Paris-Roubaix : le Néerlandais Dylan van Baarle remporte en solitaire la 119e édition de "l'Enfer du Nord"
Le coureur d'Ineos Grenadiers a coupé la ligne d'arrivée en premier dans le célèbre vélodrome de Roubaix, dimanche.
C'est sa plus belle victoire en carrière. Dylan van Baarle a remporté la 119e édition de Paris-Roubaix dimanche 17 avril. Après une course dantesque au cours de laquelle il a toujours été présent à l'avant, le coureur néerlandais de 29 ans est arrivé en premier dans le vélodrome de Roubaix et a pu profiter du tour d'honneur sans pression. Le rouleur d'Ineos Grenadiers a coupé la ligne avec 1'47'' d'avance sur Wout van Aert et Stefan Küng, qui complètent le podium.
Le moment-clé a été à son attaque, en facteur, dans le secteur de Camphin-en-Pévèle, à moins de vingt kilomètres de l'arrivée, là où il a distancé Matej Mohoric (Bahrain Victorious) et Yves Lampaert (Quick Step-Alpha Vinyl). Van Baarle a fait la course parfaite, en étant aux avant-postes du début à la fin. On en oublierait presque qu'il a dû changer de vélo en route. Une heure de gloire méritée pour celui à qui l'on colle habituellement l'étiquette de l'équipier modèle.
Une bordure d'entrée
Certains Français ont brillé dans cette course, notamment Adrien Petit (Intermarché-Wanty-Gobert), premier tricolore à couper la ligne, en sixième position. Sa meilleure performance dans l'épreuve après une neuvième place en 2017. Laurent Pichon, longtemps échappé, signe une remarquable huitième place. A domicile, Florian Sénéchal a dû se contenter d'une treizième position.
L'abondance des faits de courses fait la spécificité de Paris-Roubaix. La première de la journée a été une bordure. Alors que le premier secteur pavé n'avait pas encore été franchi, la formation Ineos Grenadiers a accéléré le tempo et a profité d'un vent latéral pour piéger la majorité des leaders, dont Mathieu van der Poel, Wout van Aert ou encore Stefan Küng et Mads Pedersen.
Après les trois premiers secteurs, à l'entrée de celui de Saint-Python (secteur 27), alors que le deuxième groupe s'était rapproché de la tête, une énorme chute collective dans le premier peloton a ralenti Van der Poel et consorts, relégués une nouvelle fois au-delà de la minute derrière.
Marquage entre favoris
Mais les favoris se sont finalement découverts à 60 km de l'arrivée. Hors de question de laisser deux minutes d'avance à un coureur comme Mohoric, sacré sur Milan-San-Remo en mars. Dans le terrible secteur de Mons-en-Pévèle, c'est Wout van Aert qui a accéléré avec une puissance phénoménale et est apparu comme le plus fort, mais van der Poel et Küng sont très vite revenus sur le Belge, une fois les pavés terminés. Le groupe n'a jamais cessé de se reconstituer, jusqu'à ce que Mathieu van der Poel cale devant la puissance de Van Aert et Küng.
Mais les dégâts étaient déjà faits. Et devant, Van Baarle a continué à creuser sur tous ses adversaires, jusqu'à Roubaix. Pour la deuxième place, c'est Van Aert qui a eu le dernier mot, au sprint devant Küng, Devriendt et Mohoric. Yves Lampaert aurait pu s'immiscer dans cette bataille pour la deuxième place mais le Belge a été victime d'une chute violente à cause d'un spectateur à sept kilomètres de l'arrivée.
Pour Van Baarle, c'est la consécration après sa deuxième place au Tour des Flandres il y a deux semaines. "C'est incroyable, je n'y croyais pas en rentrant dans le vélodrome. Gagner un Monument était un objectif pour moi", a-t-il déclaré après la course. L'exploit est aussi historique pour son équipe, car Ineos Grenadiers (ou la Sky auparavant) n'avait jamais remporté Paris-Roubaix. C'est chose faite, après une course qui restera dans les annales.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.