Panthéonisation de Manouchian : "Quand on propose d'expulser tous les immigrés, on n'a rien à faire au Panthéon", lance au RN le fils de Joseph Epstein, fusillé en 1944

"Lorsqu'on défend la préférence nationale, on n'a rien à faire au Panthéon", fustige au micro de France Inter Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, qui fait partie des résistants honorés mercredi 21 février aux côtés de Missak Manouchian. Celui-ci fera son entrée au Panthéon lors d'une cérémonie à laquelle participera le Rassemblement national.

Missak Manouchian, résistant communiste d'origine arménienne, fait son entrée au Panthéon ce mercredi, 80 ans après sa mort. Les noms des 22 résistants de "l'Affiche rouge" et celui de Joseph Epstein seront gravés en lettres d'or à l'entrée du caveau 13, où reposeront les corps du couple Manouchian. Joseph Epstein, dit Colonel Gilles, né en Pologne, était chef militaire des FTP (Francs-tireurs et Partisans) de la région parisienne. Il a été arrêté en même temps que Missak Manouchian, le 16 novembre 1943. Manouchian a été fusillé le 21 février 1944, lui le sera le 11 avril 1944.

Malgré la désapprobation du comité de soutien à la panthéonisation de Missak Manouchian, Marine Le Pen et Jordan Bardella seront présents à la cérémonie ce mercredi. Cette présence est vivement critiquée par Georges Duffau-Epstein, le fils de Jospeh Epstein. Il reconnaît que Marine Le Pen "est députée" et a donc "une légitimité" puisque "des gens ont voté pour elle". Mais il estime que l'ancienne candidate à l'élection présidentielle aurait dû avoir "la décence de ne pas accepter cette invitation". Il soutient que "lorsqu'on défend la préférence nationale, lorsqu'on défend le droit du sang et non le droit du sol, lorsqu'on se propose d'expulser tous les immigrés qui n'ont pas de papier, on n'a rien à faire au Panthéon".

Georges Duffau-Epstein rappelle que Missak "Manouchian était apatride, donc expulsable si on écoute Marine Le Pen". Il prévient que "si par malheur" il croise lors de cette cérémonie la députée du Rassemblement national, il fera "tout pour l'éviter", l'accusant d'être "une imposture".