (AFP)

Il y a un an et demi, Barcelone, la Juventus et l'Atlético de Madrid figuraient parmi les fers-de-lance du projet de Superligue. Puisque le destin est farceur, ces trois clubs ont subi l'un de leurs plus grands échecs européens la même semaine. Mardi 25 et mercredi 26 octobre, Blaugranas, Colchoneros et Bianconeri ont été éliminés de la Ligue des champions avant même la dernière journée de la phase de poules. Plus que des accidents, ces sorties de piste témoignent de problèmes structurels criants chez ces cadors qui n'en ont plus que le nom.

Les Catalans loin de la crème européenne

S'est-on emballé trop vite à propos de ce Barça ? Au sortir d'une saison passée morose, les Blaugranas avaient déployé l'artillerie lourde pour attirer Robert Lewandowski, Jules Koundé ou Raphinha. Ces arrivées, annoncées en grande pompe au prix de manœuvres financières majeures, ont eu un impact relatif. Toujours inégaux dans leur jeu malgré un bon début en Liga, les Blaugranas s'arrêtent au même stade que l'an passé en C1. Le club, systématiquement qualifié pour les huitièmes entre 2004 et 2021, n'avait plus enchaîné deux éliminations de rang en poule depuis 1999.

On pourrait trouver mille excuses au Barça et arguer, comme l'entraineur Xavi, qu'il "méritait un peu mieux". Pas vernis au tirage au sort - dans la poule du Bayern et de l'Inter - et par certaines décisions arbitrales, les Catalans ont buté lors de chacun de leurs quatre matchs contre les deux autres têtes d'affiche du groupe. Leur seule victoire contre le Viktoria Plzen ne peut suffire. "C'est à base de désillusions que l'on grandit, et aujourd'hui, ça a été une vraie désillusion", a tenté de philosopher Xavi après la déroute contre les Bavarois mercredi soir.

Mais à force de multiplier les humiliations européennes (2-8 contre le Bayern en 2020, 1-4 face au PSG en 2021 puis deux éliminations en poule), le Barça tend à les banaliser. Au point que plus grand monde ne s'offusque de cette énième sortie de route. "Il y a beaucoup de recrues, on ne se connaît pas encore, a expliqué le jeune milieu espagnol Pedri mercredi. Mais il faut améliorer beaucoup de choses, on n'est pas au niveau pour rivaliser en Ligue des champions." Le renouveau attendra.

La Juventus, les coulisses avant le terrain

Après trois éliminations de rang en huitièmes, voir la Juventus s'arrêter dès la phase de poules répond à une certaine logique. Empêtrés dans un jeu restrictif et sans idées, les Turinois n'ont jamais pesé dans le groupe H. Dominés par le PSG (1-2) et Benfica (1-2, 3-4) dans des proportions plus grandes que les scores ne le laissent penser, ils ont touché le fond en perdant à Haïfa (0-2). Cette élimination en poule - une première depuis 2013 - n'est pourtant "pas un échec" pour l'entraîneur Massimiliano Allegri.

Massimiliano Allegri pendant le match perdu par la Juventus contre Benfica (3-4), le 25 octobre 2022. (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)

Mais même piteux huitième de Serie A, et fustigé par certains tifosi, Allegri n'est pas inquiété. Le président Andrea Agnelli le tient toujours en haute estime et son contrat jusqu'en 2025 le protège. Pionnier de la Superligue, Agnelli est de toute façon obnubilé par la rente économique plus que par le sportif. Sauf que la Juve, jadis présentée comme un modèle de recrutement à bas coûts au début des années 2010, investit désormais à tue-tête sans réelle ligne directrice. 

Preuve d'un effectif viellissant, les cadres Leonardo Bonucci ou Juan Cuadrado, titulaires à Lisbonne mardi, ne sont plus au niveau. Une flopée de joueurs (dont Paul Pogba, Angel Di Maria ou Federico Chiesa) sont certes blessés, mais le compte n'y est plus. Symbole de son déclassement, la Juve va se livrer à un match à distance avec le Maccabi... pour une place en C3.

L'Atlético malheureux, mais...

"Plus cruel, impossible". Les mots de Marca pour qualifier le sort de l'Atlético sont à la hauteur du comique de situation. Contre Leverkusen mercredi (2-2), les Colchoneros ont manqué un penalty puis touché la transversale dans les ultimes secondes du temps additionnel. Les Madrilènes auraient pourtant tort de se réfugier derrière cette malchance. Sur l'ensemble de la compétition, cette sortie de piste est logique, avec cinq points et quatre buts marqués dans une poule B peu relevée (Porto, Bruges et Leverkusen). Elle met en relief les maux plus profonds d'un club arc-bouté à son entraîneur Diego Simeone.

Lui aussi "protégé" par un contrat XXL jusqu'en 2024, le "Cholo" n'en est pas moins chahuté. Même s'il a promis de "continuer d'insister" en C1, l'Argentin en poste depuis onze ans arrive peut-être en bout de course. L'inefficacité chronique de son équipe au jeu ronronnant (sixième au nombre de tirs cadrés mais 26e attaque de C1) malgré un effectif fourni l'a entraîné à sa perte. Sa gestion de quelques joueurs, dont le joyau João Félix souvent cantonné au banc, interroge. Et à l'arrivée, l'Atlético de Simeone n'est même pas sûr de jouer la Ligue Europa au printemps.

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