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Ligue 1 : comment Jorge Sampaoli a redonné des couleurs à l’OM

Nommé entraîneur de l’Olympique de Marseille fin février, Jorge Sampaoli a déjà transformé l’équipe.

Article rédigé par franceinfo - Adrien Hémard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Jorge Sampaoli, l'entraîneur argentin de l'OM, lors de la victoire contre Rennes (1-0) le 10 mars 2021 en Ligue 1 au Stade Vélodrome. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Pour l’Olympique de Marseille, la route de l’Europe passe par une victoire contre le RC Strasbourg, vendredi 30 mai au stade Vélodrome, en ouverture de la 35e journée de Ligue 1, dès 21h .

A quatre journées de la fin du championnat, les Marseillais pointent à une longueur de la cinquième place. Synonyme de billet pour la prochaine Ligue Europa Conférence, elle est actuellement occupée par le RC Lens, opposé au PSG samedi (17h). En pleine crise cet hiver, Marseille revient de très loin grâce à son nouvel entraîneur, Jorge Sampaoli (61 ans), et à quatre ingrédients clés.

Un fighting spirit retrouvé

Depuis l’intronisation du coach argentin, Marseille carbure en Ligue 1 avec cinq succès en sept matches, pour un nul et une défaite, soit 16 points récoltés sur 21 possibles. C’est simple : il s’agit du meilleur départ pour un entraîneur de l’OM depuis l’été 2014 et un certain Marcelo Bielsa, mentor de Sampaoli.

Tout sauf un hasard, puisqu’en bon disciple d’El Loco, l’Argentin a érigé la force de caractère et la débauche d’énergie en priorités absolues. Ce qui se ressent sur le pré, avec trois succès arrachés dans les dernières secondes contre Rennes (1-0, le 10 mars), Brest (3-1, le 13 mars) et Lorient (3-2, le 17 avril).

Cette rage de vaincre, l’entraîneur phocéen la transmet par sa gestuelle sur le banc (un spectacle), mais aussi par des séances d’entraînement aussi intenses qu’épuisantes. Au point que certains joueurs n’en pourraient déjà plus, notamment les plus jeunes.

Réputé pour ses coups de sang, à l’image de son coup de boule dans le banc de touche vendredi 23 avril après l’ouverture du score du Stade de Reims (victoire 3-1 de l’OM au final), Sampaoli a réveillé son groupe, amorphe à la fin de l’ère Villas-Boas, et en a refait une équipe qui ne lâche jamais rien. 

Un Payet qui retrouve son éclat

Ces dernières semaines, Dimitri Payet brille de mille feux. Les sept kilos de moins ne sont pas étrangers à cette métamorphose, mais Sampaoli non plus : fini le joueur moribond, irrégulier, et tendu. "On retrouve un peu le Payet qu'on a toujours vu sous ce maillot, avec la responsabilité que cela suppose et qui correspond à ses capacités. On sent qu'il est heureux sur le terrain, il joue avec davantage d'intensité, répète plus les efforts et les accélérations", a apprécié Sampaoli après la victoire à Reims le 23 avril.

Là encore, les chiffres ne mentent pas. Depuis l’arrivée du coach argentin, Payet – plus souvent dans l’axe – a délivré cinq passes décisives et inscrit trois buts.

Un nouveau système de jeu hybride

A son arrivée, Sampaoli a vite enterré le 4-3-3 inamovible – et dysfonctionnel – de son prédécesseur pour instaurer un 3-5-2 beaucoup plus performant et adapté à l’effectif. Car derrière ces chiffres, c’est tout le fond de jeu marseillais qui a été radicalement transformé par ce changement tactique.

En s’appuyant sur trois défenseurs centraux, Sampaoli a d’abord redonné une solide assise défensive à ses troupes, complétée par les deux latéraux positionnés un cran plus haut, en pistons.

En phase offensive, ces latéraux se transforment ainsi en ailiers. Un tour de passe-passe qui permet à Florian Thauvin et Dimitri Payet, les véritables ailiers, d’être plus dans le cœur du jeu, proches de Milik, l’avant-centre polonais. Pour résumer : tout cela donne une équipe très compacte, avec beaucoup de mouvements et des joueurs offensifs beaucoup plus proches les uns des autres. De quoi faciliter la construction dans l’axe, tout en ouvrant des espaces sur les ailes.

Voilà pour le tableau noir, et en pratique, les chiffres confirment l’impression visuelle : oui, avec cinq défenseurs, l’OM est plus offensif que jamais cette saison. La preuve, les Marseillais tournent à deux buts par match dans ce système, contre 1,25 avant. CQFD.

Les nouveaux tauliers : Balerdi, Lirola, Milik

La bonne dynamique de l'équipe remodelée par Jorge Sampaoli et son staff tient aussi à trois autres hommes clés, en dehors des tauliers du vestiaire. Le premier : Leonardo Balerdi. Jusqu’ici, le défenseur central argentin (22 ans) prêté par le Borussia Dortmund était cantonné à un rôle de doublure. Il a profité du nouveau système pour s’imposer derrière, et comble parfaitement les brèches sur la droite de la défense, un côté particulièrement exposé à cause d’un deuxième homme fort : Pol Lirola.

Arrivé en janvier, le jeune latéral espagnol (23 ans), bien meilleur attaquant que défenseur, a endossé à merveille le rôle de piston droit. La preuve : il reste sur deux buts et une passe décisive sur les deux dernières rencontres.

Enfin, à la pointe de l’attaque, le Polonais Arkadiusz Milik, prêté par Naples, assume son statut d’attaquant de classe mondiale avec cinq buts et une passe décisive en 11 matches.

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