Infographies Paris 2024 : les raisons de croire à un top 5 français au classement des médailles

A deux exceptions près, toutes les nations ayant accueilli les Jeux dans l'après-guerre ont fait un grand bond au classement des médailles.
Article rédigé par Théo Gicquel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Teddy Riner à Paris, deux médailles autour du cou, à son retour des Jeux olympiques de Tokyo, le 8 août 2021. (AGENCE KMSP / KMSP)

Le top 5. Voilà l'objectif assumé d'Emmanuel Macron et des acteurs du sport français pour le classement des médailles de la France aux Jeux olympiques de Paris. Un résultat qu'elle n'a plus connu depuis vingt-huit ans, à Atlanta (Etats-Unis) en 1996. Toujours entre la cinquième et la dixième place depuis, avec une huitième place à Tokyo en 2021, la délégation française devra faire fructifier l'avantage d'être à domicile pour grimper dans la hiérarchie. Si l'objectif semble ambitieux, l'histoire montre qu'il n'est pas irréalisable.

Une projection à 52 médailles et 27 titres

Il n'a pas valeur d'oracle, mais il conforte en tout cas les instances françaises dans leur ambition. L'institut Gracenote Nielsen, qui base son modèle statistique sur les résultats individuels et collectifs des Jeux olympiques, championnats du monde et coupes du monde précédents, a publié en février 2024 sa projection du tableau virtuel des médailles de Paris 2024.

Et il place la France au... troisième rang, avec 27 médailles d'or, 14 d'argent et 11 de bronze, pour un total de 52 médailles (cinquième au nombre total de médailles). Sans surprise, les Etats-Unis et la Chine sont en tête de cette projection, mais la France y figure loin devant la Grande-Bretagne et le Japon – qui la devançaient à Tokyo – au nombre de médailles d'or, qui détermine la hiérarchie du tableau des médailles.


Une seule inconnue, pas prise en compte dans cette projection, demeure : la position des athlètes russes. Ils évolueront sous la bannière neutre du Comité olympique russe (COR), comme à Tokyo, et auront été largement absents des compétitions précédant le lancement de l'édition 2024. En 2021, le COR avait terminé cinquième avec 20 médailles d'or, le double de la France.

Un nombre de médailles presque toujours en hausse pour le pays hôte

Une chose est presque sûre : la France devrait augmenter son total de médailles par rapport à l'édition précédente (33), puisque seuls deux pays hôtes sur 18 depuis 1952 n'ont pas progressé en accueillant les Jeux. La Finlande en 1952 et, plus surprenant, les Etats-Unis en 1996, n'avaient pas capitalisé sur l'accueil des Jeux pour augmenter leur total de médailles.

Les deux éditions avec la plus grande différence de médailles avec la précédente pour le pays hôte (+70 médailles pour l'URSS en 1980 et +80 médailles pour les Etats-Unis en 1984) sont à nuancer puisqu'elles sont le fruit d'un boycott mutuel des deux pays, alors en pleine Guerre froide. Hormis les deux mastodontes des Jeux, on observe que la Chine (+37 médailles en 2008), la Grande-Bretagne (+14 en 2012), l'Espagne (+18 en 1992) ou l'Australie (+24 en 1956 et +17 en 2000) ont su faire fructifier l'organisation d'un tel événement.

A quoi peut donc s'attendre la France en 2024 ? A un chiffre égal ou supérieur à celui de Tokyo (33), si l'on en croit l'augmentation moyenne entre l'édition précédente et celle d'accueil depuis 1952 (+11,9), et la projection de Gracenote, qui en donne 52 à la délégation française à Paris.

Un résultat qui dépasserait le record de 42 médailles, établi lors de l'édition de Rio de Janeiro, en 2016. "On s'attend à une progression, sans atteindre les 80 médailles de Laura Flessel [ministre des Sports de mai 2017 à septembre 2018]. Tous les modèles annoncent autour de 50 médailles, avec un nombre de titres quasiment multiplié par plus de deux par rapport à Rio ou Tokyo", explique Thierry Terret, historien du sport et délégué ministériel aux Jeux olympiques et paralympiques entre 2018 et 2022.

Vers un nombre record de titres pour la France

Venons-en aux médailles d'or, justement, puisque c'est leur nombre qui détermine le classement des médailles. Dans l'après-guerre, seuls deux pays hôtes n'ont pas augmenté leur nombre de titres en accueillant les Jeux : à nouveau la Finlande en 1952 (dix titres, contre huit en 1948) et le Canada en 1976 (aucun titre à chaque fois).

Lors de neuf des 18 dernières éditions, le pays hôte a même établi un record de médailles d'or qui tient encore aujourd'hui. Pour la France, doubler son record (15 titres à Atlanta) permettrait de ne plus envisager seulement un top 5, mais peut-être même un podium au classement final. En revanche, les deux premières places resteront quoi qu'il arrive hors de portée. "Les Etats-Unis et la Chine sont intouchables, la marche est définitivement trop haute, C'est juste impossible", conclut l'historien Thierry Terret.

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