Paris 2024 : "Nous sommes intransigeants pour punir ceux qui ont violé la charte olympique", assure Thomas Bach en visant la Russie

Le président du Comité international olympique (CIO), qui doit présider une réunion, mardi et mercredi, au cours de laquelle la participation des athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques de Paris sera débattue.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le président du CIO, Thomas Bach, le 17 octobre 2023 à Bombay (Inde). (AFP)

Thomas Bach et le CIO s'apprêtent à prendre une décision lourde. Réuni à Lausanne, mardi 19 et mercredi 20 mars, le Comité international olympique (CIO) va débattre de la prochaine participation de la Russie et de la Biélorussie aux Jeux olympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août). Dans une interview accordée au quotidien Le Monde [article payant], le président de l'organe revient sur les attaques dont il est quotidiennement victime de la part des autorités russes, mais il insiste aussi sur la nécessité absolue de distinguer les athlètes des actes de leur gouvernement. 

"Cela va de 'fasciste' à 'destructeur des Jeux et du mouvement olympique'". Dans l'entretien accordé au Monde, Thomas Bach résume ainsi sommairement les accusations proférées à son encontre par les officiels russes. "Je ne sais pas si cela vient de Vladimir Poutine lui-même. Je ne regarde pas Telegram tous les jours, je ne suis pas masochiste à ce point", plaisante même l'Allemand.

Aucun échange avec le Kremlin

Ce dernier s'alignera-t-il sur la position du Comité international paralympique qui a décidé que les athlètes russes et biélorusses ne participeraient pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques ? 

"Nous avons plusieurs décisions à prendre sur la participation ou non des athlètes individuels neutres aux cérémonies, et sur la structure qui sera chargée de leur contrôle", répond Thomas Bach. Pour ce dernier, la tâche est rendue compliquée par l'absence totale de communication avec Moscou. "Avec le Kremlin il n'y a pas d'échanges, depuis plusieurs années, compte tenu de ce qui s'est passé précédemment (...) Nous voyons aussi les commentaires, formulés sur un ton très agressif, du gouvernement. Le CIO ne fait pas de commentaires mais nous constatons que l'agressivité du gouvernement grandit de jour en jour, contre le CIO, contre les jeux, contre moi..."

"Il ne peut pas y avoir de culpabilité collective"

Pour autant, le président de 70 ans n'espère pas que la Russie fera l'impasse sur ces Jeux : "Le boycott n'est jamais une bonne chose. Notre position et nos principes à cet égard sont très clairs. Nous sommes intransigeants quand il s'agit de punir ceux qui ont violé la charte olympique". Le 13 mars dernier, le ministre russe des Sports, Oleg Matytsine, affirmait ne pas envisager de ne pas participer aux Jeux, via l'agence d'Etat Tass : "Nous ne devons pas nous détourner, nous fermer, boycotter ce mouvement".

Thomas Bach tient à établir un distinguo primordial, selon lui, entre le gouvernement et les athlètes. "Je suis tout aussi intransigeant pour protéger ceux qui n'ont pas violé la charte. C'est un engagement en faveur des Droits de l'homme et pour défendre le principe qu'il ne peut y avoir de culpabilité collective. Les athlètes ne peuvent être tenus pour responsables des actes de leur gouvernement. S'ils soutiennent ces actes, ils sont sanctionnés. Mais si ce n'est pas le cas, ils doivent avoir les mêmes droits que les autres".

Interrogé sur le fait de savoir si des sanctions identiques pouvaient être prises à l'encontre des athlètes israéliens, par rapport au conflit israélo-palestinien : "Les choses sont très claires : contrairement au Comité olympique russe, le Comité olympique israélien n'a pas violé la charte olympique, tranche Thomas Bach. Le Comité olympique russe veut exercer son autorité sur les régions annexées par le gouvernement russe. C'est une violation de l'intégrité territoriale et du Comité olympique d'Ukraine. Ils disent que les athlètes des régions de Louhansk et de Donetsk doivent être des athlètes russes. C'est une violation flagrante de la charte. Les deux cas ne peuvent être comparés." 

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