Paris 2024 : délais, objectif de médailles, réponses aux polémiques... Ce qu'il faut retenir des vœux olympiques et paralympiques d'Emmanuel Macron

A six mois du début des Jeux, le président de la République a pris la parole à l'Insep devant près de 500 sportifs de haut niveau, mardi à Vincennes.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de ses "voeux olympiques et paralympiques", à l'Insep, à Vincennes, le 23 janvier 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Emmanuel Macron a rendu visite à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) à Vincennes, mardi 23 janvier. Un déplacement en grande pompe, à six mois du coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris 2024. Le président de la République a d'abord rencontré l'équipe de France féminine de judo. A ses côtés, la ministre des Sports et désormais également de l'Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, était présente, impassible et silencieuse après onze jours de polémiques la concernant.

Emmanuel Macron a ensuite pris la parole en présentant ses vœux olympiques et paralympiques devant une assemblée d'environ 1 000 personnes, dont 500 sportifs de haut niveau. Il a balayé un éventail assez large des enjeux et des problématiques liées à l'organisation de JO en France. Franceinfo: sport vous en résume les principaux enseignements.

La France sera prête

"2024 sera un millésime français". Les premiers mots d'Emmanuel Macron ont annoncé la couleur de son discours, très optimiste. Le président de la République a martelé que la France sera prête pour accueillir ces Jeux olympiques très attendus. "Nous sommes au rendez-vous. Tous les sites seront livrés à temps", a-t-il promis, à un mois de l'inauguration du village olympique, prévue le 29 février. Il n'a pas annoncé de retard dans les prochaines grandes dates du calendrier.

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Emmanuel Macron lors de ses voeux olympiques et paralympiques à l'Insep, le 23 janvier 2024. . (.)

Quant au budget, "il sera tenu" malgré l'irruption de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine, qui n'existaient pas au moment de l'obtention de l'organisation des Jeux en 2017. Un budget initial qui ne prévoyait pas non plus le coût d'une cérémonie d'ouverture se tenant sur la Seine. Plus précisément, le président de la République a évoqué une "inflation de seulement 13% du budget du Cojop (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques) et de moins de 3% de celui de la Solideo", l'organisme en charge de la construction des infrastructures.

Un objectif Top 5 au tableau des médailles réaffirmé

La barre avait déjà été fixée dès les Jeux de Tokyo par lui-même. Le président de la République a martelé le même message : il attend que la délégation française se classe parmi les cinq meilleures nations au tableau des médailles (où le nombre de médailles d'or fixe la hiérarchie). Un objectif "plus que jamais atteignable" d'après lui. S'il s'est repris en déclarant ne pas vouloir "mettre de pression excessive", Emmanuel Macron a répété aux judokates tricolores qu'il a rencontrées, droit dans les yeux, à la fois rieur et ferme : "Ramenez des médailles".

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Emmanuel Macron lors de ses voeux olympiques et paralympiques à l'Insep, le 23 janvier 2024. . (.)
Pour rappel, la délégation française avait bouclé ses derniers Jeux d'été à Tokyo au 8e rang, avec 33 médailles, dont 10 en or (ce sont celles-ci qui permettent de fixer la hiérarchie entre les nations). "Nous avons beaucoup fait et investi pour l'excellence sportive", a-t-il insisté, parlant d'une "augmentation de 68% du budget pour la haute performance", de "75% de l'accompagnement individuel des sportifs", de "250% du budget des jeux paralympiques" ainsi que "70% du budget du ministère des Sports hors JO entre 2018 et 2024"Emmanuel Macron a également formulé la promesse qu'aucun des sportifs français qualifiés pour Paris 2024 ne vive sous le seuil de pauvreté. Un ratio qui s'élevait à "40% lors des JO de Rio en 2016".

"Baignabilité" de la Seine, transports en commun... De l'optimisme face aux polémiques

Sur son promontoire, Emmanuel Macron ne s'est pas épanché sur les polémiques liées aux Jeux olympiques mais a reconnu l'existence de plusieurs "défis". "Le premier, c'est celui de la sécurité", a-t-il énuméré. Face à "la menace terroriste", "30 000 policiers et gendarmes" seront mobilisés "par jour". Dans l'émission C à Vous, le 20 décembre, le président avait déjà prévenu qu'il y avait "des plans B et C" pour la cérémonie d'ouverture.

"Le deuxième défi, c'est celui de la fluidité des transports. Nous avons besoin d'avoir 15% d'offre supplémentaire sur un réseau qui est habituellement réduit de 20% pendant l'été", a-t-il poursuivi tout en annonçant que des recommandations seront données jour par jour pour "prendre pleinement en compte les besoins des usagers quotidiens". Concernant l'accessibilité des transports pour les personnes en situation de handicap, Emmanuel Macron a admis que le "réseau historique était impossible à mettre totalement au niveau pour ces Jeux olympiques", mais promet une entière accessibilité de la ligne 14 du métro et assure qu'il s'agit là d'un mouvement "inarrêtable".

Il n'a en revanche pas évoqué le défi concernant la "baignabilité" de la Seine, malgré les révélations de l'enquête de Franceinfo révélant la pollution trop élevée du fleuve. Il fête déjà "la réussite d'un plan de plus de 1,4 milliard d'euros" et promet une ouverture "durable" à la baignade.

Une volonté de préparer l'après 2024

L'accent a également été mis sur l'après. Emmanuel Macron veut "que ces Jeux apportent quelque chose d'utile, qui n'est pas qu'un déjeuner de soleil qui ne dure que de juillet à août". Il a promis la poursuite de l'effort et des investissements avec en ligne de mire les Jeux d'hiver 2030 que la France est en bonne position d'organiser. "Nous avons trois millions de licenciés supplémentaires [depuis le début de sa présidence], doublons l'objectif avant la fin du quinquennat, c'est faisable", a-t-il assumé.

Pour "réancrer le sport dans la vie de la nation", Emmanuel Macron a défendu son bilan avec la mise en place des 30 minutes de sport obligatoires à l'école primaire et l'ajout de deux heures de sport supplémentaire au collège. Il prévoit désormais la création de "15 000 places supplémentaires" en sport études, "en plus des 10 000 existantes" ainsi que l'ouverture de nouveaux parcours d'excellence dans les grandes écoles, "spécialement aménagés" pour les sportifs de haut niveau.

A plus long terme, Emmanuel Macron s'est engagé à ce que ces Jeux soient "les plus verts" de l'histoire. Il a réaffirmé l'alignement total sur l'accord de Paris et la volonté de "diviser par deux" l'impact carbone de l'organisation de Jeux olympiques. "Nous allons créer un standard qui ne pourra plus ensuite donner lieu à des reculs" pour créer "des JO véritablement durables", a-t-il promis.

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