Panthéonisation de Missak Manouchian : "Sans lui, on serait peut-être encore sous l'occupation nazie", saluent des élèves venus de Marseille

Une quinzaine d'élèves marseillais du lycée Nelson Mandela, dans le 12e arrondissement, participeront à l'hommage au résistant communiste à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Yves Plantey
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Des préparatifs de la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, le 20 février 2024. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / VIA AFP)

Le brouhaha s'estompe rapidement dans la classe quand Rose Guiragossian, professeure d'histoire-géo, lance son cours sur Missak Manouchian. "Vous aviez un travail à effectuer sur la panthéonisation dont on a parlé la semaine dernière", lance-t-elle à ses élèves. Ils répondent aussi aux questions sur l'Affiche rouge qu'ils étudient depuis plusieurs semaines : "On les affiche publiquement pour montrer que ceux qui voudront faire pareil subiront les mêmes les conséquences."

Plusieurs d'élèves du lycée Nelson Mandela, dans le 12e arrondissement à Marseille, participeront à l'hommage au Panthéon à l'Arménien Missak Manouchian, son épouse Mélinée et une vingtaine d'autres résistants du groupe de l'Affiche rouge. Leur dernier cours avant de prendre le train à 8 heures, mercredi 21 février, portait justement sur le résistant.

"C'est tarpin rare des trucs comme ça"

Pendant une heure, tous les élèves s'intéressent et lisent les Strophes pour se souvenir d'Aragon : "Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent, Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps, Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir, Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant." Pourtant, seulement la moitié, une quinzaine d'élèves seront présents à la cérémonie, "C'est une fois dans une vie, et pas une deuxième fois ! C'est tarpin rare des trucs comme ça, déclare Sami. Si on en est là, c'est grâce à lui. Parce que sans lui, on serait peut-être encore sous l'occupation nazie."

"C'est quelque chose d'essentiel pour nous d'assister à l'inauguration des personnages aussi importants que lui dans l'histoire française."

Sami, élève du lycée Nelson Mandela à Marseille

à franceinfo

Une histoire qui devient concrète pour ces jeunes. "Je ne vais jamais aussi loin par rapport à l'histoire. Ça m'a vraiment donné envie d'y aller et, du coup, ça donne une autre vision de l'histoire que de rester dans sa ville, dans des musées, des cours ou des vidéos. Ça va être vraiment réel et concret." 

Cette histoire résonne en eux, analyse la professeure Rose Guiragossian : "Je le sens parfaitement, surtout quand je leur dis : 'Ils sont comme vous, ils ont envie de vivre, ils ont envie de rire.' Et c'est ce questionnement aussi qui fait qu'à un moment donné ils se demandent en tant qu'individu : 'Qu'est-ce que je ferais moi.' Au début, ils rigolent un petit peu, mais ils comprennent quand même qu'il y a des choses très importantes dans la vie". Un projet pédagogique à long terme puisque cette classe se rendra en Arménie, dans les mois à venir.

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