Ligue 1 : parcours, stade, effectif... Trois questions sur la qualification de Brest pour la Ligue des champions

Vainqueurs à Toulouse dimanche, les Finistériens ont assuré leur participation à la phase de poules de Ligue des champions 2024-2025. Une première dans l'histoire du Stade brestois.
Article rédigé par Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les joueurs brestois célèbrent leur qualification pour la Ligue des champions, après leur victoire à Toulouse, le 19 mai 2024. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

La fin d'une incroyable saison. Destiné à lutter pour le maintien, le Stade brestois a joué un mauvais tour aux gros du championnat de France en leur subtilisant l'un des trois sièges les plus convoités, directement qualificatifs pour la Ligue des champions. Un ticket validé, dimanche 19 mai en fin de soirée, grâce à une victoire 3-0 à Toulouse combinée à un match nul dans les arrêts de jeu (2-2) de Lille contre Nice. Alors qu'il n'a jamais connu la Coupe d'Europe, le SB29 découvrira la C1 en septembre, et représentera la France aux côtés du PSG et de Monaco. 

Comment Brest s'est frayé un chemin jusqu'à la Ligue des champions ?

15e budget de Ligue 1 et sans meilleur résultat qu'une huitième place dans l'élite en 1987, le club breton a battu tous ses records cette saison. Un exercice placé sous le signe du courage et de la combativité dès la première journée avec une victoire arrachée 3-2 face à Lens, après avoir été mené 2-0.

Largement en tête du classement des duels gagnés (2 026, au moins 200 de plus que toute autre équipe), et notamment emmené par Steve Mounié dans les airs (138 duels aériens gagnés, le record cette saison) et Pierre Lees-Melou au sol (67 tacles réussis, plus haut total en Ligue 1), Brest a fait de l'intensité son credo pour faire craquer ses adversaires."On est une véritable équipe où chacun se bat pour l'autre, avec un collectif fort. C'est le plus difficile à créer", se réjouissait Eric Roy, l'entraîneur, à l'issue du dernier match de la saison, dimanche.

Une intensité qui n'a pas rimé avec plan de jeu défensif et restrictif. Les joueurs d'Eric Roy, arrivé pour une mission sauvetage réussie en fin de saison précédente, ont été les acteurs des matchs parmi les plus spectaculaires de la saison, comme leur défaite 4-3 à Lyon ou leur victoire 5-4 à Rennes deux semaines plus tard. Ils terminent avec la troisième meilleure attaque du championnat (53 réalisations) et la troisième meilleure défense (34 buts encaissés), rendant encore plus légitime leur podium arraché dans les dernières minutes de la saison.

"C'est largement mérité, au vu de notre saison, de pouvoir être qualifié directement."

Eric Roy

en conférence de presse après Toulouse-Brest

Les Finistériens profitent néanmoins de la nouvelle formule de la Ligue des champions offrant trois places directement qualificatives pour la phase de poule. Ils n'auront donc pas à passer par les barrages, qui réussissent peu aux clubs français (aucune qualification lors des quatre dernières participations de clubs de l'Hexagone) et que Lille va devoir disputer en août. Les Bretons attendront, eux, jusqu'à septembre, bien au chaud dans le chapeau 4.

Dans quel stade le SB29 pourra-t-il accueillir la compétition ?

C'est la principale question qui a agité la fin de saison brestoise. Pas envisagée au début de l'exercice, la perspective de disputer une coupe d'Europe s'est peu à peu imposée au fil des rencontres, notamment début mars quand les Brestois sont devenus de solides dauphins du PSG. Déjà plus aux normes de la Ligue de football professionnel (LFP), le stade Francis-Le Blé ne répond pas non plus aux critères de l'UEFA qui a annoncé que l'enceinte ne pourrait pas recevoir de compétition continentale. La saison historique est donc peut-être arrivée trop tôt pour les Bretons qui construisent actuellement un nouveau stade pour 2026.

Plusieurs solutions ont été envisagées par les dirigeants du Stade brestois (Rennes ou Nantes) pour trouver des stades ayant accueilli des matchs européens ces dernières années. Ils semblent néanmoins avoir jeté leur dévolu sur Guingamp à un peu plus d'une heure de route de leur stade habituel. "A priori, ça sera le Roudourou", a confié le maire de Brest François Cuillandre au micro de France Bleu Breizh Izel(Nouvelle fenêtre).

Que peuvent espérer les Bretons en C1 ?

Contrairement aux surprises françaises en Ligue des champions ces dernières années comme Lens en 2023-2024 (3e de son groupe avec deux victoires, deux nuls et deux défaites), Montpellier en 2012-2013 (dernier de son groupe avec deux nuls et quatre défaites) ou Auxerre en 2010-2011 (dernier de son groupe avec une victoire et cinq défaites), Brest ne devrait pas affronter uniquement des équipes supérieures sur le papier. Les Bretons profitent, là encore, de la nouvelle formule de la Ligue des champions où chaque équipe, peu importe son chapeau, affronte deux adversaires de chaque chapeau. Le Stade brestois pourrait ainsi se retrouver face au Sturm Graz, Bologne, Gérone ou des clubs issus des qualifications.

L'autre facteur va être l'effectif du Stade brestois pour la saison prochaine. Déjà désiré à l'intersaison, Pierre Lees-Melou sera de nouveau courtisé durant l'été. La Ligue des champions pourrait être un argument pour le faire rester, comme Lilian Brassier, Bradley Locko, Romain Del Castillo et d'autres cadres. Le recrutement et la construction d'un effectif plus large pour être efficace en Ligue des champions comme en Ligue 1 seront aussi des critères primordiaux de la capacité ou non des Bretons à rééditer leurs exploits.

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