Mondiaux d'athlétisme : Kevin Mayer, Rénelle Lamote, Sasha Zhoya... Les têtes d'affiche françaises à Budapest

Parmi les 78 athlètes qui défendront les couleurs tricolores lors des championnats du monde (du 19 au 27 août), quelques uns s'avancent avec des légitimes ambitions de podium.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Sasha Zhoya, Rénelle Lamote et Kevin Mayer sous les couleurs de l'équipe de France. (AFP)

Ils seront nombreux côté français à s'élancer du 19 au 27 août pour les championnats du monde d'athlétisme à Budapest. Très exactement 78 athlètes, après les invitations envoyées par la Fédération internationale et le forfait de Renaud Lavillenie. Un total qui dépasse largement celui des Mondiaux de Eugene l'an dernier, où les Bleus n'étaient que 28.

Romain Barras, directeur de la performance à la Fédération française d'athlétisme, l'explique par une volonté "de donner la possibilité à tous les athlètes en mesure de s’exprimer sur la scène internationale de se confronter à l’élite mondiale". A un an des Jeux olympiques de Paris 2024, l'objectif est à l'assimilation des exigences du très haut niveau mondial. Pour ce qui est des médailles, l'équipe de France pourra s'appuyer sur quelques têtes d'affiche.

Décathlon : Kevin Mayer défend son titre

Il est la tête d'affiche de l'athlétisme français et de la délégation qui fera le déplacement en Hongrie. Champion du monde en titre, Kevin Mayer briguera une troisième couronne mondiale (Londres 2017 et Eugene 2022). Il n'a pas participé à un décathlon complet depuis son titre de l'an dernier (il avait déclaré forfait après une épreuve lors des championnats européens de Munich), mais il est dans ses habitudes, deplus plusieurs années, de ne réaliser qu'un seul décathlon complet par saison. Il a pu engranger de la confiance grâce à son titre de champion d'Europe en salle à Istanbul en mars. Pour l'emporter cette année, il faudra certainement monter plus haut que ses 8 816 points réalisés dans l'Oregon en 2022.

En effet, la concurrence est rude et nombreux seront les candidats à l'or et au podium. A commencer par l'un de ses principaux rivaux depuis de nombreuses années, le Canadien Damian Warner. Son dauphin à Eugene, l'autre Canadien, Pierce Lepage, sera lui aussi présent en Hongrie, tout comme le jeune allemand Leo Neugebauer, meilleur performeur de l'année avec 8 836 points. Il faudra aussi compter sur les trois Américains, Kyle Garland, Harrison Williams et Zachery Ziemek. Au total, 10 athlètes possédant un record personnel au-delà des 8 600 points seront alignés sur le décathlon à Budapest.

800 m : Rénelle Lamote veut créer la surprise

Vice-championne d'Europe l'an dernier à Munich, Rénelle Lamote n'a pas connu le meilleur des débuts de saison. Blessée à la cheville, elle n'a repris la compétition qu'à la mi-juillet, avant de faire l'impasse sur les championnats de France à cause d'une douleur au tendon d’Achille. Très déçue de son élimination en demi-finales à Eugene, la Française arrive en cheffe de file d'une délégation tricolore qui comptera trois engagées femmes sur 800 m.

Chez les hommes, Gabriel Tual, fort de deux finales mondiales consécutives s'avance avec plusieurs certitudes. Il vient de décrocher son premier titre de champion de France Elite et si son temps de référence cette saison n'est pas très impressionnant, 1'44"46, c'est qu'il a commencé sa saison sur le tard (à cause d'une fracture de l'omoplate survenue l'hiver dernier), ce qui signifie qu'il monte en régime. Pour Benjamin Robert, la dynamique est inversée. Auteur de la cinquième meilleure performance de l'année, avec un nouveau record personnel en 1'43"48, il n'a plus couru depuis le 17 juillet à cause d'une blessure aux ischio-jambiers. Si le 800 m est une course tactique où les temps de référence sont mis de côté en grand championnat, la plupart des engagés ont réalisé leur meilleur temps cette saison. Signe d'une discipline en plein chamboulement où il est difficile d'identifier clairement des favoris.

110 m haies : un trio médaillable

Il a fallu faire un choix. Les règles de la fédération internationale n'autorisant qu'un maximum de trois athlètes du même pays à participer, l'équipe de France a refermé ses portes juste devant Pascal Martinot-Lagarde. Avec lui, les Bleus auraient compté quatre hurdleurs capables d'accrocher une breloque mondiale. Les trois représentants viseront la même chose : monter sur la boîte. Certes, aucun des trois n'est descendu sous les 13 secondes, mais ils possèdent tous la capacité de s'imposer face aux meilleurs mondiaux.

Avec respectivement 13''07, 13"09 et 13''22, Wilhem Belocian, Just Kwaou-Mathey et Sasha Zhoya, qui a réalisé deux fois 13''01 lors des championnats de France mais avec trop de vent, font partie des engagés les plus en jambes du plateau. Les Américains Grant Holloway (12''81) et Cordell Tinch (12''96), ainsi que le Jamaïcain Rasheed Broadbell (12''94), sont, de leur côté, tous passés sous les 13'' cette saison. Mais voir un Français décrocher une médaille sur 110 m haies à Budapest n'a rien d'un voeu pieux.

Lancer du disque : Mélina Robert-Michon retrouve la forme

Après une période compliquée, marquée par son échec aux Jeux olympiques de Tokyo où elle s'est arrêtée en qualifications, Mélina Robert-Michon a retrouvé le goût de la compétition. A 44 ans, l'Iséroise a décroché un 22e titre de championne fin juillet à Albi avec un lancer à 62,69 mètres. Surtout, elle a lancé son disque à 65,49 mètres au meeting de Montreuil en mai, son record de la saison.

Si elle n'est que septième des bilans mondiaux cette année, Mélina Robert-Michon reste une femme de grands championnats. En témoignent sa médaille d'argent aux Jeux olympiques de Rio en 2016, ainsi que ses deux médailles aux Mondiaux (argent en 2013 à Moscou et bronze à Londres en 2017). Lors des Jeux européens de Chorzow en juin dernier, elle a décroché la médaille de bronze avec une marque à 64,21 mètres. Alors pourquoi pas refaire le coup à Budapest ?

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