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Liège-Bastogne-Liège : prétendants multiples, attaques lointaines et Français en embuscade... Trois bonnes raisons de suivre la Doyenne des classiques dimanche

Une multitude de candidats, un parcours peut-être moins sélectif qu'à l'accoutumée et des Français en forme seront les éléments clés de la course, dimanche 24 avril.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Julian Alaphilippe emmène les groupes de favoris vers Liège, le 25 avril 2021. (ERIC LALMAND / BELGA MAG / AFP)

Liège-Bastogne-Liège est la dernière porte du couloir des classiques avant d'entamer le Giro. Comme une ultime palpitation d'un jour avant que les courses par étapes ne remplissent abondamment le calendrier. La Doyenne des classiques, Monument référence du cyclisme mondial, est très attendue cette année car, sans doute, elle n'a jamais été aussi ouverte. D'autant plus que, depuis le changement de parcours et cette arrivée en plat sur le Quai des Ardennes, les cartes sont redistribuées et les profils de vainqueurs plus larges.

Pour beaucoup des coureurs présents sur ligne de départ, dimanche, au bord de la Meuse, Liège-Bastogne-Liège constitue un véritable carrefour dans leur saison. Elle peut confirmer les ambitions des uns et totalement remettre en question celles des autres. Au milieu de ces requins en quête d'une proie, figure un homme avec son maillot de champion du monde : Julian Alaphilippe.

Pléthore de candidats, aucun favori

Le Français a une revanche à prendre. Deux, même. Car sur les deux dernières éditions, il a frôlé la gagne. Cette saison, il a fait de la Doyenne son objectif principal. Mais, bien que dans ce type de course il fait figure de référence et de favori évident, il ne figure cependant pas tout en haut d'une liste à rallonge. Les prétendants à la victoire sur cette 108e édition sont nombreux, et d'ailleurs, aucun ne sort du lot. Car si la domination slovène avec Primoz Roglic (2020) et Tadej Pogacar (2021) a marqué ces deux dernières années, les deux hommes ne seront pas sur la ligne de départ cette année (souci au genou pour Roglic, problème personnel pour Pogacar). 

Tadej Pogacar a remporté Liège-Bastogne-Liège au sprint, devant Julian Alaphilippe, le 25 avril 2021. (DIRK WAEM / BELGA MAG / AFP)

Et puis il y a l'homme à tout faire : Wout van Aert. Deuxième de Paris-Roubaix en revenant d'une infection au Covid-19 et malgré une bonne dose de malchance durant la course, ce dernier a démontré qu'il était bel et bien revenu. Seulement voilà, le champion de Belgique n'a encore jamais couru Liège-Bastogne-Liège et on ne sait pas si la Côte de La Redoute ou encore la Roche aux Faucons siéront au leader de la formation Jumbo-Visma.

Il y a aussi des hommes en grande forme comme Dylan Teuns (Bahrain-Victorious) qui a dompté la Flèche wallonne, Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe) qui réalise une saison de très haut niveau ou encore l'éternel Alejandro Valverde, 41 ans, quadruple vainqueur à Liège qui vient de montrer qu'il était toujours vert, mercredi, à Huy (2e).

Une côte en moins, attaques de loin ?

Le parcours reste sensiblement le même, peu importe les années. Mais sur cette édition, une difficulté passe son tour : la Côte des Forges. Habituellement pénultième montée, placée entre les craintes ascensions de La Redoute et de la Roche aux Faucons, elle a permis a plusieurs coureurs, par le passé, de faire la différence. Avec son kilomètre et demi à 6,9% de moyenne, elle sera une difficulté de moins pour les coureurs, et notamment pour les puncheurs qui espèrent faire la différence. La raison de cette suppression n'est pas dictée par un choix sportif mais par un impératif pratique : les terribles inondations mortelles de juillet 2021 ont laissé des stigmates sur la route des Forges.

Qu'est-ce que cela induit, finalement ? Si les murs restent exigeants et d'une difficulté certaine, une ascension en moins dans le final peut donner des idées à certains coureurs pour lancer les hostilités bien plus tôt dans la course. 

Des Français en forme

Et si la victoire revenait dimanche à un Français ? Depuis Bernard Hinault en 1980 et une édition dantesque disputée sous la neige, aucun Tricolore n'a réussi à lever les bras sur Liège-Bastogne-Liège. Il y a bien eu des podiums, comme ceux de Julian Alaphilippe en 2015 et 2021, de Laurent Jalabert en 1997 et 1998, mais pas de victoire. 

Si Julian Alaphilippe figure au sommet de cette liste, il ne faut pas oublier Benoît Cosnefroy (Ag2r Citroën), en grande forme après ses deuxièmes places sur l'Amstel Gold Race et la Flèche brabançonne récemment. Bien que moins à l'aise sur la montée du mur de Huy mercredi, le profil de cette Doyenne correspond aux qualités du Normand, même si son meilleur rang sur la classique reste une 18e place, en 2020.

Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën) sur l'Amstel Gold Race, devant Michal Kwiatkowski (Ineos Grenadiers), le 10 avril 2022  (POOL NICO VEREECKEN / MAXPPP)

"Dans la famille des Français, je demande maintenant"... Warren Barguil (Arkéa Samsic). Double victorieux en ce début de saison, sur Tirreno-Adriatico et le Grand Prix Miguel Indurain, le Breton démontre une belle forme physique et voudra s'exprimer sur une épreuve où il a terminé à la neuvième place en 2020. La liste ne s'arrête pas là car Guillaume Martin (Cofidis), dans le top vingt sur les trois dernières éditions, cherchera lui aussi à améliorer sa performance. Enfin, Valentin Madouas, deuxième du dernier Tour des Flandres ou encore Rudy Molard, huitième sur la Flèche wallonne, ambitionneront de bien faire figurer la Groupama-FDJ à l'avant de la course.

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