Panthéonisation de Missak Manouchian : la secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants dénonce la présence du RN qui "festoie avec des nostalgiques du nazisme"

Pour Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants, cette "entrée au Panthéon" sera "une rencontre entre la Nation et les immigrés étrangers qui avaient épousé la France".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, le 10 février 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

"Peut-on aller festoyer avec des nostalgiques du nazisme et assister à l'entrée du Panthéon de l'une de leurs victimes ?", s'interroge mercredi 21 février sur France Bleu Hérault Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, quelques heures avant la panthéonisation de Missak Manouchian, lors d'une cérémonie à laquelle participeront plusieurs représentants du Rassemblement national. Malgré la désapprobation du comité de soutien à la panthéonisation de Missak Manouchian, Marine Le Pen et Jordan Bardella seront en effet présents ce mercredi soir. Patricia Mirallès dit "entendre" les critiques émanant "des familles des fusillés et des victimes de la barbarie nazie". "Le respect, c'est d'écouter les familles", affirme la secrétaire d'État qui estime qu'on "ne peut pas aller festoyer avec des nostalgiques du nazisme".

Patricia Mirallès explique que le résistant communiste d'origine arménienne fera son entrée au Panthéon avec 23 de ses compagnons de route, dont les noms seront gravés en lettres d'or à l'entrée du caveau où reposeront les corps de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée. Parmi ces noms, figurera notamment celui d'Olga Bancic, résistante des FTP-MOI de la région parisienne qui fut "non pas fusillée, mais décapitée". La secrétaire d'État insiste sur l'histoire d'Olga Bancic afin de montrer que "les femmes combattantes, résistantes étaient aussi courageuses" que les hommes.

Pour la secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants, cette "entrée au Panthéon" sera "une rencontre entre la Nation et les immigrés étrangers qui avaient épousé la France". Elle y voit un "temps de consensus national". Patricia Mirallès juge "indispensable de pouvoir regarder l'histoire en face, de la rencontrer sans la réinventer dans les heures sombres qui sont les nôtres". "En France, quand on raconte l'Histoire, on la raconte avec les immigrés, les étrangers, les juifs qui ont donné leur vie et qui avaient épousé notre pays", souligne-t-elle.

Patricia Mirallès revient par ailleurs sur la veillée organisée mardi soir au Mont-Valérien, en hommage à Missak Manouchian et à ses compagnons français et étrangers, sur les lieux de leur fusillade 80 ans plus tôt. La secrétaire d'État précise que "près de 600 personnes" étaient présentes dans ce qui fut, selon elle, "un moment assez fort".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.